En France, cette rupture annoncée a pris tout le monde de court. « On est tombé de l'armoire », soufflent de hauts gradés en poste à Paris. Car le ministre français des Affaires étrangères, présent la veille au Tchad, n'a pas été informé de vive voix de ce revirement, souligne Franck Alexandre, journaliste du service économie de RFI. Décision publiée sur le site tchadien des Affaires étrangères seulement une fois qu'il était dans l'avion.
Le président Emmanuel Macron non plus n'a pas été appelé par Mahamat Idriss Déby. Il n'est pas exclu qu'il se soit fait forcer la main, en tout cas, précise un observateur de haut rang : « La décision a surpris tout le monde, y compris le premier cercle de Déby. » Par conséquent, le flou prédomine.
« Il règne une certaine fébrilité dans les cabinets parisiens », disent pudiquement plusieurs officiers : la présidence, la primature, l'état-major des armées et les services de renseignements, sont en réalité ce vendredi matin en ébullition, avec une réunion de crise, un conseil de défense organisé en urgence à l'Élysée pour comprendre d'où est parti le coup.
Le chef de la diplomatie française, lui, est désormais en Éthiopie. Aucune réaction à ce stade de la part du ministre français des Affaires étrangères à Addis-Abeba, rapporte notre envoyée spéciale Alexandra Brangeon.
Il n'y a eu aucun commentaire, la veille, à l'issue de la rencontre entre le président tchadien Mahamat Idriss Déby et Jean-Noël Barrot. Rien dans l'attitude de la délégation française ne laissait présager qu'une annonce aussi forte allait être faite par Ndjamena. En revanche, ce matin, tout le monde dans l'entourage du ministre semble pris de court.
À noter toutefois qu'hier, après cette rencontre entre le chef de l'État tchadien et le ministre français, il y a eu une déclaration commune des deux ministres des Affaires étrangères. Jean-Noël Barrot n'a pas évoqué le sujet. En revanche, son homologue, Abderaman Koulamallah, a indiqué que la France est un partenaire essentiel, mais il a ajouté que la France doit considérer que le Tchad a grandi, a mûri, et est un État souverain, très jaloux de sa souveraineté. Une phrase qui, après coup, prend toute sa dimension.
« À quoi sert le millier de soldats français ? »
Dans la capitale du Tchad, pour beaucoup de Ndjamenois, cette décision est « le signe que les hautes autorités du pays ont entendu le peuple et sa volonté ».
La grande majorité des Tchadiens que notre correspondante Nadia Ben Mahfoudh a pu croiser ce vendredi matin dans les rues de Ndjamena sont très heureux d’apprendre la nouvelle. Beaucoup saluent cette décision : « On va enfin s’affranchir de la France. »
D’autres expliquent qu’ils attendent depuis longtemps le départ des forces militaires françaises de leur territoire. Surtout, ils se disent déçus de ne pas avoir vu les militaires français soutenir leur armée dans leurs combats contre Boko Haram dans la région du Lac Tchad il y a quelques semaines. « À quoi sert le millier de soldats français s’ils ne nous soutiennent pas lorsqu’on en a besoin ? », s’interroge l’un d’entre eux.
Un étudiant en histoire militaire de défense et de sécurité dit aussi : « Le Tchad est un pays indépendant et libre de choisir de nouer des relations avec les pays de son choix. »
C’est donc le rapprochement avec la Russie qui plane dans les esprits. Néanmoins, quelques voix se disent inquiètes de la fin de ces accords et ont peur de voir la présence française remplacée justement par une présence russe. Mais ces voix étaient rares dans la capitale.
Rfi
Le président Emmanuel Macron non plus n'a pas été appelé par Mahamat Idriss Déby. Il n'est pas exclu qu'il se soit fait forcer la main, en tout cas, précise un observateur de haut rang : « La décision a surpris tout le monde, y compris le premier cercle de Déby. » Par conséquent, le flou prédomine.
« Il règne une certaine fébrilité dans les cabinets parisiens », disent pudiquement plusieurs officiers : la présidence, la primature, l'état-major des armées et les services de renseignements, sont en réalité ce vendredi matin en ébullition, avec une réunion de crise, un conseil de défense organisé en urgence à l'Élysée pour comprendre d'où est parti le coup.
Le chef de la diplomatie française, lui, est désormais en Éthiopie. Aucune réaction à ce stade de la part du ministre français des Affaires étrangères à Addis-Abeba, rapporte notre envoyée spéciale Alexandra Brangeon.
Il n'y a eu aucun commentaire, la veille, à l'issue de la rencontre entre le président tchadien Mahamat Idriss Déby et Jean-Noël Barrot. Rien dans l'attitude de la délégation française ne laissait présager qu'une annonce aussi forte allait être faite par Ndjamena. En revanche, ce matin, tout le monde dans l'entourage du ministre semble pris de court.
À noter toutefois qu'hier, après cette rencontre entre le chef de l'État tchadien et le ministre français, il y a eu une déclaration commune des deux ministres des Affaires étrangères. Jean-Noël Barrot n'a pas évoqué le sujet. En revanche, son homologue, Abderaman Koulamallah, a indiqué que la France est un partenaire essentiel, mais il a ajouté que la France doit considérer que le Tchad a grandi, a mûri, et est un État souverain, très jaloux de sa souveraineté. Une phrase qui, après coup, prend toute sa dimension.
« À quoi sert le millier de soldats français ? »
Dans la capitale du Tchad, pour beaucoup de Ndjamenois, cette décision est « le signe que les hautes autorités du pays ont entendu le peuple et sa volonté ».
La grande majorité des Tchadiens que notre correspondante Nadia Ben Mahfoudh a pu croiser ce vendredi matin dans les rues de Ndjamena sont très heureux d’apprendre la nouvelle. Beaucoup saluent cette décision : « On va enfin s’affranchir de la France. »
D’autres expliquent qu’ils attendent depuis longtemps le départ des forces militaires françaises de leur territoire. Surtout, ils se disent déçus de ne pas avoir vu les militaires français soutenir leur armée dans leurs combats contre Boko Haram dans la région du Lac Tchad il y a quelques semaines. « À quoi sert le millier de soldats français s’ils ne nous soutiennent pas lorsqu’on en a besoin ? », s’interroge l’un d’entre eux.
Un étudiant en histoire militaire de défense et de sécurité dit aussi : « Le Tchad est un pays indépendant et libre de choisir de nouer des relations avec les pays de son choix. »
C’est donc le rapprochement avec la Russie qui plane dans les esprits. Néanmoins, quelques voix se disent inquiètes de la fin de ces accords et ont peur de voir la présence française remplacée justement par une présence russe. Mais ces voix étaient rares dans la capitale.
Rfi