Le secteur des médias souffre de plusieurs manquements qui expliquent l’environnement économique non viable des entreprises de presse et les difficiles conditions de travail des journalistes. Hier, mercredi 1er mai 2024, fête du travail, à l’occasion de la remise des cahiers de doléances des Centrales syndicales au président de la République, le secrétaire général du Syndicat des professionnels de l’information et de la communication du Sénégal (Synpics), Bamba Kassé, a listé ces points dont la prise en charge, selon lui, est nécessaire «pour améliorer l’écosystème et le système de gouvernance des médias».
«A ce titre, nous pouvons noter, pour le déplorer, que notre pays ne dispose toujours pas d’une loi d’accès à l’information pourtant programmée depuis 10 ans, d’une nouvelle loi sur la publicité, l’actuelle datant de 40 ans, et surtout le Sénégal refuse de se doter d’un mécanisme de contrôle effectif des entreprises de presse. Ce qui se traduit, pour l’avoir dit en public, par la précarité organisée dont sont victimes les jeunes reporters et techniciens de l’information et de la communication», a fait savoir Bamba Kassé.
S’adressant toujours au président de la République, il ajoute : «Vous conviendrez avec moi que le manque de contrôle des entreprises, au-delà de porter atteinte à l’existence sociale des travailleurs, contribue à violer un droit constitutionnel des Sénégalais, celui de disposer d’informations plurielles et utiles à travers les médias, sans oublier que l’Etat est quasi obligé souvent de se délester de ses propres ressources fiscales notamment pour perfuser un secteur qui se refuse lui-même de ‘’normer’’».
Allant plus loin, le secrétaire général du Synpics déplore l’absence d’un organe de régulation des médias digne de son nom au Sénégal. «Le plus gros manquement qu’enregistre notre pays est le refus de mettre en place un organe de régulation adapté aux pouvoirs élargis, au fonctionnement autonome. L’absence de cet organe dans notre écosystème favorise l’existence de contenus indignes de notre population. Dans les médias sénégalais, on fait la publicité de produits dangereux notamment des produits de dépigmentation, on fait la promotion du charlatanisme. Dans nos radios et télévisions, des émissions entières sont consacrées à expliquer des rêves. On fait de la voyance à outrance. On vend des produits prétendument boosters de libido et les soigneurs traditionnels font le bu», déplore Bamba Kassé.
A l’en croire, «un véritable organe de régulation y aurait mis un terme, depuis des siècles». Il est donc d’avis que l’absence de cet organe de régulation explique le fait que «des jeunes journalistes et techniciens qui ne disposent ni de salaire décent, ni de couverture en cas de maladie, ni d’un plan de carrière et surtout qui sont laissés à la merci de la corruption institutionnalisée grâce au phénomène dit des perdiums».
C’est pourquoi Bamba Kassé a invité l’Etat du Sénégal à organiser le secteur des médias, pour lui éviter des lendemains sombres. «L’Etat du Sénégal est le principal pourvoyeur des recettes des entreprises de presse. A travers la publicité dite convention commerciale, l’Etat central, certains de ses services déconcentrées, ses agences mais aussi certains programmes exécutés par l’Etat permettent à la presse d’exister économiquement. Le même Etat, en ne taxant pas les revenus Google et la publicité digitale, fait encore la part belle aux médias, sauf qu’il y a un déséquilibre qui peut être à la longue problématique. Disposer en effet d’un décret de financement de l’audiovisuel public est une très bonne chose. L’étendre aux autres médias publics serait plus juste mais surtout limiter la part de la publicité au public et du commercial dans les budgets des médias publics au profit des médias privés, comme c’est le cas dans certains pays, est une doléance des plus légitimes, si on veut garder la cartographie de la diversité médiatique du Sénégal. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’organiser le secteur et de le réguler au point que toute entreprise de presse puisse être viable», a dit Bamba Kassé.
