La crise du Sahel inquiète beaucoup le Sénégal qui est d’avis que toute issue heureuse de cette crise passera par «la mise en œuvre de l’accord d’Alger, de la signature du Protocole d’entente, le 14 juin 2016, entre le Gouvernement malien et les groupes armés signataires». C’était la substance d’un discours de Mankeur Ndiaye, le ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l’Extérieur à New York lors de la Réunion annuelle de coordination des Ministres des Affaires Etrangères de l’OCI (organisation Conférence islamique).
«Pour remédier à cette tendance, il est impératif de privilégier toujours et encore le dialogue, seul gage pour trouver une solution politique viable et une stabilité durable dans nos Etats. S’agissant du Mali, le Sénégal estime que toute avancée à ce sujet devra passer par la mise en œuvre de l’accord d’Alger et se félicite, à cet égard, de la signature du Protocole d’entente, le 14 juin 2016, entre le Gouvernement malien et les groupes armés signataires», a dit Mankeur Ndiaye dans son allocution.
«La prorogation et le renforcement du mandat de la MINUSMA, avec la résolution 2295 (2016) du 29 juin 2016 du Conseil de Sécurité à l’adoption de laquelle le Sénégal s’est associe, constituent également des motifs d’espoir et devraient contribuer à mettre hors d’état de nuire les groupes terroristes. Pour l’heure, ces groupes continuent de semer la désolation en Afrique de l’Ouest et au Sahel, comme le confirment hélas les attentats terroristes perpétrés en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso par exemple, alors que les pays du Bassin du Lac Tchad sont confrontés aux actes criminels de Boko Haram», a ajouté le ministre de Macky Sall.
«La lutte armée des rebelles touaregs se radicalise, à la faveur du déversement dans le pays des armes provenant de la guerre civile libyenne de 2011. La rébellion bénéficie aussi du soutien des islamistes qui ont infiltré le nord du pays à la faveur du chaos qui y régnait depuis l’affaiblissement du pouvoir central malien».
Massène DIOP leral.net
Les grandes dates de la crise malienne (RFI)
17 janvier 2012 : Coup d’envoi de la lutte armée des rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), avec l’attaque sur les positions armées maliennes et la prise d’Aguelhok, dans le nord du pays.
22 mars 2012 : Renversement par des militaires maliens du régime du président Amadou Toumani Touré, accusé d’incompétence dans la lutte contre la rébellion touarègue et les groupes islamistes dans le nord. La Constitution est suspendue.
2 avril 2012 : Proclamation de sanctions et d'embargo total contre le Mali par la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). L’Union africaine à son tour sanctionne le régime militaire malien issu du coup d'Etat (3 avril).
6 avril 2012 : Déclaration de l’indépendance de l’Azawad, territoire dans le nord du pays, par les rebelles touaregs, soutenus par le groupe islamiste Ansar Dine. Les villes importantes de Kidal, de Gao et Tombouctou passent aux mains des rebelles.
12 avril 2012 : Investiture du président Dioncounda Traoré comme président de transition dans le cadre de l’accord signé par la junte avec la Cédéao, prévoyant le transfert du pouvoir aux civils.
21 mai 2012 : Agression de Dioncounda Traoré dans son bureau du palais présidentiel de Kolouba par des manifestants proches des militaires hostiles à son maintien au pouvoir. Il est hospitalisé et part se faire soigner à Paris.
27 mai 2012 : Fusion du MNLA avec les islamistes d’Ansar Dine et proclamation d’un Etat islamique indépendant au nord du Mali régi par la charia. Quelques jours plus tard, le MNLA dénonce l’accord avec les islamistes estimant que la charia est contraire à ses valeurs.
28 juin 2012 : Départ de Tombouctou des rebelles touaregs du MNLA. Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) prennent le contrôle total de Gao après en avoir chassé les indépendantistes touaregs.
30 juin 2012 : Début de la destruction de mausolées et de lieux saints de l’islam à Tombouctou par les islamistes. Ces destructions surviennent deux jours après l’inscription de Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en péril.
11 juillet 2012 : Contrôle par les islamistes de la totalité du nord du pays où la loi islamique régit la vie publique. Les voleurs sont condamnés à l’amputation de la main et les adultères à la mort par lapidation.
20 août 2012 : Annonce par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra de la composition d’un gouvernement d’union nationale, sous l’égide du président Dioncounda Traoré de retour à Bamako après sa convalescence parisienne. Le gouvernement comprend plusieurs personnalités proches des putschistes, ainsi qu’un ministre touareg.
1er septembre 2012 : Consolidation par les islamistes de leurs positions dans le Nord. Ils prennent le contrôle de la ville de Douentza, dans la région de Mopti.
