En Russie, « Gershkovich Evan est reconnu coupable et condamné à 16 ans d'emprisonnement », a déclaré le juge du tribunal régional Sverdlosvki d'Ekaterinbourg, Andreï Mineïev, selon une journaliste de l'AFP sur place. Le reporter de 32 ans du Wall Street Journal et ancien journaliste de l'AFP devra purger sa peine dans une colonie pénitentiaire à « régime sévère », a ordonné le juge Andreï Mineïev. Cela signifie des conditions de détention très strictes si comparées au « régime normal ».
Evan Gershkovich est apparu devant la presse avant l'énoncé du verdict, les bras croisés, le crâne rasé, une coupe imposée aux prisonniers, dans le box en verre réservé aux accusés. Evan Gershkovich a plaidé non coupable et exercé son droit à une « dernière prise de parole » avant le verdict, avait annoncé plus tôt à la presse une porte-parole du tribunal, Ekaterina Maslennikova. Le parquet avait requis 18 ans de prison.
S'il fait appel et que sa condamnation est confirmée, il devrait ensuite rejoindre sa colonie pénitentiaire dans la foulée, lors d'un transfert qui peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Reporter reconnu pour son professionnalisme, Evan Gershkovich avait été arrêté fin mars 2023, alors qu'il était en reportage à Ekaterinbourg dans l'Oural, pour « espionnage ». La Russie n'a jamais étayé cette accusation, que le journaliste, sa famille, ses proches ainsi que la Maison Blanche rejettent.
Une procédure expéditive
Le Kremlin a une fois encore refusé ce vendredi de spécifier ses accusations : « Les accusations d'espionnage sont une chose très sensible, nous ne pouvons pas faire d'autres commentaires, le procès est en cours », a éludé le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
Le procès d'Evan Gershkovich, 16 mois de détention, aura été expéditif : une audience le 26 juin, une autre jeudi et enfin celle de ce vendredi. Toute la procédure a été placée sous le sceau du secret et rien n'a filtré du huis clos imposé par les autorités. Il s'agit donc d'une procédure express, car les procès de ce type s'étalent d'ordinaire sur plusieurs semaines ou mois.
Pour Washington, son arrestation a visé avant tout à monnayer un possible échange de prisonniers, en pleine tension entre la Russie et les États-Unis, liée au conflit armé en Ukraine. Moscou a admis négocier sa libération et le président russe Vladimir Poutine a évoqué lui-même le cas de Vadim Krassikov, en prison en Allemagne pour un assassinat commandité attribué aux services spéciaux russes.
Fin juin, la Maison Blanche a dénoncé un « simulacre » de procès, répétant qu'Evan Gershkovich n'avait « jamais travaillé pour le gouvernement » américain. Début juillet, un panel d'experts de l'ONU estimait de son côté que sa détention était « arbitraire » et qu'il devait être libéré « sans délai ».
Plusieurs autres Américains détenus en Russie
Evan Gershkovich est le premier journaliste occidental, depuis l'époque soviétique, à être accusé d'espionnage en Russie. Son emprisonnement a suscité une importante vague de solidarité au sein de médias américains et européens. Dans un communiqué, le Wall Street Journal a fustigé sa condamnation « scandaleuse ». Cette condamnation « survient alors qu'Evan a passé 478 jours en prison, détenu à tort, loin de sa famille et de ses amis (...) tout cela pour avoir fait son travail de journaliste », ont déclaré des responsables du journal dans un communiqué, s'engageant à continuer à se battre pour obtenir sa libération.
L'ONG Reporters sans frontières a qualifié de son côté la condamnation du reporter américain de « prise d'otage ».
Enfant d'immigrés ayant fui l'URSS pour les États-Unis, Evan Gershkovich s'était installé en Russie en 2017. Les enquêteurs accusent Evan Gershkovich, qui avait travaillé pour l'AFP à Moscou en 2020-2021, d'avoir collecté des informations sensibles pour la CIA sur l'un des principaux fabricants russes d'armements, l'entreprise Ouralvagonzavod. Cette usine produit notamment des chars T-90 utilisés en Ukraine et ceux de nouvelle génération Armata, alors que son activité civile est la production de wagons de marchandises.
La Russie détient plusieurs autres Américains, dont la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, arrêtée en 2023 pour une infraction à la loi sur les « agents de l'étranger », et l'ex-Marine Paul Whelan, qui purge une peine de seize ans de prison pour espionnage, une accusation qu'il conteste. Une ressortissante russo-américaine, Ksenia Karelina, est jugée depuis le 20 juin, à Ekaterinbourg aussi, pour haute trahison, accusée d'avoir donné de l'argent à un groupe de soutien à l'Ukraine.
