Lecture de la plainte de l’actuel Directeur de l’ANAMO contre son prédécesseur- Et si Maodo Malick Mbaye était incapable de malversations ?

Rédigé par Dakarposte le Lundi 21 Avril 2025 à 03:53 modifié le Mardi 22 Avril 2025 01:19

La gouvernance du Président Macky Sall, au mépris des règles élémentaires de la Vertu et de la bonne gestion, était truffée de nominations dont certains des bénéficiaires ont signé des actes de dilapidation particulièrement scandaleux. Maodo Malick Mbaye, un des plus illustres responsables politiques de Thiès, mange-t-il de ce pain ? A vrai dire, il est difficile de le penser, vu les qualités éthiques exceptionnelles que l’homme a brillamment incarnées depuis les premières années de sa présence sur le landerneau politique jusqu’au moment où il l’a définitivement quitté pour faire valoir ses convictions philanthropiques et panafricanistes dans une autre forme d’engagement, à l’échelle continentale.


Maodo Malick Mbaye, le Sénégal s’en souvient encore avec nostalgie, était l’un des rares souteneurs (allié serait plus adapté) de Macky Sall à qui il avait donné des responsabilités importantes et qui se donnait la liberté et le courage de le recadrer publiquement, à haute et intelligible voix, à chaque fois qu’il estimait qu’il était en train de dérailler dans sa démarche régalienne, dans ses choix et dans sa gestion de certaines situations sociales ou politiques plus ou moins explosives.
Cette marque de courage et de sincérité, dont il savait parfaitement qu’elle pouvait lui coûter son poste de Directeur, avait finalement fait de lui un collaborateur précieux, sur qui le « Macky » avait fini par comprendre qu’il pouvait compter, ne serait-ce que pour contrebalancer les flagorneries enflammées que lui servaient à longueur d’année ses ouailles de tous acabits.
C’est dire donc que le responsable politique de Thiès bénéficiait d’une suprême faveur de la part de Macky Sall : il le respectait, et ce n’était pas peu.
Il le respectait, pas seulement parce qu’il faisait correctement le travail à la tête de la station où il avait bien voulu le placer, mais surtout parce que c’était un homme qui tenait toujours, en toute circonstance, à être quitte avec sa conscience ; et que, à cet effet, il était toujours prêt à sacrifier toutes sortes de privilèges liés à sa nomination.

Il n’a jamais voulu accepter de grossir les rangs du troupeau de « béni oui oui » à qui le Chef dit avec autorité : Prends le strapontin que je te donne et tais-toi. Il savait résister quand il le fallait, diplomatiquement certes, avec toute la courtoisie requise et tout le respect dû à celui envers qui vous avez une dette. Voilà le profil de l’homme qu’est Maodo Malick Mbaye. Mais avec le temps, ce quinquagénaire connu pour son empathie légendaire a fait découvrir aux Sénégalais d’autres facettes non moins fascinantes de sa personnalité. Il s’est révélé comme un politique très émancipé par rapport à la pratique politique classique, qui se résume à une interminable répétition des offres.

Lui, il incarnait un modèle d’offres politiques audacieuses et foncièrement innovantes ; qui prennent leur source dans une lecture lucide et intelligente des exigences prioritaires dont se nourrissent les lignes de force du Développement et du Progrès.
Certes, il n’était pas toujours écouté et suivi, mais il parlait toujours assez fort aux oreilles du Prince pour être entendu.
Impossible d’oublier aussi que Maodo Maliack a su s’élever au rang des mythiques et vénérables hommes politiques capables de démissionner.
Deux mois seulement après l’installation du nouveau régime, il a présenté sa démission de son poste de Directeur, que le Droit lui permettait de continuer à occuper pendant quelques années encore. La plupart de ceux d’ente les nommés du « Macky » qui étaient à ce niveau de responsabilité ont préféré attendre d’être éjectés par le nouveau système.

Mieux encore, il s’y ajoute que les nouveaux digérants (c’est lui qui en fait la révélation dans la vidéo qu’il a postée), de manière à peine voilée, lui avaient même fait miroiter la possibilité de se faire récupérer et recycler pour ensuite intégrer le nouveau dispositif managérial de la nouvelle alternance.
En effet, c’est lui-même qui explique que lorsqu’il a présenté sa démission au ministre de la Formation professionnelle et porte-parole du Gouvernement, Monsieur Moustapha Ndieck Sarré, celui-ci lui a dit qu’il n’avait pas à se précipiter à poser un acte pareil, car le nouveau régime pouvait bien avoir besoin de lui.

Aucun rapport d’audit n’aurait incriminé la gestion, de l’ancien Directeur de l’ANAMOC’est pour stopper les rumeurs qui lui prêtent un éloignement du pays qui aurait valeur de fuite face à l’éventualité de son inculpation pour faute de gestion, que le vrai leader de « Gueum sa bopp » a choisi, bien malgré lui, de faire une sortie à travers une séance d’explication postée depuis Rabat, où il est en train de vivre de manière institutionnelle sa reconversion dans la promotion de la Paix et de la Concorde en Afrique. En effet, l’homme n’a été épinglé par aucun rapport d’audit par rapport à sa gestion pendant les douze ans qu’il est resté Directeur de l’ANAMO. C’est lui-même qui le rappelle, et aucun démenti venant du nouveau régime n’est venu signaler l’inauthenticité d’une telle déclaration.

En revanche, son successeur à la tête de la Maison de l’Outil, après quelque mois d’exercice, a bel et bien porté plainte contre lui pour raison d’accaparement d’une manne financière destinée à une activité de formation au profit de différentes structures rattachées à l’ANAMO.
Plainte à propos de laquelle, d’après ses dires, il n’aurait guère été saisi en amont pour apporter sa version des faits.
La falsification de signature à laquelle s’adosserait le plaignant, il s’en lave complétement les mains et déclare être tout à fait disposé à revenir au pays et à répondre à la Justice pour s’expliquer sur ces tristes allégations.Quoi qu’il en soit, au vu de l’ensemble de de son œuvre, en termes de bonne tenue, de probité morale, de courage dans l’expression de son indépendance politique, l’on peut, à juste raison, réserver à cet homme une forte présomption d’innocence. Les nombreux sympathisants qu’il compte dans la population sénégalaise, y compris dans les rangs du nouveau régime, se sont sentis scandalisés par les soupçons de mauvaise gestion que cette plainte fait présentement peser sur lui ; et l’homme déclare que c’est pour les rassurer et les rassénérer qu’il a décidé de faire cette sortie publique, qui, certainement, sera intégrée par Dame Justice dans le processus de son travail de discernement, afin de bien situer les responsabilités.









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Mamadou Ndiaye
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