Je condamne sans réserve la volte-face de Yaya Jammeh, à l’instar de la communauté internationale unanime et du peuple gambien. Le scénario politico-tragique qui se déroule à Banjul n’est pourtant pas une surprise si l’on se réfère au panorama africain de succession de nos dictateurs. Les potentats africains abhorrent les défaites électorales car leur philosophie du pouvoir s'inscrit dans un confusionnisme sidérant : « Le peuple c’est moi ». La surprise chez Jammeh c’est sa précipitation à reconnaître publiquement et en mondovision sa défaite. Cela est apparu suspect et intrigant, d’autant qu’il n’avait pas encore sollicité les voies de recours existantes et non encore forcloses. Sa bonne volonté interlope fut mise rapidement à l’épreuve et les pressions ou les peurs de fin de règne ont réveillé sa vraie nature despotique qui a fini par reprendre le dessus.
Cependant, il décide d’utiliser des voies de recours prévues par sa constitution : Contester les résultats par le biais de sa cour suprême. Cette thèse a eu le courroux de désarçonner la délégation de chefs d’Etat venus négocier une transition paisible. Jammeh leur a opposé qu’il était dans son bon droit de la légalité constitutionnelle. Ainsi, si sa cour suprême dont il va nommer légalement les membres opportunément manquants, décide l’organisation de nouvelles élections comme il le demande, il va imposer au peuple gambien, par ses forces armées, le respect de cette décision et le prochain tour sera joué d’avance.
Là réside la supercherie constitutionnellement établie par l’homme fort de la Gambie. On a connu cela sous d’autres cieux africains. Notamment, sans aller loin, dans le voisinage englobant de ce pays, au Sénégal.
Macky Sall a eu à proclamer longtemps et partout, pour vendre « la belle démocratie sénégalaise», qu’il réduira son mandat présidentiel pour l’exemple et pour l’image de son pays. Patatras ! De manière spectaculaire, il revient sur cet engagement envers son peuple, en direct de la télé, les yeux dans les yeux des sénégalais et également en mondovision, pour dire que sa cour constitutionnelle rend impossible l’application à lui-même de la réduction du mandat présidentiel. Même supercherie constitutionnellement établie.
Le dictateur de kinalay mérite ce titre parce qu’il dirige d’une main de fer sans gant de velours son pays. Il contrôle tous les pouvoirs auxquels il a nommé ses partisans, ses parents et ses militaires dévots. La Gambie c’est la dictature debout droite dans ses bottes.
Macky Sall fait dans la dictature feutrée qui consiste à créer des institutions et à les utiliser à son profit, au mépris de l’avancée démocratique acquise de haute lutte, dans le but ultime de conserver le pouvoir. L’Assemblée Nationale est sous sa coupe par sa majorité dévolue et après avoir amadoué son Président devenu docile. Les nouvelles institutions (CESE, HCCT) créées de toutes pièces pour renforcer son pouvoir politique en inféodant ses partisans, ses alliés et ses transhumants. Il préside de manière interventionniste le Conseil supérieur de la magistrature et utilise le pouvoir judiciaire comme arme politique. La CREI a fini de donner l’image d’une justice aux ordres. L’OFNAC est devenue le placard des dossiers chauds et compromettants. Les médias avec comme tête de peloton la RTS, sont devenus en majorité des outils au service de sa politique. Son Ministre de la communication vient d’en fournir la preuve avec son autoritarisme exercé sur les aides à la presse dans le sombre dessein de la mettre au pas. L’opposition politique sénégalaise est combattue sans répit et sans ménagement, parfois frontalement (Prisons, dénigrements, répression des marches…) parfois astucieusement et sournoisement (division et dépouillement des parties, promotion de la transhumance, dialogue pseudo-politique etc…). Et pour couronner sa stratégie de domination et de confiscation du pouvoir, en direction des prochaines élections, il maintient envers et contre tout son Ministre de l’Intérieur, juge et partisan mais surtout manipulateur hors pair avec son système ténébreux et opaque de « bureaux fictifs » efficace pour gagner les élections. Comme au Gabon avec les bureaux de vote à 100% en fin de dépouillement.
Du Sénégal à la Gambie, on passe d’une dictature rampante de vipère : « je réduirai l’opposition à sa plus simple expression », à une dictature debout de fauve prêt à tout : « sans ou après moi le chaos ». Macky est mal placé pour donner des leçons de démocratie à Jammeh. Les opposants gambiens résidents au Sénégal n’ont jamais bénéficié de « téranga » et Cheikh Sidya Bayo a été expulsé sans état d’âme pour plaire à son homologue dictateur. Macky n’ignorait rien des dérives despotiques de la Gambie, pays de tyrannie enfoui dans le Sénégal par une aberration coloniale persistante, qui n’ont pas commencé maintenant et n’ont jamais fait l’objet de communiqués fermement désapprobateurs, même quand des sénégalais y ont été persécutés et tués. Tant mieux si aujourd’hui Macky veille sur Adama Barrow l’élu du peuple Gambien et si le gouvernement sénégalais déclenche le branle-bas diplomatique pour restaurer le verdict des urnes. Encore une volte-face de sa politique de courbette envers Jammeh qui en est lui at his fatal about-face.
