Les remords secrets de Karim Wade en prison

Rédigé par Dakarposte le Lundi 6 Juillet 2015 à 20:50 modifié le Mardi 7 Juillet 2015 20:48

​Pour reprendre l'autre, l'ancien « Tout-Puissant Ministre du Ciel, de la Terre et du Feu », le grand duc de l'immeuble Tamaro jadis épié, du temps de règne de son pater, chassé et pourchassé par la plus grosse meute de mendiants, jamais vue au Sénégal, purge une sentence pour des raisons connues de tous.


Même s'il purge stoïquement sa sentence, Karim Wade doit certainement se rappeler par moments qu'aussi bien chez lui au Point E qu' à la devanture de l'immeuble Tamaro, dans sa salle d'attente au dixième étage, on croisait des personnalités inattendues de l'opposition et celles attendues du pouvoir. Des responsables politiques, des marabouts à la descendance empruntée, des hommes d'affaire peu fiables et des décideurs très calculateurs se bousculaient chez Wade fils.
 Du matin au soir, Karim Wade était assailli par des cohortes de visiteurs fourbes, rusés et intéressés. Fini le temps où il quittait son domicile à 8h pour ne rentrer qu'après minuit. Professionnel du téléphone portable, il revient à dakarposte.com qu'il recevait plus de 200 courriels par jour, plus de 100 appels téléphoniques et rencontrait une centaine de personnes la semaine. 
Aujourd'hui, il vit la réclusion pour des raisons connues. Il n'a plus cet accessoire élémentaire mais ô combien indispensable: le   téléphone portable. Eh oui, pour parler comme l'autre, son  téléphone  ne sonne plus et ceux de ses rares collaborateurs ( Victor Kantoussan, Tendeng...) ne crépitent que très rarement. Normal, ils ne sont plus au pouvoir et n'ont plus d'influence sur l'establishment en place. Autre temps,...
Les gendarmes, jadis en faction devant sa résidence, ont quitté le point E, ses innombrables amis se sont évanouis dans la nature. A ces mendiants professionnels, (ministres, députés, maires, investisseurs, nécessiteux et cas sociaux) il prêtait une oreille attentive, mettait la main à la poche et prenait son téléphone pour leur décrocher un rendez-vous. Aujourd'hui, les trois quarts de sa galaxie amicale ont tourné le dos et ont même sorti le couteau, puisque le dos est tourné.
Qu'il le dise ou pas, la prison lui a  ouvert grandement les yeux. Karim en a tiré trois lecons fondamentales: le sens du discernement, la patience mais aussi et surtout, nous revient-il, une "foi inébranlable".
N'est ce pas une leçon de vie à même d'éveiller le régime actuel, du moins certains d'entre eux qui se croient le nombril du monde?
Mamadou Ndiaye
Recommandé Pour Vous