Le Plan Sénégal Emergent (PSE) n’est pas qu’un programme devant sortir le Sénégal de l’ornière afin que notre pays puisse enfin voir le bout du tunnel d’ici 2035. Il est aussi un plan sur lequel, les tenants du pouvoir compte s’appuyer pour briguer les suffrages des sénégalais. Après les Législatives du 30 juillet dernier, le Directeur de Cabinet du ministre auprès du Président de la République en charge du PSE, Responsable politique à Bokidiawé (Matam), Me El Ousseyni Kane, dans une interview (par mail) accordée à Sud Quotidien soutient qu’il sera aussi «un allié» de taille pour remporter la Présidentielle de 2019.
Le PSE est considéré par les tenants du pouvoir comme étant un plan devant faire émerger le Sénégal à l’horizon 2035. Après quelques années de mise en œuvre, que peut-on retenir de ce programme qui va enjamber le magistère de Macky Sall ?
Ce qu’il faut retenir est que notre pays depuis l’accession du Président Macky Sall à la magistère suprême et le lancement du Plan Sénégal Emergent, a emprunté une nouvelle trajectoire qui n’est plus celle de la lutte contre la pauvreté mais celle de la création de richesses, du redressement des secteurs stratégiques, de l’inclusion sociale et de la bonne gouvernance. Aujourd’hui les résultats du PSE sont incontestables et il est loisible de les énumérer et dans tous les secteurs. Il ne s’agit pas là de propos politiciens (sic) mais ceux de quelqu’un qui a eu la chance grâce à la confiance de Monsieur le Président de la République et sous la direction éclairée d’un des grands commis de l’Etat, le Ministre Abdoul Aziz Tall, d’œuvrer au cœur de cette vision au quotidien, de suivre de très près les changements que celle-ci a engendré dans la marche de notre pays. Sous sa direction et avec l’ensemble des équipes du Bureau Opérationnel de Suivi, nous sommes témoins et acteurs de l’avancée de ses projets structurants et de ses réformes essentielles. Et nous sommes fiers des résultats obtenus.
Des économistes ont pourtant démontré ses limites. D’aucuns trouvent paradoxal qu’il soit financé de l’Extérieur et exécuté au niveau national par des entreprises étrangères ?
Je ne pense pas qu’il ait un économiste sérieux qui puisse contester la viabilité et la haute pertinence du Plan Sénégal Emergent. Il est important de rappeler que ce Plan est le fruit d’un travail minutieux menée sous la conduite directe de son excellence le Président Macky Sall, avec la participation de l’essentiel des cadres de notre pays, de la société civile, du patronat, des syndicats etc. Ce fut un travail rigoureux sans compromis, ni compromission ou faiblesse dans les ambitions que le Président Sall veut pour notre pays. Il a fallu par la suite solliciter une signature d’un grand cabinet international (cabinet international new-yorkais McKinsey, Ndlr) pour mieux le vendre mais c’est d’abord le travail des meilleurs économistes de notre pays.
Je pense très sincèrement que les plus grandes institutions financières internationales, qui ne sont pas des philanthropes, n’allaient pas se bousculer dans notre pays pour vouloir participer, financer, sa mise en œuvre, s’il n’était pas pertinent. Je ne pense pas que le FMI, la Banque Mondiale, tous les Partenaires Techniques et Financiers suivraient notre pays si le PSE n’était pas sérieux. Je ne pense pas que des dizaines de pays Africains solliciteraient le Sénégal pour bénéficier de cette expertise et de notre accompagnement pour mettre en place leurs plans de développement s’il n’était pas pertinent.
Qu’est ce le PSE en trois ou quatre exemples ?
Le PSE, c’est d’abord une croissance retrouvée à 6,7% après plus de dix ans de morosité, une inflation et un taux d’endettement maitrisés. Le PSE, c’est le redressement effectif du secteur de l’énergie qui était en déliquescence, l’électrification rurale avec un taux de 60% à atteindre d’ici fin 2017. Le PSE, c’est l’autosuffisance alimentaire réalisée pour le riz et l’horticulture, des semences certifiées en quantité, du matériel agricole moderne. Le PSE, c’est des kilomètres de routes, d’autoroutes, de pistes, le désenclavement de centaines de localités, le TER, le BRT, une compagnie aérienne viable. Le PSE, ce sont des nouvelles universités, des ISEP, des ENO, l’institut du Pétrole, des Lycées d’excellence, la cité du savoir. Le PSE, c’est quatre nouveaux hôpitaux, le centre d’oncologie. Le PSE, c’est la relance du secteur de l’industrie, c’est la réforme de l’administration (…)
J’aurais pu continuer l’énumération dans tous les secteurs de la vie économique et sociale.
