Deux mois après avoir échappé à la mort lors d'un meeting en Pennsylvanie, Donald Trump a été visé dimanche 15 septembre par une tentative d’assassinat présumée alors qu’il était au milieu d’une partie de golf à Palm Beach en Floride.
À une cinquantaine de jours de l’élection présidentielle, l’ex-chef de l’État et candidat républicain à la Maison Blanche a dû être rapidement évacué après que des agents du Secret Service ont repéré et ouvert le feu en direction d'un homme armé à 400 mètres de lui.
Déjà sous pression depuis la tentative d'assassinat contre Donald Trump en juillet, le prestigieux Secret Service, chargé de la protection de personnalités américaines, va devoir répondre sur sa capacité à protéger le candidat républicain. Selon Joe Biden lui-même, l’agence "a besoin de davantage d'aide". Le président américain a réclamé "plus de personnel" au sein de cette police d’élite.
Pas le niveau de sécurité d’un président en fonction
Depuis le 13 juillet, lorsque l'ancien président de 78 ans avait été blessé à l'oreille par les tirs d'un jeune Américain lors d'un meeting à Butler en Pennsylvanie, le Secret Service est sous le feu des critiques. Sa patronne d'alors, Kimberly Cheatle, avait démissionné dix jours plus tard, reconnaissant sa part de responsabilité dans ce qu’elle a qualifié de "plus important échec opérationnel du Secret Service depuis des décennies".
Depuis, l’agence reçoit l'assistance de l'armée américaine pour assurer la protection de l’ancien président. "Le ministère de la Défense va fournir une protection supplémentaire" jusqu'à l'élection en novembre et probablement jusqu'à la cérémonie d'investiture en janvier 2025, avait déclaré le 26 août à la presse la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh.
Malgré ces renforts, la protection dont bénéficie Donald Trump n'atteint pas le niveau de celle qu'il avait lorsqu'il était président des États-Unis. Interrogé lors d'un point-presse, Ric Bradshaw, le shérif du comté de Palm Beach, a expliqué qu’il n’était pas possible d’assurer sur le terrain de golf une sécurité équivalente à celle dont profite Joe Biden. "S'il était [président en exercice], nous aurions encerclé l’ensemble du domaine de golf", a-t-il déclaré. "Comme il ne l’est pas, [le dispositif] de sécurité est limité aux zones que le Secret Service considère comme possibles."
De son côté, Michael Matranga, un ancien agent du Secret Service ayant protégé le président Barack Obama, a déclaré au New York Times que l’agence devrait "sérieusement envisager d’accorder à l’ancien président Trump un traitement identique ou égal à celui du président des États-Unis", qualifiant les incidents de "sans précédent".
Donald Trump, lui, a tenu à remercier le Secret Service sur son réseau social, Truth Social. "Le travail accompli a été absolument exceptionnel", a-t-il écrit en lettres capitales.
Le golf, une cible facile
Le tireur présumé, un Américain pro-ukrainien de 58 ans selon les médias américains, rôdait dans des buissons situés près du domaine de golf appartenant au milliardaire, avec un fusil de type AK-47. Entouré de trois routes fréquentées, le terrain est facilement visible à plusieurs endroits depuis la rue. Ses multiples accès et le peu d'endroits pour se mettre à l'abri en font un lieu particulièrement vulnérable sur le plan sécuritaire.
L’ancien président utilise généralement sa propre voiturette de golf, qui, à l'exception du sceau présidentiel, ressemble à n'importe quelle autre voiturette, sans vitre pare-balles. Il est souvent seul à bord, les agents de sécurité les plus proches se trouvant à plusieurs mètres de lui.
Ce golf représente une zone particulièrement difficile à protéger, a confirmé lundi un ex-agent du FBI auprès de Newsweek. Il est "presque impossible de garantir la sécurité des personnes protégées par le Secret Service" en raison, notamment, de "l’omniprésence des armes [dans le pays, NDLR]" et "particulièrement dans les environnements en plein air".
Un candidat qui aime prendre des risques
Déjà, le 13 juillet, Donald Trump n’a pas fait preuve de prudence. Aussitôt mis au sol par les agents du Secret Service sous le feu des tirs, le candidat républicain s'était redressé quelques instants plus tard en levant le poing en l'air sur scène, plutôt que de se précipiter vers son véhicule blindé. Selon Jérôme Viala-Gaudefroy, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et spécialiste des États-Unis, Donald Trump "a dérogé à tous les protocoles. Normalement, il aurait dû être évacué immédiatement et hors de vue. Mais lui cherche à montrer sa force, à prouver qu'il est toujours présent et combatif. Il a du mal à se conformer aux consignes de sécurité. C'est une personnalité difficile à protéger."
Après cette tentative d'assassinat, le Secret Service avait conseillé à l'ex-président d'éviter les rassemblements en extérieur. Pendant un mois, le candidat républicain a suivi cette recommandation en limitant ses meetings à des espaces fermés. Le 21 août, lors de son premier rassemblement en plein air depuis mi-juillet, il s’est exprimé derrière des vitres pare-balles en Caroline du Nord. Malgré cette protection renforcée, l'ex-président a pris le risque de descendre de la scène pour enlacer un spectateur.
"Une fois de plus, Donald Trump a voulu montrer qu’il ne se plie pas aux contraintes", soulève Jérôme Viala-Gaudefroy. "Les mesures de sécurité, comme les vitres pare-balles, vont à l'encontre de cette posture et de l'identité politique qu'il incarne."