4 septembre 2012 : Réclamation par le président Traoré d’une intervention des forces militaires d’Afrique de l’Ouest pour reconquérir le Nord.
11 décembre 2012 : Démission du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, suite à son arrestation par des soldats de l’ex-junte militaire.
20 décembre 2012 : Feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre de la résolution 2085, autorisant le déploiement par étapes de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), réclamé par le Mali et approuvé par la Cédéao.
10 janvier 2013 : Début de l’offensive des islamistes vers le sud du pays. Quelque 1 200 combattants islamistes s’emparent de Konna, menaçant de continuer leur offensive vers le Sud. Le président Traoré sollicite l’aide militaire de la France. L’ONU demande un « déploiement rapide » de la force internationale devant la « grave détérioration de la situation ».
11 janvier 2013 : Lancement de l’intervention militaire française dans le cadre d’une opération baptisée « Serval ». Avec le soutien de la France, l’armée malienne lance une contre-offensive de grande envergure et réussit à reprendre aux insurgés islamistes le contrôle de Konna (le 18 janvier), Diabali et Douentza (le 21 janvier), Gao (le 26 janvier), Tombouctou (le 30 janvier).
16 janvier 2013 : Répercussions en Algérie où des islamistes attaquent une installation gazière (In Amenas), affirmant agir « en réaction à l’ingérence de l’Algérie » qui a autorisé l’aviation française à survoler son territoire. Les forces algériennes mènent l’assaut. Bilan : 37 otages étrangers et 29 jihadistes tués.
18 janvier 2013 : Début du déploiement des premiers contingents de la Misma.
29 janvier 2013 : Ouverture de la conférence de donateurs internationaux à Addis-Abeba : au total, 455 millions de dollars sont promis, principalement pour financer l’opération militaire.
02 février 2013 : Visite du président français, François Hollande, à Bamako et Tombouctou.
02 avril 2013 : Début de la formation des soldats maliens par des instructeurs militaires européens. Objectif : restructurer l’armée malienne.
27 mai 2013 : Le premier tour de la présidentielle est fixé au 28 juillet sur tout le territoire malien, y compris dans le Nord.
18 juin 2013 : Signature à Ouagadougou (Burkina Faso) d’un « accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali » entre les autorités de transition et les rebelles touaregs.
01 juillet 2013 : Installation de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) composée de 12 600 casques bleus chargés de stabiliser le Nord. Elle prend le relais de la Misma.
«Pour remédier à cette tendance, il est impératif de privilégier toujours et encore le dialogue, seul gage pour trouver une solution politique viable et une stabilité durable dans nos Etats. S’agissant du Mali, le Sénégal estime que toute avancée à ce sujet devra passer par la mise en œuvre de l’accord d’Alger et se félicite, à cet égard, de la signature du Protocole d’entente, le 14 juin 2016, entre le Gouvernement malien et les groupes armés signataires», a dit Mankeur Ndiaye dans son allocution.
«La prorogation et le renforcement du mandat de la MINUSMA, avec la résolution 2295 (2016) du 29 juin 2016 du Conseil de Sécurité à l’adoption de laquelle le Sénégal s’est associe, constituent également des motifs d’espoir et devraient contribuer à mettre hors d’état de nuire les groupes terroristes. Pour l’heure, ces groupes continuent de semer la désolation en Afrique de l’Ouest et au Sahel, comme le confirment hélas les attentats terroristes perpétrés en Côte d’Ivoire et au Burkina Faso par exemple, alors que les pays du Bassin du Lac Tchad sont confrontés aux actes criminels de Boko Haram», a ajouté le ministre de Macky Sall.
«La lutte armée des rebelles touaregs se radicalise, à la faveur du déversement dans le pays des armes provenant de la guerre civile libyenne de 2011. La rébellion bénéficie aussi du soutien des islamistes qui ont infiltré le nord du pays à la faveur du chaos qui y régnait depuis l’affaiblissement du pouvoir central malien».
Massène DIOP leral.net
Les grandes dates de la crise malienne (RFI)
17 janvier 2012 : Coup d’envoi de la lutte armée des rebelles touaregs du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA), avec l’attaque sur les positions armées maliennes et la prise d’Aguelhok, dans le nord du pays.
22 mars 2012 : Renversement par des militaires maliens du régime du président Amadou Toumani Touré, accusé d’incompétence dans la lutte contre la rébellion touarègue et les groupes islamistes dans le nord. La Constitution est suspendue.
2 avril 2012 : Proclamation de sanctions et d'embargo total contre le Mali par la Cédéao (Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest). L’Union africaine à son tour sanctionne le régime militaire malien issu du coup d'Etat (3 avril).
