Il convient de reconnaitre en ma qualité de citoyen du Baol, pour avoir été l’observateur attentif du passage de la Fondation Servir le Sénégal à Diourbel, que Maréme Faye Sall aura réussi à atteindre son objectif avec l’organisation des journées de consultations gratuites à Diourbel, ce weekend passé.
Je l’en félicite, car malgré le rush constaté de tous les courtisans politiques qui ont voulu transformer cet évènement en joutes de visibilité, leur agitation a été rapidement freinée, pour privilégier exclusivement l’aspect humanitaire de ce déploiement de la Fondation sur place.
En stoppant avec fermeté ces agitateurs politiciens dont certains avaient même imprimé des teeshirts à son effigie pour préparer un accueil annoncé à tort ou à dessein, la Fondation a évité sur le fil d’offusquer bon nombres de patients potentiels qui craignaient par dessus tout de faire l’objet de récupération politique.
La cerise sur le gâteau aura été son absence des lieux.
Mon bonheur réside dans la manière dont les consultations gratuites ont été organisées ; dans la dignité, l’aspect médical ayant été mis en avant, les patients accueillis sous une bâche pour l’attente, relativement courte, et consultés dans des tentes bien aménagées pour protéger leur intimité.
Cela a produit un rush vers le site. Et garanti le plein succès de ces journées de consultation gratuites.
Mais l’aspect humain de ces journées de consultation aura été aussi les visites de gériatres aux domiciles des personnes âgées, pour des consultations sur place. Il n’y a aucun quartier qui n’ait été impacté. Et, mieux certains cas trop sérieux pour être traités sur place ont fait l’objet d’un transfert sur Dakar, aux frais de la Fondation. Il en est ainsi des deux enfants de cette pauvre dame consultée à son domicile et qui souffriraient d’insuffisance rénale, évacués à Dakar pour des soins appropriés.
Plus de 1600 personnes au total auront été consultées, traitées et soignées.
Une vie n’a pas de prix. Dans des contrées aussi démunies que le Baol, agir pour rendre la santé, c’est agir pour sauver des vies certes, mais surtout pour rendre leur dignité à des hommes et à des femmes que la maladie empêchait de travailler pour nourrir leurs familles. Car nous sommes dans un milieu artisan, où la quasi-totalité de la population s’active dans le secteur informel.
Voila le type d’action qui nous font plaisir. Il est important de donner de l’espoir aux populations exclues du système, quelque soient par ailleurs les dispositions mises en place par l’Etat, car elles ne peuvent impacter tout le monde.
La reconnaissance de la population est immense, et elle n’en est que plus forte, car ces actions sont totalement désintéressées.
Agir comme cela, après Pikine, après Grand Yoff c’est très bien. Il faut cependant pérenniser ce type d’actions et s’inscrire plus activement dans la lutte contre la pauvreté, par l’octroi par exemple d’un camion frigorifique aux femmes mareyeuses des contrées du Nord.
Diourbel en avait bien besoin. Et il importerait de lui accorder plus d’attentions ; le Baol a en effet tout le potentiel pour se développer, seule la volonté politique d’accompagner ce territoire dont l’atout et la principale contrainte sont Touba manque, pour permettre aux artisans talentueux de cette contrée d’émerveiller tout le Sénégal.
Cissé Kane NDAO
Président A.DE.R