À une cinquantaine de jours de l’élection présidentielle, l’ex-chef de l’État et candidat républicain à la Maison Blanche a dû être rapidement évacué après que des agents du Secret Service ont repéré et ouvert le feu en direction d'un homme armé à 400 mètres de lui.
Déjà sous pression depuis la tentative d'assassinat contre Donald Trump en juillet, le prestigieux Secret Service, chargé de la protection de personnalités américaines, va devoir répondre sur sa capacité à protéger le candidat républicain. Selon Joe Biden lui-même, l’agence "a besoin de davantage d'aide". Le président américain a réclamé "plus de personnel" au sein de cette police d’élite.
Pas le niveau de sécurité d’un président en fonction
Depuis le 13 juillet, lorsque l'ancien président de 78 ans avait été blessé à l'oreille par les tirs d'un jeune Américain lors d'un meeting à Butler en Pennsylvanie, le Secret Service est sous le feu des critiques. Sa patronne d'alors, Kimberly Cheatle, avait démissionné dix jours plus tard, reconnaissant sa part de responsabilité dans ce qu’elle a qualifié de "plus important échec opérationnel du Secret Service depuis des décennies".
Depuis, l’agence reçoit l'assistance de l'armée américaine pour assurer la protection de l’ancien président. "Le ministère de la Défense va fournir une protection supplémentaire" jusqu'à l'élection en novembre et probablement jusqu'à la cérémonie d'investiture en janvier 2025, avait déclaré le 26 août à la presse la porte-parole adjointe du Pentagone, Sabrina Singh.
Malgré ces renforts, la protection dont bénéficie Donald Trump n'atteint pas le niveau de celle qu'il avait lorsqu'il était président des États-Unis. Interrogé lors d'un point-presse, Ric Bradshaw, le shérif du comté de Palm Beach, a expliqué qu’il n’était pas possible d’assurer sur le terrain de golf une sécurité équivalente à celle dont profite Joe Biden. "S'il était [président en exercice], nous aurions encerclé l’ensemble du domaine de golf", a-t-il déclaré. "Comme il ne l’est pas, [le dispositif] de sécurité est limité aux zones que le Secret Service considère comme possibles."
De son côté, Michael Matranga, un ancien agent du Secret Service ayant protégé le président Barack Obama, a déclaré au New York Times que l’agence devrait "sérieusement envisager d’accorder à l’ancien président Trump un traitement identique ou égal à celui du président des États-Unis", qualifiant les incidents de "sans précédent".
Donald Trump, lui, a tenu à remercier le Secret Service sur son réseau social, Truth Social. "Le travail accompli a été absolument exceptionnel", a-t-il écrit en lettres capitales.
Le golf, une cible facile
Le tireur présumé, un Américain pro-ukrainien de 58 ans selon les médias américains, rôdait dans des buissons situés près du domaine de golf appartenant au milliardaire, avec un fusil de type AK-47. Entouré de trois routes fréquentées, le terrain est facilement visible à plusieurs endroits depuis la rue. Ses multiples accès et le peu d'endroits pour se mettre à l'abri en font un lieu particulièrement vulnérable sur le plan sécuritaire.
L’ancien président utilise généralement sa propre voiturette de golf, qui, à l'exception du sceau présidentiel, ressemble à n'importe quelle autre voiturette, sans vitre pare-balles. Il est souvent seul à bord, les agents de sécurité les plus proches se trouvant à plusieurs mètres de lui.
Ce golf représente une zone particulièrement difficile à protéger, a confirmé lundi un ex-agent du FBI auprès de Newsweek. Il est "presque impossible de garantir la sécurité des personnes protégées par le Secret Service" en raison, notamment, de "l’omniprésence des armes [dans le pays, NDLR]" et "particulièrement dans les environnements en plein air".
Un candidat qui aime prendre des risques
Déjà, le 13 juillet, Donald Trump n’a pas fait preuve de prudence. Aussitôt mis au sol par les agents du Secret Service sous le feu des tirs, le candidat républicain s'était redressé quelques instants plus tard en levant le poing en l'air sur scène, plutôt que de se précipiter vers son véhicule blindé. Selon Jérôme Viala-Gaudefroy, maître de conférences à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et spécialiste des États-Unis, Donald Trump "a dérogé à tous les protocoles. Normalement, il aurait dû être évacué immédiatement et hors de vue. Mais lui cherche à montrer sa force, à prouver qu'il est toujours présent et combatif. Il a du mal à se conformer aux consignes de sécurité. C'est une personnalité difficile à protéger."
Après cette tentative d'assassinat, le Secret Service avait conseillé à l'ex-président d'éviter les rassemblements en extérieur. Pendant un mois, le candidat républicain a suivi cette recommandation en limitant ses meetings à des espaces fermés. Le 21 août, lors de son premier rassemblement en plein air depuis mi-juillet, il s’est exprimé derrière des vitres pare-balles en Caroline du Nord. Malgré cette protection renforcée, l'ex-président a pris le risque de descendre de la scène pour enlacer un spectateur.
"Une fois de plus, Donald Trump a voulu montrer qu’il ne se plie pas aux contraintes", soulève Jérôme Viala-Gaudefroy. "Les mesures de sécurité, comme les vitres pare-balles, vont à l'encontre de cette posture et de l'identité politique qu'il incarne."