La visite d'Emmanuel Macron à Saint-Martin a été marquée par une photo pour le moins inhabituelle de la part d'un président.
Le cliché fait le tour des réseaux sociaux. Il montre le président français en train de poser en compagnie de deux jeunes sur l'île de Saint-Martin.
Doigt d'honneur
Mais c'est surtout le geste de l'un des deux Saint-Martinois qui a déchaîné l'opposition. En torse nu, il adresse en effet un doigt d'honneur à l'objectif. Emmanuel Macron, tout sourire, ne semble même pas s'en rendre compte.
Marine Le Pen saisit l'affaire
Marine Le Pen n'a évidemment pas tardé à réagir: "On ne trouve même plus de mot pour exprimer notre indignation. La France ne mérite certainement pas cela. C'est impardonnable!", a ainsi réagi la présidente du Rassemblement national sur Twitter.
La droite ironise sur l'affaire "Manu"
La droite a également saisi l'opportunité d'égratigner le président et dénonce un deux poids deux mesures dans son rapport avec la jeunesse: "Tu dois te comporter comme il faut, tu m'appelles pas Manu, tu m'appelles Monsieur le président", a ainsi ironisé, Valérie Boyer, députée LR des Bouches-du-Rhône en faisant référence à une réprimande présidentielle restée célèbre.
Leçon de morale présidentielle
Lors de la visite d'une famille locale, le président a rencontré un ancien braqueur repenti et lui a fait la morale devant sa mère. Une scène étonnante à découvrir sur le reportage de BFMTV ci-dessous.
Emmanuel Macron a tenté de dédramatiser la controverse. Interrogé sur ce cliché dimanche lors d'un point presse à Baie Orientale, le chef de l'Etat a assuré qu'il "aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises".
"Un enfant de la République"
"Ce qui fait que je me suis battu pour être élu face à Marine Le Pen et que je suis là aujourd'hui, c'est parce que j'aime chaque enfant de la République, quelles que soient ses bêtises, parce que bien souvent, parce que c'est un enfant de la République, il n'a pas choisi l'endroit où il est né, et il n'a pas eu la chance de ne pas en faire", a réagi M. Macron, applaudi, lors du point presse.
Bonne action
Il a raconté qu'après cette photo, les deux jeunes qui y figurent avaient porté une jeune fille handicapée qui souhaitait l'embrasser. Ils ont "été capables de faire ça car je les ai regardés avec confiance, parce que je les ai respectés. C'est ça la République", a-t-il ajouté.
"Aider cette jeunesse"
Le premier jeune sur la photo, chez qui il s'était invité, est récemment sorti de prison pour braquage et il l'avait enjoint samedi à trouver du travail. Le second, qui fait le geste déplacé, "est en CAP, il fait des études", a précisé M. Macron dimanche. Il a souligné que son "objectif, c'est d'aider cette jeunesse".
Pas de "discours de haine"
"On ne tirera rien des discours de haine", a-t-il poursuivi, et "il faut arrêter de penser que notre jeunesse, parce qu'elle est d'une certaine couleur ou à un moment a fait des bêtises, il n'y a rien à en tirer", a-t-il insisté. "Marine Le Pen n'est pas avec le peuple", a-t-il encore dit. "Marine Le Pen, c'est l'extrême droite, et l'extrême droite ce n'est pas le peuple. Je suis président de la République et je ne laisserai à personne le peuple", a assuré Emmanuel Macron.
"Traverser la rue..."
Le président a par ailleurs assumé ses propos à l'adresse d'un jeune horticulteur au chômage mi-septembre, auquel il avait conseillé de se réorienter dans la restauration, en manque de bras. "Ce jeune homme, j'avais raison de lui dire ça (...) Je regrette si parfois c'est mal compris mais je ne regrette pas de le dire". "Je suis fait comme ça, je suis désolé je ne vais pas changer, je ne vais pas faire de mea culpa", a-t-il dit. "Je m'emporte parfois avec les gens parce que je suis naturel", a-t-il ajouté, en disant les "aimer" et en assurant qu'il ne "va pas s'arrêter d'aller au contact".