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LÉGISLATIVES DE 2017 : C’EST DÉJÀ LA FOIRE AUX COMBINAISONS !

Rédigé par Dakarposte le Lundi 23 Janvier 2017 à 16:19 modifié le Lundi 23 Janvier 2017 - 16:21

En perspective des élections législatives de 2017, les coalitions politiques s’affairent pour faire émerger les meilleures combinaisons possibles. Si la majorité est presque certaine de pouvoir aller ensemble, sauf grand accident politique, elle devra néanmoins gérer des scissions inévitables. L’opposition, elle, se cherche, alors que ses composantes sont contraintes de procéder d’abord à des arbitrages douloureux au niveau interne avant de penser constituer des pôles efficaces.

Par Abdoulaye Mbow (actunet.sn)

Bennoo, une liste (déjà) acquise

En direction des élections législatives de 2017, les différentes formations politiques s’activent à tout point de vue. En effet, ces joutes électorales jugées cruciales détermineront les chances des uns et des autres à la présidentielle de 2019. Tout pourrait se jouer selon les combinaisons politiques. La majorité présidentielle ira à ces élections parlementaires sans doute sous la bannière de Benno bokk yakaar, réceptacle des partis considérés comme les plus représentatifs sur l’échiquier politique sénégalais. En dehors de l’Alliance des forces de progrès (Afp) et du Parti socialiste (Ps), le parti du chef de l’Etat pourra également compter sur des forces de la gauche sénégalaise que sont la Ligue démocratique, le Parti de l’indépendance et du travail, le Rassemblement des travailleurs africains – Sénégal, etc. Il faut préciser néanmoins que Ld, Pit et Rta-S sont loin d’être des partis de masse… D’autres segments politiques regroupés autour des coalitions «Macky 2012» et «Les républicains –Domi Rewmi» tenteront d’être de la partie. Ce qui pourrait déboucher sur une dramatique guerre des places entre alliés qui se regardent en chiens de faïence. A cet égard, le phénomène de dispersion s’avèrerait alors inévitable, avec des conséquences dangereuses pour le président de la République. D’autant plus que les deux partis essentiels que sont l’Afp et le Ps seront fortement affaiblis par des scissions et crises internes.

Scissions en perspective

Le nombre des frustrés sera de taille au sein de Benno bokk yakaar. Tout le monde ne pouvant aller sur la même liste, des aventures en solo seront inévitables sur les flancs de la principale coalition présidentielle. Pour preuves, les premiers alliés du Président Macky Sall dans le cadre de Macky 2012, devront normalement aller chercher ailleurs. Depuis cinq ans, la plupart d’entre eux s’agitent pour recevoir leur part du gâteau. Ce qui avait expliqué leur refus de soutenir les candidats de Benno bokk yakaar lors des élections locales de juin 2014. Et pour 2017, ils sont appelés à lancer une coalition dans la compétition. Idem pour la coalition ‘’Les républicains Domi Rewmi’’ qui continue de manifester son courroux à l’endroit du Président Sall et de l’Alliance pour la République (Apr).

L’opposition : Du front Wattù au Manko électoral

Du côté de l’opposition, il faudra également chercher des ressources pour faire du front Manko Wattù Senegaal une coalition électorale. Même si l’opposition est consciente des enjeux liés à son unité, il lui sera difficile de parler le même langage. D’où le fait qu’elle soit guettée, elle aussi, par le risque d’une trop grande dispersion alors que Parti démocratique sénégalais (Pds) et Rewmi veulent en être la locomotive. Le Pds n’aura pas les pleines ressources pour ‘’imposer’’ sa volonté, mais il pourra compter sur des alliés traditionnels comme And Jëf/Pads de Mamadou Diop Decroix et d’autres petits poucets avec lesquels il avait lancé le Front patriotique pour la défense de la République (Fpdr). Toutefois, une combinaison avec les ‘’rewmistes’’ n’est pas impossible surtout qu’ils se sont retrouvés lorsqu’il s’est agi d’installer Aïda Mbodj comme présidente du groupe parlementaire des Libéraux et démocrates en lieu et place de Modou Diagne Fada.

