Les Iraniens appelés aux urnes pour élire le prochain président de la République islamique

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 28 Juin 2024 à 13:37 modifié le Vendredi 28 Juin 2024 13:42

Plus de 61 millions d’Iraniens sont appelés aux urnes ce vendredi 28 juin. Tous les ténors modérés et réformateurs se sont mobilisés ces dernières semaines pour appeler les Iraniens à se rendre aux urnes. Parmi les six candidatures validées par le Conseil des gardiens de la Constitution, ils ne sont plus que quatre en lice.


Les opérations de vote ont débuté à 8h (heure locale) dans les 58 640 bureaux de vote disséminés dans l'immense pays, de la mer Caspienne au nord au Golfe dans le sud. Cette élection a dû être organisée dans la hâte après la mort du président Ebrahim Raïssi dans un accident d'hélicoptère le 19 mai.

Comme il est de tradition, le guide suprême Ali Khamenei a été l'un des premiers à voter devant des dizaines de caméras dans un bureau de Téhéran : « Le jour des élections est un jour de joie et de bonheur pour nous, Iraniens. Nous recommandons à notre cher peuple de prendre le vote au sérieux et d'y participer. Je ne vois aucune raison d'hésiter », a-t-il déclaré.

Devant la grande mosquée Ershad, située dans le centre de Téhéran, l’affluence est plus importante que lors des récentes élections législatives. Les réformateurs ont le vent en poupe alors que les deux principaux candidats conservateurs n’ont pas réussi à s’unir.


Toute la question est de savoir si, malgré les appels au boycott des groupes d’opposition, la mobilisation sera suffisamment forte. En tout cas, pour Maryam, une jeune Iranienne de 20 ans, venue voter dès la première heure de la matinée en compagnie de son père, il y a un petit espoir. « Nous avons l’espoir que les choses s’améliorent un tout petit peu. En participant à l’élection, je pense qu’une petite lueur poindre et nous pouvons faire cela. Ce que le président peut faire, c’est utiliser des experts pour diriger le pays. Des experts qui savent ce qu’ils font », estime-t-elle au micro de notre correspondant Siavosh Ghazi.

Tout le monde ne partage pas cet avis. Pour beaucoup, rien ne changera sur le plan économique, comme l’affirme Reza, un commerçant de pièces détachées de voitures rencontré dans le quartier du grand bazar de Téhéran : « Avec cette situation économique, pourquoi devons-nous participer au scrutin ? Avec nos revenus, avec cette inflation, y'a-t-il un avenir pour nous ? Participer aux élections n’est pas bon pour nous. Je n’aime pas du tout participer aux élections. » En tout cas, les réformateurs espèrent une mobilisation de dernière minute en faveur de Masoud Pezeshkian dès le premier tour.

Si aucun des quatre candidats eux ne rassemble plus de la moitié des suffrages, un second tour se tiendra le 5 juillet, ce qui n'a été le cas que lors d'une seule présidentielle, en 2005, depuis l'avènement de la République islamique il y a 45 ans. Les résultats officiels sont attendus au plus tard ce dimanche 30 juin, mais des estimations devraient être publiées samedi.
































Rfi

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