Le retour au Sénégal des soldats envoyés au Darfour livre ses secrets.
Au mois de juin passé, un élément de la police nationale, qui fait partie de la mission onusienne a, sous le couvert de l’anonymat, alerté « Dakaractu » depuis le théâtre des opérations.
En effet, révèle notre gorge profonde : « Les armes qu’ils ont achetées sont des jouets pour chasseur… Dépourvus d’armes de combat, il y a un danger permanent qui nous guette parce que tout simplement le magasin d’armes est très isolé. Imaginez s’il y avait une attaque nocturne. Ce qui est fréquent ici.
Nous sommes dans la zone la plus dangereuse de tout le Darfour. A chaque fois que nous effectuons des patrouilles, nous tombons sur les rebelles avec leur arsenal de guerre… S’il y a une faille, ils nous attaquent. Heureusement que nous sommes bien entrainés pour ce genre de situation. C’est cela qui fait notre réputation ici et ailleurs ».
« Le matériel roulant tombe en panne en pleine mission de patrouille. La cause : manque de carburant. C’est grave ! La dotation individuelle des membres de la troupe laisse à désirer. Nous étions obligés d’acheter de gauche à droite par nos propres moyens quelques accessoires (cagoules ; chaussures de sport; rangers désert ; lunettes anti-poussière ; genouillères ; gants…) pour ne pas mourir dans le déshonneur au service de notre patrie ; qui veut nous sacrifier », poursuit notre source.
Ajoutant que c’est la femme d’un gros bonnet de la police nationale qui a raflé le marché pour la livraison de certains articles « qui ne sont même pas chinois ».
« La nourriture laisse à désirer. Il y a deux catégories : les cadres avec la bonne et la mauvaise pour les éléments qui en partagent tous les jours comme des « talibés » ; alors que c’est notre argent à tout le contingent », a-t-il expliqué, dans le même créneau de dénonciation. « L’électricité n’y est pas…et on manque de carburant », renchérit notre informateur, sur ce registre.