Rewmi  peut espérer un grand morceau

Dans ce jeu de regroupement en perspective des législatives, il faudra surtout compter avec Rewmi. Actuellement membre à part entière de Manko, le parti d’Idrissa Seck ne manque pas d’alliés. D’ailleurs, faut-il le rappeler, Mamadou Diop Decroix en fait incontestablement partie. Le patron d’Aj avait scellé une union sacrée avec M. Seck suite au lancement de Conseil d’administration du Sénégal (CA 2017). Parmi ses potentiels alliés, il y a également Pape Diop de la Convergence Démocratique/ Bokk Gis-Gis, Abdoulaye Baldé de l’Union des centristes du Sénégal (Ucs), ou encore Cheikh Bamba Dièye du Front pour le socialisme et la démocratie Bennoo Jubël (Fsd-Bj).

Ousmane Sonko, Dialo Diop, Madièye Mbodj…pour la liste Sàmm Li Nu Bokk

Bien que membres du front Manko Wattù Senegaal, des leaders politiques de l’opposition ont souhaité lancer une coalition électorale. Il s’agit de Sàmm Li Nu Bokk/Alternative Solidaire porté sur les fonts baptismaux par Ousmane Sonko (Pastef), Malick Noël Seck (Front national de Salut public/Moom sa reew), le Pr Ibrahima Fall (Taxaw Tem), Moussa Touré (Cet Jarin Sa Ma Rew), Madièye Mbodj (Mouvement pour l’autonomie populaire – Yonou Askan-Wi) ou encore Dialo Diop (Rassemblement national démocratique). Ce groupe regarde déjà l’horizon avec la certitude de pouvoir aller ensemble aux législatives, tout en espérant le renfort d’autres forces politiques le Grand parti (Gp) de Malick Gackou ou l’Alliance pour la citoyenneté et le travail (Act) d’Abdoul Mbaye.

 Khalifa Sall, la grande équation

 La posture que défendront Khalifa Sall et les frondeurs du Parti socialiste (Ps) reste une grande équation. S’il est plus sûr de parler de l’éventualité d’une liste dénommé Taxawu Sénégal, il n’est pas également impossible d’épiloguer sur des combinaisons avec des forces de l’opposition sénégalaise. Et dans ce jeu, le maire de Dakar pourrait bel et bien se présenter sur une liste avec le Pds ou d’autres coalitions comme celle de Sàmm Li Nu Bokk.

La société civile ne sera pas en reste

Il s’agit de « Avenir Sénégal Bi Nu Beug » de Me Mame Adama Guèye et Cie. Cette plateforme qui est souvent sur le terrain aux quatre coins du pays pourrait avoir son mot à dire. Nouvel Hebdo a eu des échos crédibles sur les démarches entreprises auprès de plusieurs formations politiques dans le but de mettre en compétition des listes communes aux législatives. La Plateforme pourrait également rejoindre la coalition Sàmm Li Nu Bokk avec qui elle semble avoir des plages de convergences liées aux aspirations de transformation sociale, économique et politique du pays. Sur le même registre, une combinaison avec Malick Gakou du Grand parti ou Abdoul Mbaye est inscrite dans l’ordre du possible.

Efop, l’autre opposition jugée « proche » de Macky

Il ne faut pas oublier l’autre opposition. Il s’agit de l’Entente des forces de l’opposition (Efop) qui regroupe en son sein d’anciens ministres de l’ex Président Wade. Il s’agit de Souleymane Ndéné Ndiaye, Modou Diagne Fada et Aliou Sow. Anciens du Pds, il leur sera quasi impossible de partager une même coalition avec leur ancienne formation politique. Mieux, considérés comme ‘’proches’’ de Macky Sall et loin des combats menés par les autres partis de l’opposition, ils pourraient être contraints de voler de leurs propres ailes. Sur ce plan, Modou Diagne Fada, outre un vécu politique important, a déjà l’expérience d’une campagne législative réussie en 2007 après une fronde contre Wade et le Pds. Celle qui a été limogée de son poste de ministre conseiller pour ses diatribes contre le pouvoir n’a pas tardé à rejoindre l’opposition. D’ailleurs, pour conforter sa position, elle a lancé la coalition «Eutteu Askan wi» et travaille avec des partis et mouvements politiques. Candidate malheureuse à la présidentielle de 2012, Mme Sidibé devrait pouvoir être tête de liste de sa coalition à défaut de rejoindre d’autres coalitions.

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