6 avril 2012 : Déclaration de l’indépendance de l’Azawad, territoire dans le nord du pays, par les rebelles touaregs, soutenus par le groupe islamiste Ansar Dine. Les villes importantes de Kidal, de Gao et Tombouctou passent aux mains des rebelles.
12 avril 2012 : Investiture du président Dioncounda Traoré comme président de transition dans le cadre de l’accord signé par la junte avec la Cédéao, prévoyant le transfert du pouvoir aux civils.
21 mai 2012 : Agression de Dioncounda Traoré dans son bureau du palais présidentiel de Kolouba par des manifestants proches des militaires hostiles à son maintien au pouvoir. Il est hospitalisé et part se faire soigner à Paris.
27 mai 2012 : Fusion du MNLA avec les islamistes d’Ansar Dine et proclamation d’un Etat islamique indépendant au nord du Mali régi par la charia. Quelques jours plus tard, le MNLA dénonce l’accord avec les islamistes estimant que la charia est contraire à ses valeurs.
28 juin 2012 : Départ de Tombouctou des rebelles touaregs du MNLA. Les islamistes du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) prennent le contrôle total de Gao après en avoir chassé les indépendantistes touaregs.
30 juin 2012 : Début de la destruction de mausolées et de lieux saints de l’islam à Tombouctou par les islamistes. Ces destructions surviennent deux jours après l’inscription de Tombouctou sur la liste du patrimoine mondial en péril.
11 juillet 2012 : Contrôle par les islamistes de la totalité du nord du pays où la loi islamique régit la vie publique. Les voleurs sont condamnés à l’amputation de la main et les adultères à la mort par lapidation.
20 août 2012 : Annonce par le Premier ministre Cheick Modibo Diarra de la composition d’un gouvernement d’union nationale, sous l’égide du président Dioncounda Traoré de retour à Bamako après sa convalescence parisienne. Le gouvernement comprend plusieurs personnalités proches des putschistes, ainsi qu’un ministre touareg.
1er septembre 2012 : Consolidation par les islamistes de leurs positions dans le Nord. Ils prennent le contrôle de la ville de Douentza, dans la région de Mopti.
4 septembre 2012 : Réclamation par le président Traoré d’une intervention des forces militaires d’Afrique de l’Ouest pour reconquérir le Nord.
11 décembre 2012 : Démission du Premier ministre, Cheick Modibo Diarra, suite à son arrestation par des soldats de l’ex-junte militaire.
20 décembre 2012 : Feu vert du Conseil de sécurité de l’ONU dans le cadre de la résolution 2085, autorisant le déploiement par étapes de la Misma (Mission internationale de soutien au Mali), réclamé par le Mali et approuvé par la Cédéao.
10 janvier 2013 : Début de l’offensive des islamistes vers le sud du pays. Quelque 1 200 combattants islamistes s’emparent de Konna, menaçant de continuer leur offensive vers le Sud. Le président Traoré sollicite l’aide militaire de la France. L’ONU demande un « déploiement rapide » de la force internationale devant la « grave détérioration de la situation ».
11 janvier 2013 : Lancement de l’intervention militaire française dans le cadre d’une opération baptisée « Serval ». Avec le soutien de la France, l’armée malienne lance une contre-offensive de grande envergure et réussit à reprendre aux insurgés islamistes le contrôle de Konna (le 18 janvier), Diabali et Douentza (le 21 janvier), Gao (le 26 janvier), Tombouctou (le 30 janvier).
16 janvier 2013 : Répercussions en Algérie où des islamistes attaquent une installation gazière (In Amenas), affirmant agir « en réaction à l’ingérence de l’Algérie » qui a autorisé l’aviation française à survoler son territoire. Les forces algériennes mènent l’assaut. Bilan : 37 otages étrangers et 29 jihadistes tués.
18 janvier 2013 : Début du déploiement des premiers contingents de la Misma.
29 janvier 2013 : Ouverture de la conférence de donateurs internationaux à Addis-Abeba : au total, 455 millions de dollars sont promis, principalement pour financer l’opération militaire.
02 février 2013 : Visite du président français, François Hollande, à Bamako et Tombouctou.
02 avril 2013 : Début de la formation des soldats maliens par des instructeurs militaires européens. Objectif : restructurer l’armée malienne.
27 mai 2013 : Le premier tour de la présidentielle est fixé au 28 juillet sur tout le territoire malien, y compris dans le Nord.
18 juin 2013 : Signature à Ouagadougou (Burkina Faso) d’un « accord préliminaire à l’élection présidentielle et aux pourparlers inclusifs de paix au Mali » entre les autorités de transition et les rebelles touaregs.
01 juillet 2013 : Installation de la Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation du Mali (Minusma) composée de 12 600 casques bleus chargés de stabiliser le Nord. Elle prend le relais de la Misma.