Si l’annonce du gouvernement de Michel Barnier ne devrait pas intervenir avant plusieurs jours, les premiers pas du nouveau Premier ministre, nommé jeudi 5 septembre par Emmanuel Macron, donnent déjà quelques premiers enseignements sur la politique qu’il devrait conduire. Sans surprise, celle-ci s’annonce très à droite, en phase avec les demandes du parti Les Républicains (LR).
Vers des mesures d’austérité
Après avoir mentionné, jeudi, l’importance de "l’accès aux services publics" pour les Français dans son discours sur le perron de Matignon, lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, Michel Barnier a joint le geste à la parole en effectuant son premier déplacement de Premier ministre dans un hôpital parisien.
En visite au siège du Service d'aide médicale urgente (Samu) de Paris, logé à l'hôpital Necker, dans le XVe arrondissement, Michel Barnier a toutefois rapidement douché les espoirs de ceux qui espéraient des investissements de l’État dans la santé, l’école ou la justice, en parlant d'"économies à faire".
"On ne va pas faire des miracles", a-t-il reconnu devant le personnel, ajoutant qu’il n’était pas là "pour raconter des histoires aux gens" mais pour "dire la vérité". "Il y a des économies à faire" dans le contexte d'un déficit public d'ampleur, a-t-il ajouté, mais "on peut faire des progrès dans l'efficacité de la dépense publique. C'est ça que je cherche pour préserver le service public", a-t-il soutenu.
Une méthode en phase avec le pacte législatif présenté le 22 juillet par le parti Les Républicains, qui annonçait vouloir renforcer les services publics tout en faisant par ailleurs 25 milliards d’euros d’économies sur le budget de l’État dès 2025.
Le "pacte législatif d’urgence" en voie d’adoption
Dans ce pacte législatif présenté durant l’été, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, les présidents des groupes La Droite républicaine à l’Assemblée nationale et au Sénat, avaient proposé 13 textes de loi comportant un total de 73 mesures, en insistant sur trois axes : la restauration de l’autorité, la réindustrialisation des territoires et le renforcement des services publics de proximité. Un mois et demi plus tard, Michel Barnier semble en passe de l’adopter.
"Équilibres financiers, réindustrialisation, sécurité, politique pénale, immigration, logement, lutte contre l’islamisme, puis réforme en profondeur de l’éducation et de la santé. Tout cela est sur la table", a affirmé le président LR du Sénat Gérard Larcher, dans un entretien publié lundi par Le Figaro. Avant d’ajouter : "Le Premier ministre me semble avoir fait siennes nos propositions et je crois que nous pourrons participer au gouvernement."
Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau avaient auparavant été reçus à Matignon vendredi. Après avoir refusé tout l’été de participer au gouvernement, la nomination de Michel Barnier a changé la donne pour LR.
Le nouveau Premier ministre avait d’ailleurs fait de nombreux clins d’œil à son parti d’origine lors de son interview vendredi au 20 heures de TF1, citant comme priorités ses ambitions de "maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes", revaloriser le travail et ne pas augmenter la dette de la France.
Retour du ministère de l’Immigration ?
Malgré le démenti de Matignon dans la soirée de lundi, franceinfo maintient son information publiée quelques heures plus tôt selon laquelle le nouveau Premier ministre réfléchit "au retour d'un ministère de l'Immigration". En 2007, Nicolas Sarkozy avait en effet créé un ministère "de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire", qui avait finalement disparu en 2010.
Alors que Michel Barnier a besoin a minima de l’abstention des députés du Rassemblement national (RN) pour ne pas voir son futur gouvernement censuré à l’Assemblée nationale, il a semblé très rapidement envoyer des signaux à l’extrême droite sur deux thématiques : l’immigration et la sécurité.
"Il y a toujours le sentiment que les frontières sont des passoires et que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés. Donc nous allons en effet maîtriser les flux migratoires, pas avec de l’idéologie, pas avec des discours et des phrases, mais avec des mesures concrètes", a-t-il déclaré vendredi soir sur TF1.
De quoi susciter l’indignation de la gauche, mais aussi des critiques chez certains macronistes – le vote de la dernière loi immigration, en décembre 2023, ayant fracturé l’ancienne majorité présidentielle. "Ça commence fort ! C'est une priorité dans le moment et dans le contexte ? Le cas échéant, c'est une chouette idée pour rassembler... à l'extrême droite !", a notamment regretté la députée Renaissance Stella Dupont sur le réseau social X.
Que le ministère de l’Immigration fasse son retour ou non, cet épisode souligne bien l’influence que devrait avoir le RN sur le gouvernement et à l’Assemblée nationale.
"Je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance, sous surveillance démocratique d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", avait d’ailleurs lancé samedi le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella.