Donc, on ne peut sérieusement pas remettre en cause sa pertinence et sa viabilité comme référentiel de notre politique publique de développement devant nous amener à l’émergence.
Il faut aussi remarquer que ceux qui le critiquent n’ont pas encore présenté un programme alternatif. Maintenant, s’il s’agit de critiquer pour critiquer, de faire de la politique politicienne, nous leur laissons ce terrain.
Sur la question du financement du PSE, il faut préciser que les ressources proviennent à 40% du budget National. Mais il est évident que pour mettre en œuvre un programme aussi ambitieux que le PSE que nous devons recourir à des financements privés et dès fois extérieurs ; ce qui n’est pas négatif. L’extérieur ou les privés ne financent pas un programme non viable. C’est d’ailleurs tout à l’honneur de notre pays de pouvoir bénéficier de la confiance des investisseurs, comme ce fut le cas lors du dernier Eurobond que nous avons lancé.
Le Privé national contrairement à ce que pensent certains participent grandement au financement du PSE. En 2016, l’investissement privé s’est établi à 1.665 milliards de FCFA. Cet investissement est réparti entre investissement direct étranger pour 13% et investissement domestique national pour 87 %. C’est dire donc que les privés nationaux nous suivent et ne sont pas exclus. La difficulté pour certains réside dans la méconnaissance de la notion de secteur privé national ou étranger. Si EIFFAGE, ou Total Sénégal ou la CFAO investit dans le PSE, il ne s’agit pas de financement extérieur, ce sont des entreprises nationales qui payent ici des salaires à des sénégalais, payent ici leurs charges sociales, déclarent et payent ici leurs impôts et participent à l’émergence de notre pays.
Lors des Législatives du 30 juillet, le Président de la République, Macky Sall a misé sur son Premier ministre pour mieux «vendre» ses projets et programmes. Quel a été la place du PSE dans la victoire de BBY ?
Effectivement. Certes, nous étions pas dans une élection présidentielle, mais quoi de mieux que le PSE pour exposer aux sénégalais ce que nous avons fait en cinq ans et solliciter le renouvellement de notre majorité à l’assemblée Nationale et qui de mieux que le Premier Ministre pour conduire cette liste et parler du PSE, un programme qu’il exécute avec méthode, humilité, dans une maitrise parfaite, sous la direction du Président de la République.
Et vendre le PSE a été une tâche facile.
Très souvent certains de nos compatriotes assimilent le PSE uniquement à quelques grands projets structurants comme le TER, les Autoroutes, Diamniadio, etc.
Mais ce n'est pas seulement ça le PSE, un « autre » PSE se passe aussi dans le monde rural. Je vais vous dire : savez-vous qu’il y’avait des milliers de nos concitoyens, des sénégalais comme vous et moi, supposés avoir les mêmes droits, qui depuis les indépendances, n’ont jamais vu de l’électricité, ni d’eau courante, qui restaient bloqués dans leurs localités pendant des mois lors des saisons des pluies, qui donnaient vie en plein air sans assistance médicale, qui ne se sentaient même plus comme faisant partie d’un Etat, qui étaient ignorés des autorités de ce pays, pendant que des milliards étaient dépensés pour un festival de danse ou pour construire des monuments ? C’est à ces sénégalais qu’il faut demander ce qu’est le PSE.
En effet c’est grâce au PSE, (avec ses déclinaisons programmatiques comme le PUDC, le PUMA etc.), que ces sénégalais ont aujourd’hui accès à l’électricité grâce aux 1300 villages électrifiés depuis 2012, à l’eau courante grâce aux 150 forages réalisés, sont désenclavés grâce au 1000 km de pistes et routes réalisés, au soutien de l’Etat grâce au 30 milliards annuels des bourses de sécurité familiale, à la santé grâce à la couverture maladie universelle, etc.
C’est pour cela que cette victoire n’est pas une surprise pour nous. C’est pour avoir ignoré cette donne que l’opposition a perdu. Le Sénégal ne s’arrête pas à Thiès. On ne peut pas vouloir diriger ce pays sans avoir franchi Mekhé jusqu’à ses 50 ans. C’est même manquer de respect aux sénégalais. Oui le PSE a été notre meilleur allié pour remporter ces législatives et il en sera ainsi aussi en 2019 s’il plait à Dieu.
Quid des perspectives du PSE d’ici 2019 justement ?
