Le processus électoral en danger ! Par Mody Niang

Rédigé par Dakarposte le Samedi 26 Novembre 2016 à 13:49 modifié le Samedi 26 Novembre 2016 13:51

Tous les citoyens, toutes les citoyennes, tous les démocrates de ce pays, hors de cette lourde coalition Bennoo Bokk Yaakaar bien entendu, ont constaté, avec amertume, le rythme de caméléon   avec lequel se déroule le processus des inscriptions sur les listes électorales. Ce processus pose vraiment problème et devrait inciter les citoyens à réagir vigoureusement. On devine aisément, si on considère cette lenteur (choisie) du processus, que le Président de la République et son très dévoué Ministre de l’Intérieur ont bien une idée derrière la tête, qu’ils vont mettre en œuvre sans état d’âme si on n’y prend garde.

J’ai lu dans le quotidien ‘’national’’ Le Soleil d’hier (mercredi 23 novembre) et mon attention a été attirée par un titre intéressant à la page 2 : « INSCRIPTIONS SUR LES LISTES ÉLECTORALES : les commissions passent de 2 à 11 à Touba ».

Dans le texte on lit : « En marge de la cérémonie officielle, Serigne Bassirou Mbacké Abdou Khadre, Porte-parole du Khalife général des Mourides, avait déploré l’insuffisance des commissions en place à Touba, pour l’inscription des citoyens. L’Etat a réagi avec diligence en mettant en place 11 commissions dont une mobile dans la cité religieuse. »

Dans le même texte, le Sous-Préfet de Ndame, M. Modou Mbacké Fall précise : « Nous avons créé, par arrêté, 06 commissions à partir d’aujourd’hui, en attendant le déploiement de 05 autres commissions dans la cité religieuse de Touba et dans les autres communes de l’Arrondissement de Ndame. » Il informe ensuite de la manière dont les nouvelles commissions ont été réparties dans les différents quartiers de la cité religieuse.

Si Tivaouane, Ndiassane, Médina Baaye, Thiénaba ou une autre cité dite religieuse en avait fait la demande, l’Etat aurait réagi avec la même diligence. On retient surtout la facilité avec laquelle le Sous-Préfet a créé onze (11) commissions. Pourquoi les autres n’en font-ils pas autant sur l’ensemble du territoire national ? Il y a donc, au Sénégal, des villes et des citoyens de première zone, et d’autres de seconde.

Cette discrimination manifeste est inacceptable, antidémocratique, antirépublicaine, même anticonstitutionnelle puisqu’elle rompt l’égalité entre les citoyens. Ce précédent est extrêmement dangereux et  donne une nette idée de ce que Macky Sall, son parti et sa coalition  entendent faire des prochaines élections (législatives comme présidentielle). Il doit être vigoureusement dénoncé par tous les citoyens, toutes les citoyennes à qui il reste encore la moindre capacité d’indignation.

Avec ceux qui nous gouvernent, notre pays est arrivé à un tournant décisif de son histoire. Nous avons le devoir de nous affranchir de ces questions dites sensibles et qui ne le sont en rien, en réalité. En matière d’inscription sur les listes électorales comme sur de nombreuses autres questions, tous les citoyens sénégalais doivent être traités sur un pied d’égalité. Il est quand même temps, grand temps, que nous prenions toutes nos responsabilités citoyennes. Nous avons déjà avalé suffisamment de couleuvres.

Maky Sall ak gangooram gi, fa ñu nu jëme dox nekufa. Noo wara fippu nak , ngir fippu jot na. Nun Senegale, loo nu teg nu tegoo ko. Doy na nak ! Pour exprimer la même idée en français, si nous tardons à nous organiser et à réagir vigoureusement, Macky Sall et son clan nous conduiront directement à l’abattoir.

Mody Niang
Cheikh Amidou Kane
Recommandé Pour Vous