Le Sytjust dénonce une insécurité judiciaire dans le système

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 10 Aout 2016 à 19:14 modifié le Mercredi 10 Aout 2016 19:16

Les travailleurs de la justice fustigent le recours aux greffiers ad-hoc dans les audiences au tribunal. Outre le fait qu’ils dénoncent ce recours, ils ont relevé le danger que ces greffiers, recrutés temporairement pour les remplacer, font dans les salles d’audience, le temps de la grève. En conférence de presse, ce mercredi 10 août 2016, les responsables du Syndicat des travailleurs de la justice (Sysjust) ont tiré sur la sonnette d’alarme pour alerter sur les conséquences des agissements de ces ‘’greffiers ad-hoc’’.

«Certaines autorités essayent de donner l’impression d’un service public qui marche parce que simplement il y a des audiences qui se tiennent dans les palais de justice où siègent des greffiers qu’on appelle ‘’greffier ad-hoc. Je voudrais dire à l’attention de l’autorité, des usagers du service public de la justice que voilà, une mascarade. On voudrait donner l’impression d’un service public qui marche alors qu’en réalité, il est très clair qu’on crée ce qu’on peut appeler de l’insécurité judiciaire. Lorsque ces audiences sont prises avec des greffiers ad-hoc qui n’ont reçu aucune formation,  qui n’ont aucune expertise pour faire le travail dévolu aux greffiers, cela crée une insécurité judiciaire», a déclaré Me Ameth Touré.

«L’administration sénégalaise, un géant aux pattes d’argile»

Ce dernier, chargé de communication dudit syndicat, listant ces conséquences, a précisé qu’il y aura «des décisions de justice qui ne seront jamais disponibles ; des décisions qui seront rendues et qui ne seront pas disponibles pour être exécutées au profit de ceux à qui elles profitent». La deuxième chose, poursuit-il, «c’est que des décisions de condamnation vont être prononcées contre des citoyens déclarés coupables qui, dans une procédure d’appel, aurait pu retrouver la liberté, mais que cette liberté ne leur sera jamais accordée parce que leur dossier ne sera jamais porté devant la Cour d’appel. Cela procède véritablement de ce qu’on peut appeler une insécurité judiciaire», dit-il en soulignant les raisons qui fondent les perturbations notées, ces derniers jours, dans le secteur de la justice.

«Nous, nous ne voulons pas donner l’impression d’un service public qui marche. Nous voulons que ce service public marche réellement. C’est pourquoi, nous nous sommes levés pour protéger notre outil de travail. (…). Aujourd’hui, l’administration sénégalaise dont nous avons tous la responsabilité de défendre et de protéger souffre de maux terribles allant dans le sens de ne pas lui permettre d’atteindre les objectifs de performance qui lui sont assignés. Nous appelons le gouvernement du Sénégal à prendre ses responsabilités. L’administration sénégalaise devrait cesser d’être ce géant aux pattes d’argile. Ceux qui sont au sommet sont correctement traités. Ceux qui sont au milieu et en bas, sont des laissés pour compte. Et cette situation doit cesser. Nous sommes prêts à nous battre jusqu’à la satisfaction totale de notre revendication», prévient Me Ameth Touré.
 

Auteur: Seneweb.com

Cheikh Amidou Kane
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