Les Perspectives du PSE sont rassurantes. D’ici 2019 , les sceptiques seront convaincus parce que nous aurons, sans être exhaustif, ouvert deux nouvelles universités et mis aux normes deux autres (contre 2 vraies universités depuis les indépendances), terminé les ISEP, les ENO, les autoroutes Ila Touba et AIBD-Mbour, la VDN3, la route Ndioum-Bakel, le TER et le BRT, atteint l’autosuffisance en riz et pour certains produits horticoles, injecté plus de 500 MW supplémentaire au total dans le réseau électrique avec la finalisation de cinq centrales solaires, un parc éolien, une centrale à charbon, électrifié des centaines de nouveaux villages, commencé l’exploitation de nouvelles mines d’or, de phosphates, réformé l’administration avec les nouvelles sphères ministérielles fonctionnelles, relancé le secteur de l’industrie avec les ZES opérationnels, entamé les travaux du nouveau Port de Dakar et de la Ligne Dakar-Bamako, lancé le nouveau PAP du PSE avec de nouveaux projets et réformes.
C’est vous dire que les perspectives sont excellentes. Le Président Macky Sall conduira ce pays à l’émergence. Mais, comme j’ai eu à le dire récemment dans un article paru dans un quotidien de la place, il reste à nous sénégalais de nous projeter dans cette nouvelle ère, de changer de paradigme et surtout de développer le culte du travail, seul gage de l’émergence de notre pays.
Si vous deviez choisir deux à trois projets ou réformes du PSE à mettre en œuvre rapidement lesquels choisirez- vous ?
Ah !!! Je pense que tous les projets et réformes du PSE sont urgents à réaliser. Ce qui fait la force du PSE, c’est d’ailleurs le fait que tout est phasé et doit s’exécuter dans des délais prédéfinis. Mais, je vais plutôt choisir les réformes, car elles me semblent indispensables à l’émergence de notre pays. Et parmi ces réformes, je citerais d’abord le cadastre universel et de son corollaire, la fiscalité immobilière. En effet, la question foncière sera de plus en plus pressente et forte. Il urge donc que les règles du jeu soient plus adaptées et claires pour les acteurs et que surtout l’Etat tire un maximum de ressources dans ce secteur grâce à une réforme ambitieuse et courageuse de tous les segments de la fiscalité autour du foncier et de l’habitat. Ensuite, nous devons accélérer la réforme de l’administration. L’émergence présuppose une administration forte, citoyenne, compétente, moderne, accessible, transparente. Car, c’est elle qui impulse le changement de paradigmes, avec le déclic citoyen, facilite les démarches avec les investisseurs et l’ensemble des acteurs. Le Président Macky Sall l’a compris très vite et en a fait un pilier de la réussite du PSE. C’est ce qui explique l’organisation du forum de l’administration en 2016 avec la mise en œuvre en cours de ses conclusions et la construction de quatre sphères ministérielles à Diamniadio pour mettre les fonctionnaires dans des conditions optimales de travail au service des citoyens. Enfin, il s’agit de la Réforme portant sur l’alignement des offres de formation sur les besoins de l’Economie. Cette Réforme prend une nouvelle dimension avec les récentes découvertes de Pétrole et de Gaz. Ces nouvelles ressources vont propulser notre pays dans une nouvelle ère. Nous devons nous y préparer. C’est ce qu’a compris le Président Macky Sall en mettant en place le COSPETROGAZ, l’institut du Pétrole etc. Il s’agit maintenant pour la jeunesse de notre pays de se préparer pour être les acteurs de cette révolution en se formant aux meilleurs standards, en élevant leurs niveaux de compétences pour rehausser la qualité de nos ressources humaines et être ainsi capables de répondre aux nouveaux emplois induits par cette nouvelle donne.
Quelles doivent être à votre avis, les urgences politiques du Chef de l’Etat ?
Il est souhaitable que l’ensemble des acteurs politiques puisse se retrouver autour d’une table pour évaluer les dernières élections et trouver un consensus sur la mise en œuvre du processus électoral à venir. Le Président Macky Sall a réitéré son appel au dialogue après ces élections législatives. Il faut que l’opposition y réponde favorablement et s’implique dans ce dialogue. Nous serrons tous gagnants à avoir un processus électoral transparent avec des résultats incontestables. C’est l’intérêt du Sénégal. L’opposition doit avoir des propositions concrètes et intelligentes sur le sujet et non se focaliser sur des points comme le changements du Ministre de l’intérieur. Ce qui n’a aucune importance. Un ministre de l’intérieur ne peut plus faire gagner un candidat au Sénégal. Si c’était possible le Président Wade serait encore là. Je pense également qu’il faut finaliser le processus d’évaluation de l’acte III de la décentralisation pour y apporter les correctifs nécessaires. Beaucoup de nos collectivités locales ne sont pas viables et n’arrivent pas à remplir leurs missions pour diverses raisons. Il est important d’y trouver une solution, la décentralisation étant une forme de gouvernance nécessaire dans le cadre du Plan Sénégal Emergent.
