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Le pouvoir décide à le mettre en détention : le compte à rebours a commencé pour Khalifa Sall

Rédigé par Dakarposte le Lundi 20 Février 2017 à 07:49 modifié le Lundi 20 Février 2017 - 07:50

Le pouvoir décide à le mettre en détention : le compte à rebours a commencé pour Khalifa Sall
C’est ce mardi que la Dic va commencer les auditions du maire de Dakar, Khalifa Sall. Le début du compte à rebours étant entendu que c’est le début du processus qui devra, si l’on y prend garde, mener à l’incarcération du Maire de Dakar.

Si vous avez peur de la prison, ne vous engagez pas en politique.
C’est en ces termes que l’on peut mettre en garde tout citoyen sénégalais décidé de porter le manteau d’homme politique.

Le Président Wade a dû séjourner plusieurs fois en prison, Idrissa Seck a eu droit à une détention préventive longue, ainsi que Karim Wade, pour ne citer que ceux-là.
Le Président Sall lui-même a été soupçonné de « blanchiment d’argent », avant d’être blanchi sans qu’aucune poursuite n’ait été tentée.
Bref, la Division des investigations criminelles (Dic) est devenue un passage obligé pour nombre d’hommes politiques de l’opposition.

Les différents pouvoirs ont tous joué sur la carte des poursuites judiciaires comme mode de règlement de compte politique. Et Macky Sall n’échappe pas à la règle.
Au moment où les partisans du Maire de Dakar, comme Bamba Fall, Barthélémy Dias et consorts, ont eu maille à partir avec la Justice, comme par un miracle, on sort un rapport de l’Ige sur la gestion du Maire de Dakar.

Les arguments invoqués ont trait à des dépenses qui auraient été effectuées au niveau de la Caisse d’avance et dont les justificatifs seraient absents ou insuffisants.
Depuis, certains de ses collaborateurs, notamment de la Direction administration et financière et les éléments de la perception, seraient dans le collimateur de la Dic qui serait en train de les entendre.

Mais ce qu’il faut noter, c’est que c’est le Mairie de Dakar qui est la cible principale. Ce que nous avons compris est que les autorités étatiques sont en train de tout faire pour lui chercher des poux dans la tête. Et qui cherche trouve… Or, c’est ce mardi que les choses sérieuses commenceront pour lui avec le début de ses auditions. Le Compte à rebours commence pour Khalifa Sall.

L’erreur de Khalifa

Pourtant, Khalifa a tout fait pour éviter de heurter. Il n’a, par exemple, jamais dit qu’il sera candidat. Il a évité d’affronter frontalement Ousmane Tanor Dieng, son ancien mentor au Parti socialiste (Ps). Son discours est toujours le mesuré, à la limite timide. En somme, il n’a pas voulu prêter le flanc.

Cependant, ce qu’il a oublié, c’est qu’en politique comme dans la guerre, il n’y a pas de demi-mesure. Soit on est avec le régime soit contre. Les positions hybrides de compromis sont suicidaires car elles poussent les potentiels adversaires à verser dans la provocation à outrance pour découvrir les desseins cachés.
C’est ce que font le régime en place et ses ouailles contre Khalifa.

Non content d’emprisonner ses lieutenants, il fouille dans ses poubelles et s’inscrit dans une dynamique de le coffrer dans le but de le neutraliser. Et il risque d’arriver à ses fins car, dans les affaires de détournement de deniers publics, le mandat de dépôt est obligatoire s’ils portent sur certains montants. Or, tout indique que ce sera le cas.
C’est dire qu’il ne faudrait pas exclure que Khalifa Sall rejoigne Bamba Fall à Rebeuss à la faveur d’un mandat dépôt si jamais la Dic, qui travaille sous les ordres du Parquet, croit détenir quelques preuves.

Le compte à rebours est lancé pour le Maire de Dakar. On va tenter de lui faire payer son refus de se ranger aux côtés des tenants du régime.
Toutefois, les tenants des différents pouvoirs au Sénégal ont, de tout temps, été amnésiques.
Emprisonner un opposé ne fait que lui porter le capital sympathie nécessaire pour booster sa carrière politique. Wade, Idy, Macky, Karim et bien d’autres en ont bénéficié.

L’erreur de ces stratèges politiques est de croire qu’ils peuvent se débarrasser d’un adversaire avec la Dic ou les tribunaux. Or, rien n’est moins sûr.
La Justice ne joue pas toujours le jeu du pouvoir et l’affaire Barthélémy Dias vient de le démontrer. Si le Procureur a été obligé de se pourvoir en appel, c’est que les autorités ne sont pas satisfaites du verdict.

C’est vrai que le juge ne peut rien y faire si les poursuites sont sélectives, comme le condamne Birahim Seck du Forum civil, mais, il sait qu’il est tenu de ne condamner que sur la base de son intime conviction. Et pour cela, il faut des éléments probants.
Si en effet tous les rapports de la Cour des comptes, de l’Ige, de l’Ofnac et d’autres corps de contrôle étaient suivis d’effets, beaucoup de hauts cadres seraient aujourd’hui dans les liens de la détention.
Mais, à la différence de Khalifa, ils ne rampent pas à contre-courant de l’establishment.

Assane Samb

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