Toutefois, il a profité de l’occasion pour revenir sur les efforts faits par l’Etat du Sénégal dans l’amélioration de l’écosystème des médias. Il s’agit, entre autres, de la mise place d’une Commission nationale de la Carte de presse, d’un système de financement de l’audiovisuel public, d’un système de gouvernance de la Maison de la presse, de la définition d’une entreprise de presse par décret, mis en place par décret aussi, de la dotation d’un Fonds d’appui et développement de la presse.
Sud Quotidien
«A ce titre, nous pouvons noter, pour le déplorer, que notre pays ne dispose toujours pas d’une loi d’accès à l’information pourtant programmée depuis 10 ans, d’une nouvelle loi sur la publicité, l’actuelle datant de 40 ans, et surtout le Sénégal refuse de se doter d’un mécanisme de contrôle effectif des entreprises de presse. Ce qui se traduit, pour l’avoir dit en public, par la précarité organisée dont sont victimes les jeunes reporters et techniciens de l’information et de la communication», a fait savoir Bamba Kassé.
S’adressant toujours au président de la République, il ajoute : «Vous conviendrez avec moi que le manque de contrôle des entreprises, au-delà de porter atteinte à l’existence sociale des travailleurs, contribue à violer un droit constitutionnel des Sénégalais, celui de disposer d’informations plurielles et utiles à travers les médias, sans oublier que l’Etat est quasi obligé souvent de se délester de ses propres ressources fiscales notamment pour perfuser un secteur qui se refuse lui-même de ‘’normer’’».
Allant plus loin, le secrétaire général du Synpics déplore l’absence d’un organe de régulation des médias digne de son nom au Sénégal. «Le plus gros manquement qu’enregistre notre pays est le refus de mettre en place un organe de régulation adapté aux pouvoirs élargis, au fonctionnement autonome. L’absence de cet organe dans notre écosystème favorise l’existence de contenus indignes de notre population. Dans les médias sénégalais, on fait la publicité de produits dangereux notamment des produits de dépigmentation, on fait la promotion du charlatanisme. Dans nos radios et télévisions, des émissions entières sont consacrées à expliquer des rêves. On fait de la voyance à outrance. On vend des produits prétendument boosters de libido et les soigneurs traditionnels font le bu», déplore Bamba Kassé.
A l’en croire, «un véritable organe de régulation y aurait mis un terme, depuis des siècles». Il est donc d’avis que l’absence de cet organe de régulation explique le fait que «des jeunes journalistes et techniciens qui ne disposent ni de salaire décent, ni de couverture en cas de maladie, ni d’un plan de carrière et surtout qui sont laissés à la merci de la corruption institutionnalisée grâce au phénomène dit des perdiums».
C’est pourquoi Bamba Kassé a invité l’Etat du Sénégal à organiser le secteur des médias, pour lui éviter des lendemains sombres. «L’Etat du Sénégal est le principal pourvoyeur des recettes des entreprises de presse. A travers la publicité dite convention commerciale, l’Etat central, certains de ses services déconcentrées, ses agences mais aussi certains programmes exécutés par l’Etat permettent à la presse d’exister économiquement. Le même Etat, en ne taxant pas les revenus Google et la publicité digitale, fait encore la part belle aux médias, sauf qu’il y a un déséquilibre qui peut être à la longue problématique. Disposer en effet d’un décret de financement de l’audiovisuel public est une très bonne chose. L’étendre aux autres médias publics serait plus juste mais surtout limiter la part de la publicité au public et du commercial dans les budgets des médias publics au profit des médias privés, comme c’est le cas dans certains pays, est une doléance des plus légitimes, si on veut garder la cartographie de la diversité médiatique du Sénégal. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’organiser le secteur et de le réguler au point que toute entreprise de presse puisse être viable», a dit Bamba Kassé.
Toutefois, il a profité de l’occasion pour revenir sur les efforts faits par l’Etat du Sénégal dans l’amélioration de l’écosystème des médias. Il s’agit, entre autres, de la mise place d’une Commission nationale de la Carte de presse, d’un système de financement de l’audiovisuel public, d’un système de gouvernance de la Maison de la presse, de la définition d’une entreprise de presse par décret, mis en place par décret aussi, de la dotation d’un Fonds d’appui et développement de la presse.
Sud Quotidien