La formation d’un nouveau gouvernement serait imminente comme le voudrait d’ailleurs la coutume au lendemain des élections législatives. Des supputations vont bon train. D’aucuns estiment que le Chef de l’Etat devait mettre en place une équipe «politique» en perspective de la Présidentielle 2019 ? D’autres soutiennent qu’il devrait rester dans la même logique avec Dionne à la Primature et Niasse à l’Assemblée nationale. Qu’en pensez-vous ?
La question du caractère et de la composition du prochain Gouvernement ou du bureau de l’Assemblée Nationale est du pouvoir discrétionnaire respectivement du Chef de l’Etat et de la majorité des élus au Parlement. Je fais confiance à l’intelligence politique du Chef de l’Etat pour faire les meilleurs choix pour le Sénégal.
Après 17 ans en France, vous avez décidé de quitter le barreau de Paris pour rejoindre le Chef de l’Etat. Vous militez à Bokidiawé dans le département de Matam. Comment expliquez-vous les victoires de Macky Sall dans cette région et particulièrement la large victoire de BBY lors des Législatives. Mieux en termes de pourcentage, Matam arrive même devant Fatick.
Effectivement, c’est parce que je me retrouve dans la vision du Chef de l’Etat que j’ai décidé de travailler à ses cotés. Ce n’était pas évident de tout abandonner mais le Sénégal vaut cela. Et notre objectif avec le PSE est d’accélérer ce processus de transformation structurelle de notre économie pour encourager des milliers de nos compatriotes dans la diaspora à rentrer au bercail et de poursuivre avec nous le plan de développement de notre nation. Notre pays pourrait compter sur des compétences de très haut niveau dans tous les domaines, il faut les encourager à revenir et participer à notre émergence.
Pour ce qui concerne la victoire du Président Macky Sall dans le département et la région de Matam, elle s’explique aisément par les résultats visibles de sa politique dans la zone. En effet, il est incontestable que la région de Matam a connu une révolution avec l’avènement du Président Macky Sall avec les importants investissements qui y sont réalisés notamment les aménagements agricoles dans le cadre de la politique d’autosuffisance en riz, le matériel agricole moderne, les semences certifiés données aux agriculteurs, le DAC, le désenclavement de centaines de localités, l’électrification rurale, l’accès à l’eau, la réhabilitation en cours de la route Dioum- Bakel, l’ENO de Ourossogui, l’hôpital Régional de Matam, le Centre de Dialyse, l’appui aux groupements féminins, la promotion de l’élevage, etc.
C’est pour toutes ces réalisations non exhaustives que les 84% obtenus ne sont pas une surprise. C’est le résultat d’un travail mené jours et nuits dans le département de Matam avec l’ensemble des responsables politiques sous la houlette de notre coordonnateur le député Farba Ngom, qui n’a ménagé aucun effort, il faut le reconnaître pour qu’on y arrive.
C’est une occasion de remercier l’ensemble des militants pour leur engagement à coté du Président Macky Sall. A Bokidiawé, la commune qui concentre le plus grand nombre d’inscrits de la région de Matam, avec ses 22000 inscrits, nous avons largement gagné à 83% et ceci malgré que nous avions deux têtes de listes dans notre circonscription à savoir celui de la Coalition Gagnante Manko Wattu du Président Wade et celle de Joyyanti de l’ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye et trois autres candidats investis dans d’autres listes dont celle de Mankoo Taxawu Sénégal de Khalifa Sall. C’est une fierté pour nous d’avoir réussi à donner cette majorité à notre coalition dans cette configuration. Et nous allons continuer ce travail, avec l’ensemble des leaders de notre parti dans la commune pour renforcer cette victoire en 2019.
D’aucuns font allusion à un vote communautaire dans notre pays. Quel est votre point de vue sur une question aussi sensible?
Je ne crois pas à l’existence d’un vote communautaire dans notre pays. Je retrouve des Halpoulars, des Wolofs, des Mandjacks dans tous les partis politiques de notre pays et souvent à des fonctions de premier plan.
