Plusieurs entreprises américaines, en particulier celles de la Silicon Valley, se sont insurgées mardi contre la décision du président américain Donald Trump de mettre fin à un programme mettant des centaines de milliers de jeunes sans-papiers à l'abri d'une expulsion. Barack Obama a également exprimé son indignation à l'égard d'une décision prise "en dépit du bon sens".
"Nous sommes déçus (...) et nous demandons instamment au Congrès d'agir rapidement pour trouver solution législative pérenne", a réagi un porte-parole de Google interrogé par l'AFP. Mis en place par l'ancien président Barack Obama en 2012, le programme Daca (Deferred Action for Childhood Arrivals) permet à des enfants arrivés illégalement avec leurs parents d'étudier et de travailler aux Etats-Unis .
Quelque 800.000 personnes, qui sont surnommés "Dreamers", bénéficient de ce statut. Donald Trump a laissé six mois au Congrès pour légiférer mais un compromis sur un sujet qui divise Washington depuis des années est cependant loin d'être acquis. "Je suis profondément consterné à l'idée que 800.000 Américains, y compris plus de 250 collègues d'Apple, puissent bientôt se retrouver rejetés du seul pays qu'ils aient jamais considéré comme le leur", a pour sa part écrit Tim Cook, le PDG d'Apple, dans un mail aux salariés, dont l'AFP a obtenu copie.
"Un jour triste" pour Zuckerberg
Microsoft, qui dit employer 39 "Dreamers", se dit aussi "déçu" par cette décision, que le groupe considère comme "un gros recul pour le pays tout entier". "Légiférer sur le DACA est à la fois un impératif économique et une nécessité humanitaire", dit encore le groupe dans un billet publié sur son blog officiel. Pour le PDG de Facebook, Mark Zuckerberg, "c'est un jour triste pour notre pays". Cette décision n'est pas "seulement mauvaise", elle est "cruelle", dit-il aussi sur le réseau social, pressant lui aussi le Congrès "d'agir".
Le secteur technologique, qui avait déjà protesté en début d'année contre le décret anti-immigration du président Trump, n'était pas le seul à réagir mardi. Dans un communiqué, le lobby patronal Business Roundtable dit être "fermement opposé à la fin du DACA sans solution viable de remplacement". Ne pas légiférer "aurait un impact négatif très important sur les entreprises qui comptent sur des employés (...) qui travaillent légalement", poursuit Joshua Bolten, à la tête de Roundtable.
"Nous devons permettre (aux Dreamers) de rester aux Etats-Unis", abonde le PDG de la banque JPMorgan Chase, Jamie Dimon, un autre responsable de Roundtable.