Les attentats à Paris, qui ont fait au moins 129 morts et plus de 350 blessés, montrent s'il en était encore besoin que la guerre en Syrie et en Irak ne peut être circonscrite à ces deux pays.
La revendication de ces attaques par le groupe Etat islamique (EI) va pousser encore davantage les puissances occidentales à tenter de trouver une solution pour mettre fin au conflit. Mais cela va également exacerber les désaccords politiques sur la manière de gérer l'afflux de réfugiés, sur le sort à réserver au président syrien Bachar al-Assad ou sur l'opportunité d'une intervention armée au sol.
«Ce n'est plus simplement une guerre d'idées», estime Patrick Skinner, ancien officier de la CIA et désormais consultant en sécurité.
Les premiers éléments de l'enquête montrent que les attentats de Paris sont exactement ce que les experts craignaient, voire attendaient: des extrémistes radicalisés en Syrie qui retournent dans leur pays d'origine pour y perpétrer des attaques.
«Ce qui s'est passé n'est pas une surprise. Vous ne pouvez pas avoir ce genre de situation qui dure pendant des années sans que se produisent de telles attaques», dit M. Skinner à l'AFP. «C'est inévitable et ça va se reproduire».
La France dispose pourtant de cellules antiterroristes de tout premier ordre, note M. Skinner, mais même elles n'ont pas pu repérer cette cellule d'une demi-douzaine d'hommes qui a préparé une série d'attaques complexes.
Salman Shaikh, ancien directeur du Brookings Doha Center, qui a fondé sa propre entreprise de consulting, a échangé avec les autorités françaises quelques heures seulement avant les attaques.
La France, rappelle-t-il, a été la plus ferme des nations occidentales concernant Bachar al-Assad, principale cause du chaos en Syrie, ne dérogeant pas du principe que le président syrien devait partir.
- Fatiguées des brutalités de l'EI -
Mais après le massacre de vendredi et la revendication des attentats par l'EI, Paris et Washington pourraient devoir trouver un compromis et avouer qu'Assad est peut-être le moindre des deux maux.
«Cela pourrait jouer», dit M. Shaikh depuis Paris. «Mais je n'en suis pas sûr parce que la France semble très résolue sur le sujet et elle ne veut pas suivre la Russie», principale alliée de Damas qui souhaite voir Assad rester en poste et appelle à une transition politique.
«Le conflit syrien ne peut être circonscrit, il faut le résoudre, pas seulement militairement, mais aussi politiquement», ajoute-t-il.
L'attentat contre l'avion russe en Egypte et les récents attentats à Beyrouth et Ankara illustrent aussi à quel point le conflit en Syrie et en Irak est en train de s'étendre.
M. Shaikh craint que le groupe Etat islamique ne puisse pas être défait avant que les nations arabes sunnites, ennemies d'Assad, ne soient fatiguées des brutalités de l'EI et ne se joignent enfin à la guerre contre les jihadistes.
«L'EI ne sera pas mis en difficulté avant que les groupes d'opposition syrienne ne s'unissent contre lui, et pour le moment ceux-ci sont plutôt en train d'essayer de survivre sous les bombardements russes», reprend M. Shaikh.
Hasard ou non, les attentats sont survenus juste avant une réunion à Vienne entre 17 pays qui vont tenter de trouver une solution politique au conflit.
- 'Des années de réformes' -
La coalition contre l'EI aurait pu se prévaloir de plusieurs bons points, avec les éliminations vraisemblables du bourreau de l'EI «Jihadi John» et de son chef en Libye, Abou Nabil, ainsi que la reconquête de la ville irakienne de Sinjar par les forces kurdes.
Mais au lieu de cela, les pays européens doivent faire face à un terrible environnement sécuritaire, avec la crainte de «loups solitaires» ou de cellules isolées qui peuvent frapper n'importe quand.
«C'est exactement ce que voulaient les terroristes, ils ne voulaient pas qu'on parle de Sinjar ou de la mort de Jihadi John», dit encore M. Skinner.
«La lutte pour changer cette réalité va être, au mieux, très longue et il y aura encore beaucoup de tragédies comme à Paris», anticipe Anthony Cordesman, du Centre pour les études internationales stratégiques, dans une analyse publiée samedi.
«Une victoire réelle ne peut arriver qu'après des années de réformes dans le monde islamique, et avec des aides extérieures qui feront tout pour créer des gouvernements qui dirigeront grâce à leurs succès, plutôt que par la répression», ajoute-t-il.
Les capitales européennes vont à présent devoir se pencher sur la sécurité et les politiques migratoires, et vont «être contraintes d'effectuer d'énormes changements».