Evan Gershkovich est apparu devant la presse avant l'énoncé du verdict, les bras croisés, le crâne rasé, une coupe imposée aux prisonniers, dans le box en verre réservé aux accusés. Evan Gershkovich a plaidé non coupable et exercé son droit à une « dernière prise de parole » avant le verdict, avait annoncé plus tôt à la presse une porte-parole du tribunal, Ekaterina Maslennikova. Le parquet avait requis 18 ans de prison.
S'il fait appel et que sa condamnation est confirmée, il devrait ensuite rejoindre sa colonie pénitentiaire dans la foulée, lors d'un transfert qui peut mettre plusieurs jours, voire plusieurs semaines.
Reporter reconnu pour son professionnalisme, Evan Gershkovich avait été arrêté fin mars 2023, alors qu'il était en reportage à Ekaterinbourg dans l'Oural, pour « espionnage ». La Russie n'a jamais étayé cette accusation, que le journaliste, sa famille, ses proches ainsi que la Maison Blanche rejettent.
Une procédure expéditive
Le Kremlin a une fois encore refusé ce vendredi de spécifier ses accusations : « Les accusations d'espionnage sont une chose très sensible, nous ne pouvons pas faire d'autres commentaires, le procès est en cours », a éludé le porte-parole de Vladimir Poutine, Dmitri Peskov.
Le procès d'Evan Gershkovich, 16 mois de détention, aura été expéditif : une audience le 26 juin, une autre jeudi et enfin celle de ce vendredi. Toute la procédure a été placée sous le sceau du secret et rien n'a filtré du huis clos imposé par les autorités. Il s'agit donc d'une procédure express, car les procès de ce type s'étalent d'ordinaire sur plusieurs semaines ou mois.
Pour Washington, son arrestation a visé avant tout à monnayer un possible échange de prisonniers, en pleine tension entre la Russie et les États-Unis, liée au conflit armé en Ukraine. Moscou a admis négocier sa libération et le président russe Vladimir Poutine a évoqué lui-même le cas de Vadim Krassikov, en prison en Allemagne pour un assassinat commandité attribué aux services spéciaux russes.
Fin juin, la Maison Blanche a dénoncé un « simulacre » de procès, répétant qu'Evan Gershkovich n'avait « jamais travaillé pour le gouvernement » américain. Début juillet, un panel d'experts de l'ONU estimait de son côté que sa détention était « arbitraire » et qu'il devait être libéré « sans délai ».
Plusieurs autres Américains détenus en Russie
Evan Gershkovich est le premier journaliste occidental, depuis l'époque soviétique, à être accusé d'espionnage en Russie. Son emprisonnement a suscité une importante vague de solidarité au sein de médias américains et européens. Dans un communiqué, le Wall Street Journal a fustigé sa condamnation « scandaleuse ». Cette condamnation « survient alors qu'Evan a passé 478 jours en prison, détenu à tort, loin de sa famille et de ses amis (...) tout cela pour avoir fait son travail de journaliste », ont déclaré des responsables du journal dans un communiqué, s'engageant à continuer à se battre pour obtenir sa libération.
L'ONG Reporters sans frontières a qualifié de son côté la condamnation du reporter américain de « prise d'otage ».
Enfant d'immigrés ayant fui l'URSS pour les États-Unis, Evan Gershkovich s'était installé en Russie en 2017. Les enquêteurs accusent Evan Gershkovich, qui avait travaillé pour l'AFP à Moscou en 2020-2021, d'avoir collecté des informations sensibles pour la CIA sur l'un des principaux fabricants russes d'armements, l'entreprise Ouralvagonzavod. Cette usine produit notamment des chars T-90 utilisés en Ukraine et ceux de nouvelle génération Armata, alors que son activité civile est la production de wagons de marchandises.
La Russie détient plusieurs autres Américains, dont la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva, arrêtée en 2023 pour une infraction à la loi sur les « agents de l'étranger », et l'ex-Marine Paul Whelan, qui purge une peine de seize ans de prison pour espionnage, une accusation qu'il conteste. Une ressortissante russo-américaine, Ksenia Karelina, est jugée depuis le 20 juin, à Ekaterinbourg aussi, pour haute trahison, accusée d'avoir donné de l'argent à un groupe de soutien à l'Ukraine.