Au Burkina, la colère ne faiblit pas parmi les proches des victimes du massacre de Barsalogho. Rassemblés en collectif, certains d'entre eux ont dénoncé le "mépris" du chef de la junte, le capitaine Ibrahim Traoré, et pointé sa "responsabilité".
L'attaque, perpétrée le 24 août, est la plus sanglante que le Burkina Faso, confronté aux violences jihadistes depuis près de dix ans, a connu dans son histoire.
Aucun bilan officiel n'a été communiqué, mais le Collectif Justice pour Barsalogho (CJB), composé de proches de victimes a fait état de plus de 400 morts.
"Pour nous le président est et restera le premier responsable de la mort de plus de 400 de nos parents. S'ils ont été tués c'est sa faute", a affirmé le CJB, dont les membres souhaitent rester anonymes pour des raisons de sécurité, dans une déclaration transmise à l'AFP vendredi.
Le même jour, la Coalition pour le Sahel, composée d'organisations de la société civile sahéliennes, a publié un communiqué dénonçant "ce nouvel acte visant les populations civiles, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP)".
Vingt jours après le drame, elle y appelle "à ne pas oublier les victimes de Barsalogho", qualifiant l'attaque d'"atteinte grave à la dignité humaine".
Un silence qualifié de "faute grave"
Il y a quelques mois, le capitaine Ibrahim Traoré avait demandé aux forces de sécurité de mobiliser la population pour creuser des tranchées afin de se prémunir des attaques. C'est lors d'une telle opération que les civils de Barsalogho ont été tués.
Ce massacre "remet en question toute la politique décidée par le capitaine Traoré, d'impliquer les civils dans ce combat contre les jihadistes sans qu'ils soient armés", soulignait début septembre le journaliste de France 24 Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes.
Au pouvoir depuis un coup d'État perpétré il y a près de deux ans, le capitaine Ibrahim Traoré n'a pas pris la parole publiquement au sujet de cette attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaïda).
"Nous avons demandé au président Ibrahim Traoré de reconnaître sa responsabilité et demander pardon aux filles et fils du Sanmatenga (province où a eu lieu l'attaque, ndlr). Il a refusé de présenter ses condoléances aux familles. Ce mépris est une faute grave et une offense à l'humanité et à la dignité de Barsalogho", poursuit le CJB.
Mercredi, le Premier ministre burkinabè Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla avait évoqué un "drame" en parlant de Barsalogho, sans apporter de précision sur les circonstances, ni sur le bilan humain.
Une délégation ministérielle et militaire avait été dépêchée sur les lieux peu après l'attaque et les autorités n'avaient plus communiqué ensuite.
Depuis 2015, les attaques de groupes jihadistes, ont fait plus de 20 000 morts civils et militaires et la situation ne cesse de se dégrader avec près de 3 800 morts depuis le début de l'année, selon l'ONG Acled qui répertorie les victimes de conflits dans le monde.
L'attaque, perpétrée le 24 août, est la plus sanglante que le Burkina Faso, confronté aux violences jihadistes depuis près de dix ans, a connu dans son histoire.
Aucun bilan officiel n'a été communiqué, mais le Collectif Justice pour Barsalogho (CJB), composé de proches de victimes a fait état de plus de 400 morts.
"Pour nous le président est et restera le premier responsable de la mort de plus de 400 de nos parents. S'ils ont été tués c'est sa faute", a affirmé le CJB, dont les membres souhaitent rester anonymes pour des raisons de sécurité, dans une déclaration transmise à l'AFP vendredi.
Le même jour, la Coalition pour le Sahel, composée d'organisations de la société civile sahéliennes, a publié un communiqué dénonçant "ce nouvel acte visant les populations civiles, les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) et des Volontaires pour la Défense de la Patrie (VDP)".
Vingt jours après le drame, elle y appelle "à ne pas oublier les victimes de Barsalogho", qualifiant l'attaque d'"atteinte grave à la dignité humaine".
Un silence qualifié de "faute grave"
Il y a quelques mois, le capitaine Ibrahim Traoré avait demandé aux forces de sécurité de mobiliser la population pour creuser des tranchées afin de se prémunir des attaques. C'est lors d'une telle opération que les civils de Barsalogho ont été tués.
Ce massacre "remet en question toute la politique décidée par le capitaine Traoré, d'impliquer les civils dans ce combat contre les jihadistes sans qu'ils soient armés", soulignait début septembre le journaliste de France 24 Wassim Nasr, spécialiste des mouvements jihadistes.
Au pouvoir depuis un coup d'État perpétré il y a près de deux ans, le capitaine Ibrahim Traoré n'a pas pris la parole publiquement au sujet de cette attaque revendiquée par le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, lié à Al-Qaïda).
"Nous avons demandé au président Ibrahim Traoré de reconnaître sa responsabilité et demander pardon aux filles et fils du Sanmatenga (province où a eu lieu l'attaque, ndlr). Il a refusé de présenter ses condoléances aux familles. Ce mépris est une faute grave et une offense à l'humanité et à la dignité de Barsalogho", poursuit le CJB.
Mercredi, le Premier ministre burkinabè Apollinaire Joachimson Kyélem de Tambèla avait évoqué un "drame" en parlant de Barsalogho, sans apporter de précision sur les circonstances, ni sur le bilan humain.
Une délégation ministérielle et militaire avait été dépêchée sur les lieux peu après l'attaque et les autorités n'avaient plus communiqué ensuite.
Depuis 2015, les attaques de groupes jihadistes, ont fait plus de 20 000 morts civils et militaires et la situation ne cesse de se dégrader avec près de 3 800 morts depuis le début de l'année, selon l'ONG Acled qui répertorie les victimes de conflits dans le monde.