MAMADOU NDOYE S’INTERROGE SUR L’APRES-WADE

« Les ruptures que nous attendions sont-elles là? La mal gouvernance, les conflits d’intérêt, est-ce que nous avons rompu avec tout cela? Est-ce que ce pourquoi nous avons enlevé Abdoulaye Wade, nous l’obtenons aujourd’hui? »

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 30 Octobre 2016 à 11:50 modifié le Dimanche 30 Octobre 2016 11:53

Mamadou Ndoye se demande si les ruptures qui étaient attendues avec le départ du Président Wade sont obtenues avec le régime en place. Même s’il préfère laisser les conclusions des 7ème journées hivernales de la LD répondre, demain dimanche, à cette interrogation, il affirme clairement que les dirigeants qui ont porté le combat contre Wade, notamment ceux de gauche, n’ont « pas le droit fuir ces interrogations ». Car cela signerait la mort de leurs valeurs et convictions.
 
« Nous avons mobilisé le peuple sénégalais pour faire partir Abdoulaye Wade, non pas parce qu’on n’aimait pas Abdoulaye Wade, mais parce qu’il y avait la mal gouvernance. Parce ce que cette mal gouvernance a amené la chute de l’économie, dont la croissance était devenue très faible et ralentie. Parce que nous n’arrivions pas à vaincre la pauvreté. Parce que la démocratie commençait à être menacée. C’est pour cela qu’on a enlevé Abdoulaye Wade; c’est pour cela que nous avons mobilisé les Sénégalais; c’est pour cela que nous avons travaillé ensemble dans les assises nationales », a déclaré Mamadou Ndoye qui est vite revenu à la réalité, en s’interrogeant sur l’après Wade. « Les ruptures que nous attendions sont-elles là? La mal gouvernance, les conflits d’intérêt, est-ce que nous avons rompu avec tout cela? Est-ce que ce pourquoi nous avons enlevé Abdoulaye Wade, nous l’obtenons aujourd’hui? ». Et même s’il n’a pas donné de réponses à ces interrogations, préférant attendre demain (dimanche) avec les conclusions des travaux des rencontres hivernales de son parti, Ndoye affirme qu’on ne peut plus esquiver ces questions qu’il vient de poser.
« Nous ne pouvons pas fuir de telles interrogations? Nous n’avons pas le droit de fuir de telles interrogations. Parce que si nous les fuyons, nous aussi, nos causes, nos valeurs, nos convictions, vont mourir. Et pour cela, certains commencent même à s’interroger sur l’existence de la gauche sénégalaise. Ce n’est même plus une interrogation, mais les gens le disent. Nous écoutons et nous  entendons bien », soutient-il.
 
Cheikh Amidou Kane
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