De telles décisions forcées ne vont pas forcément toujours dans la bonne direction, mais la menace est réelle: «Ce n'est pas une menace existentielle, mais c'est une très sérieuse menace», conclut M. Skinner.
La revendication de ces attaques par le groupe Etat islamique (EI) va pousser encore davantage les puissances occidentales à tenter de trouver une solution pour mettre fin au conflit. Mais cela va également exacerber les désaccords politiques sur la manière de gérer l'afflux de réfugiés, sur le sort à réserver au président syrien Bachar al-Assad ou sur l'opportunité d'une intervention armée au sol.
«Ce n'est plus simplement une guerre d'idées», estime Patrick Skinner, ancien officier de la CIA et désormais consultant en sécurité.
Les premiers éléments de l'enquête montrent que les attentats de Paris sont exactement ce que les experts craignaient, voire attendaient: des extrémistes radicalisés en Syrie qui retournent dans leur pays d'origine pour y perpétrer des attaques.
«Ce qui s'est passé n'est pas une surprise. Vous ne pouvez pas avoir ce genre de situation qui dure pendant des années sans que se produisent de telles attaques», dit M. Skinner à l'AFP. «C'est inévitable et ça va se reproduire».
La France dispose pourtant de cellules antiterroristes de tout premier ordre, note M. Skinner, mais même elles n'ont pas pu repérer cette cellule d'une demi-douzaine d'hommes qui a préparé une série d'attaques complexes.
Salman Shaikh, ancien directeur du Brookings Doha Center, qui a fondé sa propre entreprise de consulting, a échangé avec les autorités françaises quelques heures seulement avant les attaques.
La France, rappelle-t-il, a été la plus ferme des nations occidentales concernant Bachar al-Assad, principale cause du chaos en Syrie, ne dérogeant pas du principe que le président syrien devait partir.
- Fatiguées des brutalités de l'EI -
Mais après le massacre de vendredi et la revendication des attentats par l'EI, Paris et Washington pourraient devoir trouver un compromis et avouer qu'Assad est peut-être le moindre des deux maux.
«Cela pourrait jouer», dit M. Shaikh depuis Paris. «Mais je n'en suis pas sûr parce que la France semble très résolue sur le sujet et elle ne veut pas suivre la Russie», principale alliée de Damas qui souhaite voir Assad rester en poste et appelle à une transition politique.
«Le conflit syrien ne peut être circonscrit, il faut le résoudre, pas seulement militairement, mais aussi politiquement», ajoute-t-il.
L'attentat contre l'avion russe en Egypte et les récents attentats à Beyrouth et Ankara illustrent aussi à quel point le conflit en Syrie et en Irak est en train de s'étendre.
M. Shaikh craint que le groupe Etat islamique ne puisse pas être défait avant que les nations arabes sunnites, ennemies d'Assad, ne soient fatiguées des brutalités de l'EI et ne se joignent enfin à la guerre contre les jihadistes.
«L'EI ne sera pas mis en difficulté avant que les groupes d'opposition syrienne ne s'unissent contre lui, et pour le moment ceux-ci sont plutôt en train d'essayer de survivre sous les bombardements russes», reprend M. Shaikh.
Hasard ou non, les attentats sont survenus juste avant une réunion à Vienne entre 17 pays qui vont tenter de trouver une solution politique au conflit.
- 'Des années de réformes' -
La coalition contre l'EI aurait pu se prévaloir de plusieurs bons points, avec les éliminations vraisemblables du bourreau de l'EI «Jihadi John» et de son chef en Libye, Abou Nabil, ainsi que la reconquête de la ville irakienne de Sinjar par les forces kurdes.
Mais au lieu de cela, les pays européens doivent faire face à un terrible environnement sécuritaire, avec la crainte de «loups solitaires» ou de cellules isolées qui peuvent frapper n'importe quand.
«C'est exactement ce que voulaient les terroristes, ils ne voulaient pas qu'on parle de Sinjar ou de la mort de Jihadi John», dit encore M. Skinner.
«La lutte pour changer cette réalité va être, au mieux, très longue et il y aura encore beaucoup de tragédies comme à Paris», anticipe Anthony Cordesman, du Centre pour les études internationales stratégiques, dans une analyse publiée samedi.
«Une victoire réelle ne peut arriver qu'après des années de réformes dans le monde islamique, et avec des aides extérieures qui feront tout pour créer des gouvernements qui dirigeront grâce à leurs succès, plutôt que par la répression», ajoute-t-il.
Les capitales européennes vont à présent devoir se pencher sur la sécurité et les politiques migratoires, et vont «être contraintes d'effectuer d'énormes changements».
De telles décisions forcées ne vont pas forcément toujours dans la bonne direction, mais la menace est réelle: «Ce n'est pas une menace existentielle, mais c'est une très sérieuse menace», conclut M. Skinner.