Les spécialistes de la politique Sénégalaise sont unanimes à dire que les cartes sont loin d'être jouées dans des localités comme le Saloum et le Baol pour cette présidentielle 2019. Dans le Baol, plus que nulle part ailleurs, au moins une chose est claire : la bataille sera rude. La réélection du Président Macky Sall ne se jouera pas forcément ici. Nul ne devra s'attendre à des scores fleuves pouvant permettre à un candidat ou à un autre de largement dominer jusqu'à creuser des écarts ou en combler. Problème ! Car le Président Macky Sall ne l'entend pas de cette oreille. Si Mbacké, Bambey et Diourbel se débattent fiévreusement encore, Touba lui résiste toujours. Ces difficultés, sont-elles liées à son personnel politique désordonné et parfois sous l'emprise des querelles de chapelle. TOUBA... UNE FRUSTRATION AMBIANTE À Touba au moment où certains leaders Apéristes ( Serigne Cheikh Abdou Lahad Mbacké Gaïndé Fatma, Pathé Diakhaté, Abdou Lahad Seck Sadaga) , ont commencé à sortir de l'eau la tête de leur parti...un parti qui avait complètement coulé lors des dernières élections législatives, d'autres ont commencé à sombrer vertigineusement. C'est le cas du maire Abdou Lahad Kâ, petit-à-petit écarté par une nouvelle disposition qui ne lui laisse aucune place, de Mame Khary Mbacké qui a fini par claquer la porte, de Mor Seck, ancien directeur de la maison de l'Outil, désormais invisible pour avoir vainement combattu, de Mor Gaye au bord de la frustration pour avoir existé dès les premières heures de l'Apr et jamais promu. À défaut de mettre au devant de la scène ceux qui se battent, l'Apr et son mentor semblent jeter leur dévolu sur des chefs religieux qui refusent de s'afficher. Certains d'entre ses Chefs religieux, hommes et femmes confondus, financièrement armés par le truchement de projets financés ou de postes de responsabilité octroyés, préférent se cacher derrière des jeunes pour dérouler un simulacre de feuille de route politique. En réalité, ce sont eux , par leur présence négative, qui accentuent la frustration déjà ambiante surtout chez une jeunesse dégourdie, imaginative. En effet, la Jeunesse de l'Apr de Touba est la moins respectée dans ce cirque, alors que c'est elle qui abat le gros du travail. Maladroitement, et ce depuis 2012, des personnes sans influence aucune au plan politique sont promues. Leur seul exploit c'est d'appartenir à la prestigieuse famille du Cheikh. L'exception qui confirme la règle, c'est bien entendu Cheikh Abdou Bali qui s'investit de plus en plus. La force financière de Pathé Diakhaté écrit aussi de belles pages. Le mystérieux milliardaire a notamment acheté des véhicules de liaison à certains responsables qui acceptent de plaider sa cause. MBACKÉ...UN PERSONNEL LIMITÉ Au moment où Touba se débat, Mbacké refuse de bouger ou plutôt bouge dans le mauvais sens. Tantôt, ce sont de grosses pierres du maire dans le jardin du Directeur de la Sogip.Sa ( alors que tout le monde est d'avis que ce n'est pas le moment), tantôt c'est un silence des cimetières ahurissant. Aucune animation significative et aucun travail de terrain. Le bémol a été ces appuis financiiers décaissés lors de la fête de Tabaski par Gallo Bâ et Madame Mbaye. Au niveau de la Cojer, c'est un tissu de contradictions entre membres sur des sujets et sur des hommes. Le fait que les responsables locaux ne sont jamais associés à des activités d'envergure frustent plus d'un. La dernière visite du Président Macky Sall à Touba en est une parfaite illustration.... Autre facteur bloquant : le manque d'infrastructures. Mbacké court encore derrière son stade depuis plusieurs années. Une situation qui tempère les ardeurs des principaux responsables de l'Apr en manque d'arguments pour défendre un bilan inexistant au plan local. BAMBEY...MOINS CAHOTIQUE À Bambey, la situation est moins dramatique. Le terrain politique semble être contrôlé par le ministre Mor Ngom et le jeune El Hadj Dia. Aïda Mbodj ayant été battue lors des dernières échéances électorales n'a pourtant pas manqué de faire état de son ambition Présidentielle. Va-t-elle davantage libérer le terrain pour conquérir une sphère plus large d'autant plus que le maire lui a tourné le dos depuis belle lurette pour transhumer vers l'Apr ? Répondre par l'affirmative serait aller trop vite en besogne. Seulement depuis un certains temps, l'Apr dicte sa loi notamment avec la prestance exceptionnelle des maires de communes rurales. Celui de Réfane, Djib Thiaw, est à relever. Au niveau des communes, le ministre Mor Ngom, maître chez lui à Ndangalma notamment, peut encore se targuer d'un bilan appréciable. Dans la commune de Bambey, El Hadj Dia pourra rivaliser avec l'opposition avec sa capacité de mobilisation exceptionnelle et son aura au niveau de la Jeunesse et des femmes. On lui attribue des entrées dans les foyers religieux et il se dit qu'il est réseauté. Seulement, l'Apr de Bambey n'est guère à l'abri de surprises avec, notamment, les frustrations manifestées par des leaders politiques qui dénoncent un manque de considération de la part du parti au niveau central. D'autres forces ne sont pas à minimiser. Ce sont celles incarnées par les dames Fatou Sène et Boussou Ngom. DIOURBEL ...UNE ARMÉE MEXICAINE Diourbel, comme Touba, est l'une des localités où on compte le plus de Responsables politiques qui revendiquent, partout et en même temps, le statut de leader. Certains comme le maire Malick Fall, Dame Diop du Fffpt et Aminata Tall tirent leur légitimité, respectivement, de leur récente victoire lors des locales et du choix porté sur eux par le Président de la République pour diriger une agence et une institution. Les autres, plus d'une dizaine, forcent les verrous par leurs activités sur le terrain et leur présence au chevet de la base. C'est le cas du directeur du Crous de Thiès, Moustapha Guèye et des responsables femmes que sont Fatou Diané et Madjiguène Mangara. Pour ce qui concerne Magui, beaucoup de personnes entrevoient dans ses actions de solidarité la main de son époux et non moins ministre du budget. Birima Mangara, ferait-il de la politique sous le couvert de son épouse ? La question est posée. Toutefois, de plus en plus, l'action politique d'Aminata Tall est moins ressentie, à l'opposé de la présence reconnue de Dame Diop qui brille à travers la distribution tous azimuts de projets aux femmes et aux jeunes. L'OPPOSITION... VUE PANORAMIQUE À Touba comme dans les autres localités du Baol, l'opposition manque terriblement de charme. Elle souffre de personnel politique et de stratégie. Dans la cité religieuse, par exemple, elle est amorphe. Mis à part les jeunes du Pds qui haussent le ton de manière intermittente, le plancher est vide. Pour les autres partis politiques, c'est le désert absolu. Toutefois, l'image de Wade demeure le principal atout de cette opposition qui peut toujours faire des vagues en période électorale. À Diourbel, c'est Moustapha Mbaye du parti Rewmi d'Idrissa Seck qui constitue l'exception par rapport à cette fantomatique existence.
MACKY ET SES HOMMES DANS LE BAOL- Carences et Atouts pour une réélection périlleuse
dakaractu.com
Mamadou Ndiaye
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