Les États-Unis sont favorables à l'élargissement du Conseil de sécurité de l'ONU : l'annonce n'est pas nouvelle. Elle a été faite par Joe Biden, le président américain, il y a deux ans. Mais maintenant, l'administration Biden-Harris met une proposition concrète sur la table.
C'est au nom d'un rééquilibrage au sein de l'institution des Nations unies, et particulièrement au sein du Conseil de sécurité, que Linda Thomas-Greenfield a annoncé à New York, ce 12 septembre, la volonté des États-Unis de soutenir la création de, non pas un, mais deux sièges permanents pour les pays africains au sein dudit Conseil.
Cela fait presque 30 ans que le continent demande une représentation équitable au sein de tous les organes décideurs de l'oNU, et en particulier son Conseil de sécurité. Ainsi, les États-Unis se rapprochent de la position de la Russie qui, cet été encore, a défendu l'idée d'une recomposition du Conseil de sécurité, avec plus de place pour l'Afrique. Cela fait donc au moins deux membres permanents sur les cinq répondent à une demande africaine vieille de 27 ans et inscrite dans l'agenda de l'Union africaine (UA) avec le consensus d'Ezulwini conclu en 2005, rapporte Sidy Yansané, du service Afrique de RFI.
Réparation d'une injustice historique
Pour l'Afrique, il s'agit surtout de réparer une injustice historique. Car l'ONU a été créée juste après la Seconde guerre mondiale, à une époque où l'ordre planétaire était radicalement différent, notamment pour les territoires africains encore sous colonisation.
Aujourd'hui, près de 30% des pays membres de l'ONU sont Africains. Avant les guerres en Ukraine et à Gaza, l'agenda du Conseil de sécurité était essentiellement consacré aux questions africaines. Et pourtant, le continent ne dispose actuellement que de trois sièges non-permanents. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui-même déclaré ce mercredi 11 septembre que le Conseil de sécurité a un problème de légitimité et doit être réformé.
Mais la position américaine ne répond pas non plus à l'ensemble des attentes africaines. Car l'ambassadrice Thomas-Greenfield a également précisé que les États-Unis ne voulaient pas élargir le droit de veto au-delà des cinq membres permanents actuels. Le Conseil de sécurité compte actuellement cinq membres permanents : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie.
Et sur ce non-élargissement du droit de veto, les pays africains ne sont pas d'accord. Le droit de veto est un instrument très puissant au sein du Conseil. Il suffit qu'un membre l'utilise pour empêcher l'application de toute décision.
Quels pays pour occuper ces sièges ?
La requête de deux sièges pour les pays africains au Conseil de sécurité de l'ONU aurait, elle, plus de chances maintenant d'aboutir, alors que l'un des cinq grands la soutient officiellement. Cela va certainement, en tout cas, changer les dynamiques d'influences au sein de ce Conseil.
Dans l'hypothèse où cette proposition sera adoptée, il s'agira ensuite de savoir quels seront les pays désignés pour siéger au nom de l'Afrique. On imagine que les grandes puissances économiques et militaires du continent seront privilégiées. On pense à l'Afrique du Sud, à l'Égypte, au Nigeria, au Sénégal ou encore au Kenya ou au Maroc. C'est sans doute à Addis Abeba, au siège de l'Union africaine, que le sujet sera tranché, indique Frédéric Garat, du service Afrique de RFI.
En 2022, lors de l'Assemblée générale de l'ONU, l'ex-président sénégalais Macky Sall, alors président en exercice de l'Union africaine, déclarait qu'il est temps de déconstruire les narratifs qui confinent l'Afrique hors des cercles décisionnels, et de faire droit à la légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de sécurité.
