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Macky Sall répond de la meilleure des manières (par Madiambal Diagne)

Rédigé par Dakarposte le Lundi 14 Novembre 2016 à 21:34 modifié le Lundi 14 Novembre 2016 - 21:36

Le Président Macky Sall a été invité à délivrer un message au Conseil d’administration du Fonds monétaire international (Fmi), le vendredi 11 novembre 2016 à Washington. C’est la première fois qu’un chef d’Etat est invité à une réunion de Conseil d’administration du Fmi, indique un communiqué du ministère de l’Economie, des finances et du plan. C’est assurément un grand honneur, surtout à l’endroit d’un chef d’Etat d’un pays dont le poids économique est des plus faibles au monde. Mais les responsables du Fmi, notamment le doyen du Conseil d’administration, et Mme la directrice générale de cette institution ont expliqué leur démarche par leur volonté de donner le modèle de gouvernance du Sénégal en exemple à travers le monde. Mme Christine Lagarde avait eu déjà à révéler au monde l’exemple sénégalais de réussite de sa politique de mobilisation de ressources intérieures pour financer ses projets de développement.


Macky Sall répond de la meilleure des manières (par Madiambal Diagne)
C’était le 22 février 2016, à Abu Dhabi, à l’occasion du premier Forum sur «La politique budgétaire et la croissance» qui regroupait les ministres des Finances des pays arabes. Cela apparaissait curieux pour nombre de Sénégalais. Il y avait même certains de nos compatriotes, ne trouvant jamais du mérite à leur gouvernement, encore moins au Président Macky Sall, qui estimaient que le satisfecit délivré par Mme Lagarde était le fruit d’on ne sait quelle action de «lobbying». Cerise sur le gâteau, dans la foulée, le Fmi a levé le plafond d’endettement du Sénégal, le seul pays en Afrique à avoir bénéficié d’une telle faveur. Quelques mois plus tôt, précisément le 30 septembre 2015, le Président Obama, devant l’Assemblée générale des Nations unies, se félicitait du leadrship du président de la République du Sénégal, tant du point de vue de la gouvernance publique de son pays que dans la résolution des crises et conflits à travers l’Afrique. Le Président Barack Obama enverra en octobre 2015 et en avril 2016 des lettres confirmant son appréciation positive de l’action du Président Macky Sall. En septembre 2015 à Antalya (Turquie) et l’année suivante à Ghuanzhou (Chine), le chef de l’Etat du Sénégal se fera applaudir, à tout rompre, devant le ghota du G20 pour sa vision du monde et sa gouvernance. Le 1er juin 2016, Macky Sall était l’invité d’honneur du Forum économique de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (Ocde), tenu à son siège à Paris. Les éloges à l’endroit de la politique économique du Sénégal étaient si vibrants qu’un ambassadeur d’un pays africian à l’Ocde n’avait pas pu cacher son envie de voir le chef de l’Etat de son pays recevoir de tels honneurs, d’autant que son pays a un poids économique plus considérable que celui du Sénégal. 
C’est dire que l’invitation de Macky Sall par le Conseil d’administration du Fmi ne saurait être «une hirondelle qui ferait le printemps». Le monde reconnaît de façon unanime les succès engrangés par le Sénégal. Mais l’aspect le plus séduisant de l’exercice du Président Sall au siège du Fmi restera le fait qu’il ait été à l’aise pour évoquer, lui-même et de sa propre initiative, les questions que d’aucuns pouvaient considérer comme gênantes pour sa gouvernance. Macky Sall a pris à témoin les responsables du Fmi et de la Banque mondiale pour marquer sa résolution ferme contre toute forme d’évasion fiscale. Il a martelé que son pays luttera contre ce fléau et il a insisté sur la nécessaire transparence dans la gestion des ressources extractives, notamment les hydrocarbures. Tout le monde a été mis en haleine, les derniers mois, par un débat sur la gestion des ressources en gaz et en pétrole que le Sénégal vient de découvrir dans son sous-sol. Macky Sall qui, jusqu’ici s’était gardé de polémiquer sur le sujet, n’a pas eu l’air devant les pontes du Fmi de répondre à ses détracteurs. A la vérité, on devrait dire les affabulateurs qui n’ont surtout aucune preuve pour étayer des accusations. Mais il a pris date. Le Président Macky Sall a indiqué que «le Sénégal va avoir une approche prudente, lucide et transparente pour éviter la malédiction du pétrole». C’est dans cette perspective qu’il a mis en place le Comité d’orientation du pétrole et du gaz (Cos-petrogaz), en plus de l’adhésion du Sénégal à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie). Assurément, ce sont les hauts dirigeants du Fmi, de la Banque mondiale, de l’Ocde et de la Réserve fédérale américaine qui savent, mieux que quiconque, tous les tenants et aboutissants de pratiques occultes en matière de gouvernance de ressources publiques à travers le monde. Ces différentes institutions disposent des instruments pour savoir qui a fait quoi dans le monde. Si Macky Sall peut se mettre en face d’elles, dire ses certitudes avec aplomb et sans aucun risque d‘être confondu, c’est justement parce que sa gouvernance satisfait aux standards les plus exigeants. «Le Président Macky Sall a demandé au Fmi de poursuivre son soutien avec l’Ocde, à la lutte contre l’évasion fiscale et l’imposition équitable des revenus. Le Sénégal veut s’appuyer d’abord sur ses ressources internes pour financer son développement. Pour cela, il a réaffirmé son engagement à lutter contre les flux financiers illicites.» 