Chérif Ben Amar Ndiaye
Les-rewmistes.org
Cependant, il décide d’utiliser des voies de recours prévues par sa constitution : Contester les résultats par le biais de sa cour suprême. Cette thèse a eu le courroux de désarçonner la délégation de chefs d’Etat venus négocier une transition paisible. Jammeh leur a opposé qu’il était dans son bon droit de la légalité constitutionnelle. Ainsi, si sa cour suprême dont il va nommer légalement les membres opportunément manquants, décide l’organisation de nouvelles élections comme il le demande, il va imposer au peuple gambien, par ses forces armées, le respect de cette décision et le prochain tour sera joué d’avance.
Là réside la supercherie constitutionnellement établie par l’homme fort de la Gambie. On a connu cela sous d’autres cieux africains. Notamment, sans aller loin, dans le voisinage englobant de ce pays, au Sénégal.
Macky Sall a eu à proclamer longtemps et partout, pour vendre « la belle démocratie sénégalaise», qu’il réduira son mandat présidentiel pour l’exemple et pour l’image de son pays. Patatras ! De manière spectaculaire, il revient sur cet engagement envers son peuple, en direct de la télé, les yeux dans les yeux des sénégalais et également en mondovision, pour dire que sa cour constitutionnelle rend impossible l’application à lui-même de la réduction du mandat présidentiel. Même supercherie constitutionnellement établie.
Le dictateur de kinalay mérite ce titre parce qu’il dirige d’une main de fer sans gant de velours son pays. Il contrôle tous les pouvoirs auxquels il a nommé ses partisans, ses parents et ses militaires dévots. La Gambie c’est la dictature debout droite dans ses bottes.
Macky Sall fait dans la dictature feutrée qui consiste à créer des institutions et à les utiliser à son profit, au mépris de l’avancée démocratique acquise de haute lutte, dans le but ultime de conserver le pouvoir. L’Assemblée Nationale est sous sa coupe par sa majorité dévolue et après avoir amadoué son Président devenu docile. Les nouvelles institutions (CESE, HCCT) créées de toutes pièces pour renforcer son pouvoir politique en inféodant ses partisans, ses alliés et ses transhumants. Il préside de manière interventionniste le Conseil supérieur de la magistrature et utilise le pouvoir judiciaire comme arme politique. La CREI a fini de donner l’image d’une justice aux ordres. L’OFNAC est devenue le placard des dossiers chauds et compromettants. Les médias avec comme tête de peloton la RTS, sont devenus en majorité des outils au service de sa politique. Son Ministre de la communication vient d’en fournir la preuve avec son autoritarisme exercé sur les aides à la presse dans le sombre dessein de la mettre au pas. L’opposition politique sénégalaise est combattue sans répit et sans ménagement, parfois frontalement (Prisons, dénigrements, répression des marches…) parfois astucieusement et sournoisement (division et dépouillement des parties, promotion de la transhumance, dialogue pseudo-politique etc…). Et pour couronner sa stratégie de domination et de confiscation du pouvoir, en direction des prochaines élections, il maintient envers et contre tout son Ministre de l’Intérieur, juge et partisan mais surtout manipulateur hors pair avec son système ténébreux et opaque de « bureaux fictifs » efficace pour gagner les élections. Comme au Gabon avec les bureaux de vote à 100% en fin de dépouillement.
Du Sénégal à la Gambie, on passe d’une dictature rampante de vipère : « je réduirai l’opposition à sa plus simple expression », à une dictature debout de fauve prêt à tout : « sans ou après moi le chaos ». Macky est mal placé pour donner des leçons de démocratie à Jammeh. Les opposants gambiens résidents au Sénégal n’ont jamais bénéficié de « téranga » et Cheikh Sidya Bayo a été expulsé sans état d’âme pour plaire à son homologue dictateur. Macky n’ignorait rien des dérives despotiques de la Gambie, pays de tyrannie enfoui dans le Sénégal par une aberration coloniale persistante, qui n’ont pas commencé maintenant et n’ont jamais fait l’objet de communiqués fermement désapprobateurs, même quand des sénégalais y ont été persécutés et tués. Tant mieux si aujourd’hui Macky veille sur Adama Barrow l’élu du peuple Gambien et si le gouvernement sénégalais déclenche le branle-bas diplomatique pour restaurer le verdict des urnes. Encore une volte-face de sa politique de courbette envers Jammeh qui en est lui at his fatal about-face.
Chérif Ben Amar Ndiaye
Les-rewmistes.org