Le Vendredi 14 Octobre 2016 à Dakar , c'était jour de marche ; Celle de l'opposition sénégalaise regroupée dans le front pour la défense du Senegal ( Wattou Sénégal)
Pour la première fois depuis un bon moment , cette marche a reçu l'autorisation du Préfet de Dakar , compétent pour cela .
Mais petit bémol , le Préfet a modifié l'itinéraire choisi par les organisateurs , modification rejetée d'ailleurs par ces derniers.
Pour les organisateurs la marche devait partir de la place de l'obélisque de Colobane jusqu'à la place Washington , siège du Ministere de l'intérieur , dans le centre de Dakar .
Pour le Préfet , la marche devait s'arrêter devant les grilles de la Radio Télévision Sénégalaise, donc à quelques encablures de son point de départ.
Face au refus des opposants de se plier à la décision préfectorale, ils seront gazés et dispersés sans ménagement par la police.
Relevons que parmi eux , il y avait deux anciens Premiers Ministres ( Idrissa Seck et Abdoul Mbaye ) , Un ancien Président du L'assemblée nationale puis du Sénat , des anciens Ministres et bien sûr des sénégalais lambda etc.
Cela dit , à qui les torts , après cette tournure fâcheuse ?
D'abord aux opposants pour avoir refusé de respecter les termes de l'autorisation.
De plus , un leader politique a le devoir d'éviter au maximum d'exposer ses partisans, à la répression policière, dés lors qu'aucune nécessité ne le justifie.
Enfin , il était plus productif pour les opposants d'expliquer aux populations les thèmes qui agitent le landerneau politique.
Ce qui ne pouvait se passer qu'au cours d'un rassemblement et non d'une marche .
Le pouvoir a lui aussi sa part torts .
En effet , il était bien possible d'autoriser , au moins , les leaders seuls à accéder à la place Washington.
De plus , l'argument sécuritaire brandi n'en est pas un puisqu'aussi bien , des manifestations sont autorisées à Bamako ou Abidjan bref dans des pays en proie à l'horreur du terrorisme.
Enfin , la police doit améliorer ses méthodes d'intervention car il n'y a aucune gloriole dans le fait de martyriser d'anciens dirigeants du pays qui peuvent aussi par le hasard du calendrier politique revenir à la tête de l'Etat .
En conclusion, nos hommes politiques doivent savoir que la démocratie n'est pas seulement une question de textes juridiques mais surtout un jeu de gentlemen donc une question de bonne foi .
Amadou Kane