Lendemain de Tabaski : les Sénégalais décrètent férié

Rédigé par Dakarposte le Mardi 5 Septembre 2017 à 12:00 modifié le Mardi 5 Septembre 2017 12:02

Au Sénégal, les lendemains de fêtes, surtout religieuses, sont souvent synonymes de journées mortes. Et les faits le démontrent en ce lundi où règne dans la capitale un clame plat.

Le calme plat qui prévaut sur les grandes artères de la capitale sénégalaise, en ce lundi de lendemain de la fête de l’Aïd-El-Kébir, contraste fortement avec l’ambiance festive dans laquelle elle a baigné les derniers jours d’avant la Tabaski.

Du stationnement à gogo, des bus rapides, pas de pollution sonore… Rien de surprenant, c’est ainsi chaque année. Les principales artères, habituellement grouillantes d’un monde d’oisifs et d’actifs, sont désertes! Les voies de circulation routière le sont encore plus. 

L’on peut aisément faire le tour de Dakar en voiture en moins de 10 ! L’ambiance est la même du côté de Sandaga. Rues désertes, taxis parsemés, marchés vides, commerces fermés. C’est le visage morose qu’affichait le centre-ville hier, au lendemain de la Tabaski. Même les bouchons qui rendaient la circulation impossible ont explosé.

Deux jours après la fête, plusieurs habitants ont eu le réveil lourd. Laissant présager d’une ambiance de ville morte dans un centre réputé pourtant très dynamique. Bamba Niang, un marchand ambulant trouvé aux alentours du rond-point du marché Sandaga, a fait le même constat. « Je suis passé parce que je m’ennuyais à la maison.

Je me suis dit que peut être que ce serait une occasion pour écouler mes marchandises que je n’ai pas pu vendre la veille de Tabaski. Mais vous voyez, il n’y a pratiquement personne à part les Chinois et les Maures. Mais bon, je vais essayer de faire le tour du centre-ville et d’ici à 14 heures, s’il n’y a pas de changement, je rentre », nous a-t-il confié désespérément. 

Autre constat, même les policiers de la circulation, partout visibles ces deux derniers jours, semblent eux aussi avoir « fériérisé » ce lundi. En effet, nous n’en n’avons pas beaucoup croisés lors de notre ballade à travers Dakar pour notre reportage matinal du jour.

Safy, une jeune fille rencontrée sur ce même lieu, nous a confié. « Je suis juste passée pour voir si je pouvais trouver quelque chose qui m’intéresse. Mais, je n’ai pas pu en trouver. C’est vraiment dommage, mais bon, je vais attendre d’ici après-demain ou même jusqu’à la semaine prochaine », a-t-elle fait savoir, avant que Tata Bintou Dia réplique pour dire : « personne n’habite à Dakar.

La preuve, il y a une semaine, personne ne pouvait passer ici. Mais aujourd’hui, il n’y a personne ». Mais, les raisons de cette paralysie qui n’a pas épargné les administrations publiques sont diverses. Pour Ousmane, employé dans une entreprise de verrerie, «la fatigue est la principale raison de l’absence au boulot», lance ce dernier qui joue les prolongations de la Tabaski en sirotant un jus d’orange à peine sorti du lit.

Si les travailleurs du privé n’ont pas d’autres choix que de se rendre au bureau si toutefois ils n’ont pas de permission, dans les services publics, les prestations tournent au ralenti alors que la journée est bel et bien ouvrable. Là aussi, la fatigue s’est installée et reste l’un des motifs majeurs de l’absence de plusieurs personnels, a-t-on appris. 

Néanmoins, quelques responsables sont dans leurs bureaux et ont tronqué leurs costumes habituels pour des tenues décontractées. Un service minimum est assuré, rassure une fonctionnaire à la délégation générale à la protection sociale et la solidarité  nationale.

Qui constate par ailleurs une faible affluence des usagers, avant d’ajouter que cette timide reprise risque de se prolonger jusqu’au vendredi qui marque l’entrée au week-end. Conséquence, l’économie est au ralenti, pour ne pas dire au point mort. Un gâchis pour un pays que son Président veut placer sur l’orbite de l’émergence.

Khady T COLY
Dakarmatin.com
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