Avant que le wax waxeet (reniement) du frère du Président sur sa participation ou non dans aux élections législatives de juillet 2017 ne s'estompe, voilà que la démission du Ministre de l’Energie et le Développement des Energies renouvelables Thierno Alassane Sall (TAS) vienne de remettre le dossier pétrolier sur le tapis. La presse inféodée au régime a beau essayé d'occulter le nom de Total dans ce scandale politique, mais la sacralité des faits à une fois encore pris le dessus sur la tactique de la dissimulation. On nous parle de 3 puits qui seraient cédés à Kosmos, sans l'aval de la hiérarchie, comme si nous ne savions pas que la gestion de ce genre de dossiers relève presque de la souveraineté exclusive du chef de l'État.
Le début de la semaine aura été révélateur de la crise profonde qui secoue les arcanes du pouvoir. Le frère du président de la République s'est prêté à un jeu de yoyo, digne des grandes places boursières. Refusant de se retirer des listes de candidature pour la députation, comme le lui réclamait son frère de Président, l'ami de Frank Timis a préféré lâcher des bombes sur les faucons du Palais, qui auraient influencé le chef de l'APR, les taxant d'ennemis tapis à l'ombre et prêts à contrecarrer son action politique. Avant lui, Farba Ngom n'a pas attendu longtemps pour apporter la réplique au frérot. Mais le plus virulent d’entre eux, n’est autre que le président du Groupe parlementaire de Bennoo BokkYaakaar Moustapha Diakhaté, qui n'a pas mis de gants pour répondre à Aliou Sall, le traitant de « menteur, impoli »! Le censeur Diakhaté à sorti une fatwa interdisant Aliou Sall de figurer sur une liste Bennoo Bokk Yaakaar et l'a menacé d'exclusion du parti, au cas où l’ami de Frank se hasarderait à mettre sur pied une liste parallèle pour se présenter aux prochaines législatives! Cette sentence vaudrait également pour l'oncle du Président de la République, Abdoulaye Timbo, concerné lui aussi, par l'interdiction présidentielle relative à la participation aux investitures pour la députation.
D’aucuns estiment que la raison de cette d’élimination du frère que Moustapha Diakhaté qualifie de « menteur et impoli » s’explique par le fait qu’il se trouve présentement, dans une situation sursitaire par rapport au costaud dossier du pétrole qui s'ouvre à nouveau avec la démission-limogeage du brave ministre Thierno Alassane Sall. Vrai ou faux, l’Apr et ses alliés de Bennoo sont dans de sales draps et ne savent plus à quel saint se vouer. Aujourd'hui plus que jamais, la gouvernance de Macky Sall est définitivement plombée par la gestion nébuleuse du pétrole, du gaz et de la zircone. Démettre son ministre de l'Énergie, confier le portefeuille au premier ministre qui comme premier acte, signe le jour même, un contrat juteux et contesté en faveur d'un major français, est plus que suspect. Il s'y ajoute que la fameuse société de Frank Timis « Africa Petroleum » première attributaire du bloc rufisquois, à pondu un communiqué via son site internet, pour contester le contrat que l'État du Sénégal vient de parapher, dans la précipitation, avec le Groupe français Total. Africa Petroleum dit que son contrat sur le même site n'a jamais été résilié ! Une autre affaire qui risque de faire éclater d’autres scandales jusque-là étouffés.
Ce qui frappe dans l’affaire Thierno Alassane Sall, c’est surtout le courage et le patriotisme dont il aurait fait preuve, en refusant de cautionner ce qui pourrait entacher demain son image de marque. Les informations, relayées par la presse locale, indiquent que Thierno Alassane Sall aurait refusé le bradage de nos ressources nationales et aurait par conséquent, préparé sa lettre de démission, en allant au face-à-face du mardi 2 mai 2017 au Palais de la République où l’attendaient le Président Macky Sall, qui devait prendre l’avion le même jour vers l’Afrique du Sud.
Ainsi compris, Thierno Alassane Sall mérite d’être soutenu par tous les patriotes, soucieux de la défense des intérêts nationaux. Avant lui, d’autres ministres comme Malick Gakou, Président du Grand Parti, le Professeur Amsatou Sow Sidibé de Car Leneen et le Professeur Malick Ndiaye avaient quitté le navire gouvernemental en décriant la gouvernance de Macky Sall. Pour sa part, Thierno Alassane Sall devra parachever son œuvre citoyenne, en rejoignant sans délai, le camp patriotique, symbolisé aujourd’hui par le front Mankoo Wattu Senegal.
En attendant, les Sénégalais ont maintenant compris l’enjeu des législatives du 30 juillet 2017, occasion rêvée pour arrêter la mal gouvernance d’un régime boulimique, préoccupé par les intérêts crypto personnels des seuls tenants du pouvoir.
Rappelons qu’en Afrique, les ressources pétrolières n’ont jusqu’à présent enrichi que les familles des dirigeants. Le Gabon, l’Angola et la Guinée équatoriale sont des exemples qui peuvent servir de leçon au peuple sénégalais.
Agissons tous ensemble, pour que le Sénégal serve de modèle de bonne gouvernance en la matière. Pour ce, le premier jalon à poser, sera d’instaurer une cohabitation dans le pays à partir du 30 juillet 2017en votant massivement pour la liste de l’opposition significative.
Mamadou Bamba Ndiaye
Ancien Ministre
Militant du Grand Parti
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