Les assurances du ministre des Finances sur la santé de l'économie sénégalaise, il n’y croit pas. Pour Mamadou Lamine Diallo, économiste et député à l’Assemblée nationale, notre économie souffre d’un sérieux problème de désindustrialisation.
«M. Amadou Ba soutient que tout va bien dans l’économie sénégalaise parce que le Fmi (Fonds monétaire international) approuve ce qui se fait et les bailleurs de fonds se précipitent pour nous aider. Il nous promet des chiffres sur la croissance en juin 2018 après avoir décidé de changer la base de calcul fixée désormais en 2014, année de son arrivée au pouvoir économique. Pourtant depuis le programme de stabilisation piloté par Mamoudou Touré en 1979, le Sénégal a toujours été un bon élève du FMI. Et, selon ses propres chiffres, près de 600 000 familles (ménages) vivent dans l’extrême pauvreté du Sénégal avec moins 4 à 5000 francs par jour. Les jeunes valeureux de ces familles sont prêts à risquer leur vie pour rejoindre l’Europe à tout prix en passant par l’enfer libyen parce qu’il y en a pas d’emplois. En vérité, le Sénégal particulièrement est victime de la politique de désindustrialisation», a-t-il déclaré.
Car, explique-t-il dans sa ‘‘Question économique’’ de la semaine, «la Sonacos est par terre, la Banque vient de saisir ses immeubles de Bel air; le Port autonome de Dakar est à genoux, Necotrans à qui le régime a confié le terminal vraquier est en faillite; la Poste est lourdement endettée auprès de l’Etat et doit être restructurée sur injonction du Fmi; la Compagnie sucrière est asphyxiée volontairement au profit de quelques importateurs», liste-t-il. De plus, les Ics «bradées à Indorama» ne profitent qu’aux indiens et au Directeur Général, alors que la Sar est dans l’incertitude et a besoin d’investissements", ajoute l’économiste et parlementaire.
«Dans ces conditions, que peut bien faire un jeune qui a tout perdu dans l’incendie du Parc Lambaye ?», se demande le leader de Tekki.
Auteur: Youssouf SANE - Seneweb.com