Macky a dribblé le protocole…

Le protocole français ne s’y attendait sans doute pas. Avec l’appui des dizaines d’éléments des forces de l’ordre, il prit le soin de dégager le périmètre du salon d’honneur de l’aéroport d’Orly où s’était massée une foule de militants de l’Apr venus accueillir ce dimanche le Président Macky Sall, qui effectue une visite d’État en France.

La Mercedes Bluetec Hybrid, que devait prendre le chef de l’État, avait le moteur allumé. Les chauffeurs des quatre voitures de police devant la précéder ainsi que celle chargée de fermer étaient en position. La quinzaine de motards d’escorte avaient actionné leurs engins. L’hôte de marque de la France devait sortir du hall, descendre quelques marches et s’engouffrer dans le véhicule pour l’hôtel Le Bristol où il doit loger durant son séjour français.

C’était sans compter avec la détermination de Macky Sall de s’offrir un bain de foule. Il descend les marches, dépasse son véhicule et, spontanément, se mêle à ses supporteurs et serrant une nuée de mains. Et aux « Maacky Président, Maacky Président… », scandés par ces derniers, il répond, à voix basse et avec le sourire, par des « Merci, Merci… ».

Il fallait voir les policiers affectés à sa sécurité ! Ils semblaient mi-tendus mi-émerveillés par la scène. Croyant sans doute leur calvaire terminé, lorsque Macky se tourne et prend la direction du véhicule, ils arborent une mine satisfaite en dégageant le passage. Le chef de l’État les drible à nouveau. Toujours à pied, il fonce plutôt vers les militants postés derrière la clôture en métal de l’aéroport, à une cinquantaine de mètres du cortège.

Son aide de camp, visiblement surpris, était à l’écart. Bruno Diatta, lui, était près du véhicule présidentiel. Loin du tumulte. Son flegme légendaire en bandoulière.

Nouveau bain de foule présidentiel. Quelques minutes de tension pour les forces de sécurité ; moments de communion pour le patron de l’Apr et de bonheur pour les apéristes. Ce, malgré le froid de canard qui fouette et le temps de chien qui donne grise mine à Paris en cet hiver.