Par ailleurs, les États-Unis devraient continuer à demander des sièges permanents pour le Japon, l'Inde et l'Allemagne, précise notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Ils imaginent donc un nouveau Conseil de sécurité composé de neuf membres permanents à cause des changements climatiques. Ils demanderaient aussi un siège tournant supplémentaire pour les îles en développement à travers le monde, ainsi qu'un autre pour les pays d'Amérique latine.
rFI
C'est au nom d'un rééquilibrage au sein de l'institution des Nations unies, et particulièrement au sein du Conseil de sécurité, que Linda Thomas-Greenfield a annoncé à New York, ce 12 septembre, la volonté des États-Unis de soutenir la création de, non pas un, mais deux sièges permanents pour les pays africains au sein dudit Conseil.
Cela fait presque 30 ans que le continent demande une représentation équitable au sein de tous les organes décideurs de l'oNU, et en particulier son Conseil de sécurité. Ainsi, les États-Unis se rapprochent de la position de la Russie qui, cet été encore, a défendu l'idée d'une recomposition du Conseil de sécurité, avec plus de place pour l'Afrique. Cela fait donc au moins deux membres permanents sur les cinq répondent à une demande africaine vieille de 27 ans et inscrite dans l'agenda de l'Union africaine (UA) avec le consensus d'Ezulwini conclu en 2005, rapporte Sidy Yansané, du service Afrique de RFI.
Réparation d'une injustice historique
Pour l'Afrique, il s'agit surtout de réparer une injustice historique. Car l'ONU a été créée juste après la Seconde guerre mondiale, à une époque où l'ordre planétaire était radicalement différent, notamment pour les territoires africains encore sous colonisation.
Aujourd'hui, près de 30% des pays membres de l'ONU sont Africains. Avant les guerres en Ukraine et à Gaza, l'agenda du Conseil de sécurité était essentiellement consacré aux questions africaines. Et pourtant, le continent ne dispose actuellement que de trois sièges non-permanents. Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a lui-même déclaré ce mercredi 11 septembre que le Conseil de sécurité a un problème de légitimité et doit être réformé.
Mais la position américaine ne répond pas non plus à l'ensemble des attentes africaines. Car l'ambassadrice Thomas-Greenfield a également précisé que les États-Unis ne voulaient pas élargir le droit de veto au-delà des cinq membres permanents actuels. Le Conseil de sécurité compte actuellement cinq membres permanents : les États-Unis, le Royaume-Uni, la France, la Chine et la Russie.
Et sur ce non-élargissement du droit de veto, les pays africains ne sont pas d'accord. Le droit de veto est un instrument très puissant au sein du Conseil. Il suffit qu'un membre l'utilise pour empêcher l'application de toute décision.
Quels pays pour occuper ces sièges ?
La requête de deux sièges pour les pays africains au Conseil de sécurité de l'ONU aurait, elle, plus de chances maintenant d'aboutir, alors que l'un des cinq grands la soutient officiellement. Cela va certainement, en tout cas, changer les dynamiques d'influences au sein de ce Conseil.
Dans l'hypothèse où cette proposition sera adoptée, il s'agira ensuite de savoir quels seront les pays désignés pour siéger au nom de l'Afrique. On imagine que les grandes puissances économiques et militaires du continent seront privilégiées. On pense à l'Afrique du Sud, à l'Égypte, au Nigeria, au Sénégal ou encore au Kenya ou au Maroc. C'est sans doute à Addis Abeba, au siège de l'Union africaine, que le sujet sera tranché, indique Frédéric Garat, du service Afrique de RFI.
En 2022, lors de l'Assemblée générale de l'ONU, l'ex-président sénégalais Macky Sall, alors président en exercice de l'Union africaine, déclarait qu'il est temps de déconstruire les narratifs qui confinent l'Afrique hors des cercles décisionnels, et de faire droit à la légitime revendication africaine sur la réforme du Conseil de sécurité.
Par ailleurs, les États-Unis devraient continuer à demander des sièges permanents pour le Japon, l'Inde et l'Allemagne, précise notre correspondante à New York, Carrie Nooten. Ils imaginent donc un nouveau Conseil de sécurité composé de neuf membres permanents à cause des changements climatiques. Ils demanderaient aussi un siège tournant supplémentaire pour les îles en développement à travers le monde, ainsi qu'un autre pour les pays d'Amérique latine.
rFI