Vers des mesures d’austérité
Après avoir mentionné, jeudi, l’importance de "l’accès aux services publics" pour les Français dans son discours sur le perron de Matignon, lors de la passation de pouvoir avec Gabriel Attal, Michel Barnier a joint le geste à la parole en effectuant son premier déplacement de Premier ministre dans un hôpital parisien.
En visite au siège du Service d'aide médicale urgente (Samu) de Paris, logé à l'hôpital Necker, dans le XVe arrondissement, Michel Barnier a toutefois rapidement douché les espoirs de ceux qui espéraient des investissements de l’État dans la santé, l’école ou la justice, en parlant d'"économies à faire".
"On ne va pas faire des miracles", a-t-il reconnu devant le personnel, ajoutant qu’il n’était pas là "pour raconter des histoires aux gens" mais pour "dire la vérité". "Il y a des économies à faire" dans le contexte d'un déficit public d'ampleur, a-t-il ajouté, mais "on peut faire des progrès dans l'efficacité de la dépense publique. C'est ça que je cherche pour préserver le service public", a-t-il soutenu.
Une méthode en phase avec le pacte législatif présenté le 22 juillet par le parti Les Républicains, qui annonçait vouloir renforcer les services publics tout en faisant par ailleurs 25 milliards d’euros d’économies sur le budget de l’État dès 2025.
Le "pacte législatif d’urgence" en voie d’adoption
Dans ce pacte législatif présenté durant l’été, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, les présidents des groupes La Droite républicaine à l’Assemblée nationale et au Sénat, avaient proposé 13 textes de loi comportant un total de 73 mesures, en insistant sur trois axes : la restauration de l’autorité, la réindustrialisation des territoires et le renforcement des services publics de proximité. Un mois et demi plus tard, Michel Barnier semble en passe de l’adopter.
"Équilibres financiers, réindustrialisation, sécurité, politique pénale, immigration, logement, lutte contre l’islamisme, puis réforme en profondeur de l’éducation et de la santé. Tout cela est sur la table", a affirmé le président LR du Sénat Gérard Larcher, dans un entretien publié lundi par Le Figaro. Avant d’ajouter : "Le Premier ministre me semble avoir fait siennes nos propositions et je crois que nous pourrons participer au gouvernement."
Gérard Larcher, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau avaient auparavant été reçus à Matignon vendredi. Après avoir refusé tout l’été de participer au gouvernement, la nomination de Michel Barnier a changé la donne pour LR.
Le nouveau Premier ministre avait d’ailleurs fait de nombreux clins d’œil à son parti d’origine lors de son interview vendredi au 20 heures de TF1, citant comme priorités ses ambitions de "maîtriser les flux migratoires avec des mesures concrètes", revaloriser le travail et ne pas augmenter la dette de la France.
Retour du ministère de l’Immigration ?
Malgré le démenti de Matignon dans la soirée de lundi, franceinfo maintient son information publiée quelques heures plus tôt selon laquelle le nouveau Premier ministre réfléchit "au retour d'un ministère de l'Immigration". En 2007, Nicolas Sarkozy avait en effet créé un ministère "de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire", qui avait finalement disparu en 2010.
Alors que Michel Barnier a besoin a minima de l’abstention des députés du Rassemblement national (RN) pour ne pas voir son futur gouvernement censuré à l’Assemblée nationale, il a semblé très rapidement envoyer des signaux à l’extrême droite sur deux thématiques : l’immigration et la sécurité.
"Il y a toujours le sentiment que les frontières sont des passoires et que les flux migratoires ne sont pas maîtrisés. Donc nous allons en effet maîtriser les flux migratoires, pas avec de l’idéologie, pas avec des discours et des phrases, mais avec des mesures concrètes", a-t-il déclaré vendredi soir sur TF1.
De quoi susciter l’indignation de la gauche, mais aussi des critiques chez certains macronistes – le vote de la dernière loi immigration, en décembre 2023, ayant fracturé l’ancienne majorité présidentielle. "Ça commence fort ! C'est une priorité dans le moment et dans le contexte ? Le cas échéant, c'est une chouette idée pour rassembler... à l'extrême droite !", a notamment regretté la députée Renaissance Stella Dupont sur le réseau social X.
Que le ministère de l’Immigration fasse son retour ou non, cet épisode souligne bien l’influence que devrait avoir le RN sur le gouvernement et à l’Assemblée nationale.
"Je crois qu'à compter de ce jour, M. Barnier est un Premier ministre sous surveillance, sous surveillance démocratique d'un parti politique qui est désormais incontournable dans le jeu parlementaire", avait d’ailleurs lancé samedi le président du parti d’extrême droite, Jordan Bardella.