Unique joueur africain à avoir gagné le ballon d’or africain, Georges Weah a embrassé aujourd’hui une toute autre carrière. Devenu homme politique chez lui, au Libéria, il vit sa fonction de député avec grande passion. Dans cet entretien, réalisé en marge de la deuxième session ordinaire du parlement de la Cedeao, il s’exprime sur les causes de l’insécurité dans notre continent, sur la situation politique dans son pays, sur la corruption au Libéria et en Afrique, et sur le ballon d’or qu’il gagna en 1995.
M. Weah, comment se passe cette seconde session ordinaire pour vous ?
L'ouverture de la session s'est bien passée. Les parlementaires de chaque pays ont fait des rapports, ils sont en train de les présenter. Et il y a des choses qui sont très intéressantes. C'est très important pour la Cedeao car nous devons savoir la situation qui prévaut dans chaque pays.
Vous venez du monde du football. Comment se passe le travail parlementaire pour vous ?
Dans ce parlement chaque député a une autre activité. Moi je viens du sport, du football. Je suis parlementaire aujourd'hui à la Cedeao. Et je suis parlementaire déjà dans mon pays. Si nous sommes là, c’est pour travailler pour notre peuple. Mais, déjà, nous on peut dire merci. Parce que c'est le Libéria qui assure la présidence de la Cedeao. Notre présidente est le leader actuel de la Cedeao. Ce qui est une bonne chose pour un petit pays comme le nôtre qui, de surcroit, vient de sortir de la guerre et de l’épidémie d’Ebola. Aujourd'hui diriger la Cedeao c'est une bonne chose.
Alors, qu’allez-vous exposer ici au parlement ?
Nous sommes là pour montrer la situation qui prévaut dans notre pays. Les bons points comme les mauvais points. Nous, députés du Libéria, qui sommes ici, au parlement de la Cedeao, nous ne sommes pas du même parti politique. Mais, nous sommes venus en équipe pour parler au nom de notre peuple et monter aux gens que chez nous, il y a la paix maintenant et qu’on travaille ensemble.
Chez nous, il y avait un problème avec le parlement. Notre président du parlement était débarqué pour des raisons de corruption. Et c'est dans notre rapport que nous allons présenter ici au parlement de la Cedeao. Nous parlerons aussi d’autres sujets importants de notre pays. Le Libéria a signé 32 protocoles de la Cedeao. Nous allons en parler dans notre document.
Le fait d’avoir débarqué le président de l’assemblée montre-t-il que le Libéria s’est résolument inscrit dans la bonne gouvernance ?
Tout n'est pas encore bien. Dans notre pays il y a le problème de la corruption. C'est de tout cela qu'on va parler dans le rapport. Qu'est-ce qu'il faut faire pour y remédier et faire émerger le pays? On parle des élections qui se tiendront l'année prochaine, on parle du mandant présidentiel qui doit être limité à deux. D’ailleurs pour moi, le nombre de mandats du Président de la République doit être limité à deux pour tous les gouvernements d'Afrique. Sinon, quand ça va au-delà, cela crée des problèmes. Dans notre continent, aujourd'hui, y a beaucoup de terrorisme parce que beaucoup ne sont pas contents. Parce qu'il y a beaucoup de mal gouvernance. Il y a beaucoup de choses qui ne sont pas bonnes dans la gouvernance.
Mais comment arriverons-nous à régler ces questions ?
C'est comme la paix. C'est petit à petit qu'on y arrive. Petit à petit, on va y arriver. Il y a la corruption mais la bonne gouvernance va venir. Nous, nous sommes venus ici pour montrer ce qui est bon dans notre pays et ce qui ne l'est pas. Ce, pour que nos collègues de la Cedeao comprennent ce qui se passe véritablement dans notre pays.
Vous avez beaucoup œuvré pour La recherche de la paix au Libéria.
Nous venons de la guerre et nous ne voulons pas y retourner. Moi, tout ce pour quoi j'ai œuvré, c'est la paix. Et je me suis battu pour que la paix revienne dans mon pays. Donc il faut maintenir cette paix. Je me souviens quand j'avais discuté avec le gouvernement de Taylor beaucoup étaient fâchés. On a brûlé ma maison, mais je n'ai pas baissé les bras. J'ai continué à dire aux gens que le seul moyen pour vivre c'est la paix et l'espoir. Et aujourd'hui on voit qu'il y a la paix au Liberia.
Comment se passe votre nouvelle vie d’opposant ?
Je suis dans l'opposition. Et une bonne opposition qui apporte de choses positives pour le pays. Parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver. Demain je peux être Président de la République. Pour préserver la paix, garder le Liberia et pour le continent africain. Et c'est pourquoi pour moi je suis un diplomate. La violence n'est pas un bon moyen d'exprimer les choses.
Etes-vous candidat pour la future présidentielle libérienne ?
Oui je suis candidat encore. Et pour cette troisième fois je ferai encore de mon mieux pour gagner l'élection. Et nous souhaitons une élection transparente et démocratique pour le peuple Libérien et j'espère demain être le leader de mon pays parce que les gens m'aiment.
Que pensez-vous de votre ancien club, le Psg, qui a complètement changé de visage ?
Tout a changé pour le mieux. Maintenant Paris est arrivé à un autre niveau. Il a pu gagner trois fois de suite le championnat. J'espère qu'ils vont continuer à améliorer l'équipe. Le Psg maintenant n'est plus une petite équipe. Les Qataris sont venus ils ont pris le relais de Canal Plus. Quand nous, nous jouions au Psg, il n'y avait que deux terrains. Maintenant il y a même un centre de formation. Ce qui est très bien.
De ballon d’or à député, comment s’est opéré cette reconversion si radicale ?
J’étais le seul ballon d'or africain. J'étais bon parce que les autres étaient là pour me soutenir. J’ai été beaucoup blessé mais les prières de mes fans africains ‘ont aidé. C'est pourquoi même après toutes mes blessures je suis devenu un grand monsieur un grand footballeur. Je n'ai jamais honte parce que le football m'a beaucoup donné. Grâce au football je suis allé à l'école, je peux nourrir ma famille. Grace au football j'ai amené beaucoup de gens à l'école, j'ai aidé beaucoup d'amis africains. Je peux dire merci au bon Dieu car sans football qu'est-ce que je serais devenu ? Je ne sais pas. Le football m'a ouvert la voix pour pouvoir exprimer mes qualités de leadership et ma qualité de vie.
Que pensez-vous de l’équipe nationale du Sénégal et de ses joueurs ?
Le Sénégal a une bonne culture de football. Il faut améliorer de génération en génération. Ils ont beaucoup de bons joueurs. Et ils ont une bonne culture de football. Je connais beaucoup de joueurs sénégalais. Je regarde les nouveaux joueurs.
Auteur:Seneweb.com