Je vais vous donner mon point de vue sur la question ethnique au Sénégal. L’identité Sénégalaise est complexe. Elle est multiple, diversifiée, instable, variable et même écartelée. Je pourrais développer chacune de ces caractéristiques mais ce qu’il faudra retenir est que tout cela est une chance pour notre pays. En effet, dans ce pays, les mariages inter-ethniques sont innombrables. Aucune zone géographique n’est exclusivement confondue avec une ethnie. On retrouve toutes les ethnies dans chacune de nos régions et villes ou bourgades. Des Wolofs, des Halpoulars, des Sérères, sont indistinctement Mourides, Tidianes, Layénes ou Catholiques et mêmes animistes ou athées. Il est très fréquent qu’un sénégalais mette en avant d’abord son identité religieuse avant celle ethnique, confrérique avant celle ethnique, familiale avant celle ethnique, géographique avant celle ethnique. Tout cela pour conclure que le Sénégalais ne peut pas être catalogué uniquement par son appartenance ethnique. Et la typologie même de nos noms de famille le reflète cela, on retrouve des mêmes noms quasiment dans toutes les ethnies de notre pays. Il faut arrêter ce débat que des oiseaux de mauvaise augure, des marginaux veulent nous imposer pour souhaiter notre chaos. Cela ne passera pas. Nous sommes avant et après tout des Sénégalais. Je ne me suis jamais senti que Sénégalais. Et je sais que ceux qui pensent ainsi sont la majorité dans ce pays.
BBY a gagné dans la région, mais il a été constaté une petite poussée de l'opposition dans certaines communes dans la région de Matam. Ça ne vous inquiète pas ?
C’est assez normal, pour plusieurs raisons, même si je pense que cette poussée n’est pas seulement petite mais insignifiante. L’opposition a gagné quelques voix d’abord parce qu’elle y avait au moins une quinzaine de listes en compétition. Ces personnes investies ont de la valeur, ont des amis, des parents et des sympathisants. Ensuite les échos qui nous parviennent laissent croire que certains leaders locaux de notre coalition n’ont pas été loyaux au Président Macky Sall, soit en appelant à voter contre, soit en s’abstenant de faire campagne pour notre liste, et ceci pour plusieurs raisons. Ces responsables ont commis des erreurs parce qu’ayant confondu l’élection législative à celle locale. C’est très regrettable. Il faudra rapidement régler cette question pour que notre parti retrouve son unité en vue des échéances à venir. Il faudra aussi parler à tous les leaders locaux de l’opposition pour leur faire adhérer au projet du Président Macky Sall, pour l’intérêt de Matam. Le coordonnateur de notre parti dans le département, Farba Ngom a fait un travail remarquable en prélude à la campagne en appelant personnellement tous les responsables de la zone pour une action commune. C’est dommage que certains n’aient pas pu suspendre leurs adversités locales et aient décliné cet appel à l’unité pour mener des combats crypto-personnels.
Cette région a aussi été gangrénée par un duel fratricide entre Farba Ngom et Harouna Dia. Que pensez-vous de cette guéguerre entre les deux hommes ? De quel camp êtes vous ? Ou est ce que vous prônez la neutralité ?
Cette guéguerre est regrettable. Ces deux grands responsables politiques ont été les fers de lance de la campagne victorieuse du Président Macky Sall dans le département de Matam et même au delà dés 2009, avec les Abdoulaye Sally Sall, Abou Lô, Sidy Kawory Dia, Almamy Bocoum, feu Amadou Konté, Hamidou Mbow, Mody Sy, Ousmane Gueye et d’autres, sous les conseils de vieux sages comme Aguibou Sow, Baydalaye Kane etc., et rejoint par la suite par d’autres comme Kalidou Wagué, Mamadou Mory Diaw, moi-même, et d’autres en 2012. Voir les affrontements actuels par presse interposée, dans les réseaux sociaux est regrettable. Je ne peux pas être dans la neutralité. Je suis dans le camp de l’unité du Parti et d’un engagement sincère et loyal de tous autour du Président Macky Sall. La loyauté au chef de l’Etat, Président de notre Parti, ne doit toutefois souffrir d’aucune ambiguïté, de combines, de démarches individuelles.
Dans mon département le coordonnateur désigné est Farba Ngom. Je travaille avec lui. Ensemble, nous avons fait un excellent travail lors de ces législatives. Avec son soutien, nous avons gagné largement notre commune et le département. Son engagement pour le Président de la République est visible sur le terrain et personne ne peut le contester.
Mon souhait le plus ardent est que tous puissent se retrouver autour du Président Macky Sall pour l’intérêt de notre parti dans un engagement loyal et sincère pour lui donner un second mandat dés le premier tour en 2019.
Auteur: Abdoulaye THIAM - Sud Quotidien