Que peuvent véritablement attendre le Fmi, la Banque mondiale, l’Ocde ou les Etats-Unis d’Amérique d’un pays, un petit poucet comme le Sénégal, pour fermer les yeux sur les turpitudes de sa gouvernance, encore moins pour citer ce pays en exemple au monde ? Qui croirait que le Fmi, la Banque mondiale ou l’Ocde ne sont pas regardants de leur image pour s’associer à un mauvais cheval ou à un mauvais exemple de gouvernance publique ? Si ces institutions endossent la politique menée par le gouvernement du Sénégal, c’est justement parce qu’elles la trouvent saine. Ils ne sont pas nombreux, les gouvernants du monde, à pouvoir être appréciés de la même manière. De toute façon, on devrait lui reconnaître un génie, un grand mérite, si tous ces honneurs étaient usurpés et que Macky Sall arriverait à mettre dans sa poche tous les grands du monde. Des institutions internationales de notation comme Moody’s ou Standard & Poors, qui ont eu à dégrader les notes souveraines de pays comme la France ou les Etats-Unis, et en pleine période électorale, donnent des notes les plus positives en Afrique à un pays comme le Sénégal. Résultat des courses ? Ces appréciations positives induisent une confiance renforcée des investisseurs et par conséquent, les projets présentés par le Sénégal sont financés sans discussion. La Banque islamique de développement (Bid) a ainsi investi au Sénégal, les trois denrières années, plus qu’elle n’a eu à le faire depuis sa création en 1976. La Banque africaine de développement (Bad) commence à faire des jaloux du fait du volume considérablement accru de ses investissements au Sénégal. 
On pourra toujours dire que le monde voit bien la gouvernance du Sénégal, mais qu’en penseraient les Sénégalais eux-mêmes ? L’ancien ministre Aliou Sow a trouvé le mot juste en déclarant sans ambages que ce serait faire montre de mauvaise foi que de dire que la situation économique et sociale du Sénégal ne s’est pas notoirement améliorée avec le Président Macky Sall. Aucun économiste ne constestera que les taux de croissance engrangés par l’économie nationale n’ont jamais été connus dans l’histoire du pays. Nul ne contestera que, quel que soit le paramètre économique pris en considération pour juger une économie à travers le monde (taux de croissance, niveau de déficit budgétaire, taux d’endettement, volume de circulation monétaire, volume des investissements par le budget national, dette intérieure, Pib par tête d’habitant, taux d’inflation etc.), le Sénégal se révèle être dans une position de nette amélioration. 
Si les actuels gouvernants, avec qui ces résultats sont obtenus, n’ont peut-être pas un grand mérite, parce qu’une conjoncture quelconque leur aurait profité, on devra au moins leur reconnaître une certaine baraka, une chance réelle. De toute façon, d’autres pays, placés dans les mêmes situations économiques et politiques que le Sénégal, n’ont pas réussi de telles performances économiques. C’est justement pour ces raisons que la classe politique n’évoque pas les questions économiques dans le débat public. Aucun n’opposant n’a le toupet de remettre en cause les performances et réussites économiques brandies par le pouvoir ou même les choix de politiques économiques. Au contraire, les responsables de l’opposition évitent soigneusement de tels sujets. Qui a entendu un responsable de l’opposition remettre en cause les performances de l’économie sénégalaise ? Si jamais un opposant en parle, c’est pour dire «nous doutons des statistiques», sans plus. Les bons résultats de l’agriculture, les infrastructures réalisées (autoroutes, centrales solaires, chemin de fer), les politiques sociales qui soulagent des populations démunies, les politiques qui relancent les secteurs de la pêche et du tourisme, les efforts considérables consentis dans le secteur de l’éducation n’intéressent pas grand monde. Le phénomène des inondations dans les quartiers de Dakar et de sa banlieue est en passe d’être jugulé. Qui ne se souvient pas de l’état de ces quartiers à l’arrivée du Président Macky Sall au pouvoir ? C’est justement parce que des investissements considérables ont été réalisés que les populations sont moins éplorées. Et le Pudc ? Les populations rurales cibles y trouvent leur compte et cet exemple de programme de développement économique et social, entamé au Sénégal en partenariat avec le Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), commence à inspirer de nombreux autres pays. La carte d’égalité des chances ? La Couverture maladie universelle ou la politique de bourses familiales ? De telles initiatives aident incontestablement les populations démunies, mais elles ne semblent point intéresser l’élite politique. L’opposition reste sur un débat lié à la transparence des prochaines élections, comme s’il y a eu des élections truquées dans ce pays durant les vingt dernières années.

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