► Les faits
"Tu grandis", lâche Mamie tandis que sa descendance s’étouffe en "hics" convulsifs. Au risque de décevoir Grand-Mère, le hoquet n’a pas grand-chose à voir avec la croissance. Il survient sournoisement après un grand fou rire, un repas un peu trop vite avalé, une toux ou encore le stress, au grand désespoir du malheureux qui sursaute bruyamment pendant quelques minutes.
► Pourquoi
Le hoquet est une affaire de respiration. Et il vous faut remercier quatre acteurs clés de votre anatomie pour ce désagréable phénomène : vos poumons, votre diaphragme, votre glotte et votre nerf phrénique, qui se balade le long de votre thorax. Le diaphragme – un muscle situé entre les poumons et l’estomac – sert à gonfler les poumons lorsqu’il est contracté (l’inspiration) ou à dégonfler les poumons lorsqu’il se décontracte (l’expiration).
Mais si le nerf phrénique est chatouillé d’une quelconque façon, comme par son voisin l’œsophage dans le cas d’un repas copieux, il provoque des contractions irrégulières du diaphragme et dérègle ce beau ballet d’organes. Les poumons, trop chargés en air, cherchent donc à expirer. Mais sur son chemin, l’air se heurte à un clapet anormalement fermé : la glotte. Résultat de ce fatras : un simple et clair "hic" caractéristique.
► Conclusion
Et vous voilà déjà la tête entre les jambes, en train d’avaler de l’eau sans respirer, de réciter l’alphabet à l’envers sur un pied tout en demandant à votre Mamie (toujours elle) de vous faire peur. Pour vous consoler, sachez que votre hoquet serait un vieil héritage de nos ancêtres : les poissons et leurs branchies, explique le professeur Jean Cabane, interrogé par Sciences et Avenir.
Autre raison de relativiser : le hoquet le plus fréquent, dit bénin, passe généralement tout seul après quelques instants. Il existe en revanche un hoquet chronique, souvent lié à une maladie, qui peut durer plusieurs jours. Le record en la matière est détenu par Charles Osborne, un Américain qui hoqueta pendant 68 ans.