L’affaire des «audiences fictives» a fait des dégâts jusqu’à Tambacounda où une aide-soignante a été interceptée par les enquêteurs. Révélations exclusives.
Libération est en mesure de révéler que l’enquête des gendarmes sur l’affaire dite des audiences fictives qui ont permis à Amadou Lamine Diagne de faire libérer ou d’alléger les peines de plusieurs détenus, a fait des dégâts jusqu’à... Tambacounda. Comme nous le révélions, les enquêteurs ont procédé et mis à la disposition des juges six parentes de détenus qui ont payé pour la promesse de libération de leurs proches.
Dans le lot figure Aissata D. K. Cette aide-soignante au district sanitaire de Tamba, mère de trois enfants, a été cueillie par les gendarmes grâce à l’intervention de la brigade de la localité. Ce qui est incroyable est que cette dernière a été joint au téléphone par son oncle Babacar T. qui est en...prison pour remettre 100.000 F CFA à un intermédiaire devant assurer sa libération. Un montant que Aissata D. Ka versé même si, pour ce coup, la mafia n’a pas pu faire de miracle puisque l’oncle en question est toujours en prison.
Un cas similaire à celui de Lalla B. D, agent commercial, écrouée dans le cadre de la même affaire. Cette dernière a payé 100.000 F CFA mais son mari Pa M. n’a pas été libéré.
D’après toujours nos sources, Diarra S., agent municipal à la ville de Dakar, est tombée dans les filets des gendarmes. Prise en charge par les enquêteurs avant d’être discrètement embarquée, elle a été mise en cause pour avoir tenté de faire libérer son fils écroué pour coups et blessures. Diarra S. jure que son fils a été libéré par voie judiciaire après une maladie mais les enquêteurs disposent d’informations prouvant le contraire.
À noter que le jour même de son interpellation, Amadou Lamine Diagne a reçu à son bureau des «clients» de Saint-Louis venu négocier la libération de leur proche. Les deux parties étaient tombées d’accord sur la somme de 150.000 F CFA. Amadou Lamine Diagne a failli tomber à la renverse lorsque les gendarmes lui ont balancé cette information lors de sa garde à vue, lui qui soutenait n’avoir jamais reçu de «client» dans son bureau.
Auteur: Cheikh Mbacké Guissé (Libération) - Seneweb.com