L'orgasme culinaire est une manifestation physiologique qui procure un état d'excitation proche de l'extase, suite à la consommation d'un aliment particulier. À l'instar de l'orgasme musical - défini dernièrement par une équipe de chercheurs du Connecticut - l'orgasme culinaire fait partie de ces "orgasmes de la peau" qui donnent des frissons dans l'échine et mettent le cerveau en ébullition.
L'orgasme de la peau (...) est une sensation de plaisir à la fois universelle et variable, cela touche différentes parties du corps humain et dépend de la personne et des circonstances dans lesquelles il se manifeste. Une sensation qui présente certaines caractéristiques biologiques et psychologiques de l'orgasme sexuel.
Ce type de jouissance peut se manifester sous différentes formes : chair de poule, picotements, frissons le long de la colonne vertébrale, vague de chaleur, creux dans le ventre ou encore excitation sexuelle (sécrétions vaginales pour les femmes, érection pour les hommes)... L'orgasme culinaire procure une décharge émotionnelle inattendue. Un contexte particulier doté d'une disponibilité au plaisir représentent les deux facteurs favorables à l'expérience. Le troisième facteur étant le "produit" lui-même. Ou plutôt la représentation subjective que l'on s'en fait. Ces trois critères agissent comme des vecteurs propices à l'érotisation d'une dégustation, sachant que l'orgasme culinaire engage un investissement libidinal décentré des traditionnelles zones génitales. Il relève in fine d'un étayage de la fonction sexuelle par l'investissement érotique d'une zone du corps en particulier.
L'orgasme culinaire, ça existe vraiment ?
Oui cela existe vraiment. Et je vais même vous faire une confidence d'automne, j'eus moi-même l'immense privilège de connaître deux orgasmes culinaires dans ma vie... L'orgasme culinaire est une érotisation maximale de la sphère buccale. Retour au plaisir oral par excellence, les papilles gustatives retrouvent l'âge d'or de la succion infantile où la sexualité se vit de manière étayée. Petit extrait d'un récit à retrouver dans mon livre Dolce Italia, l'Italie de tous les plaisirs:
Ce fut tout d'abord très localisé. Très focalisé. Langue, palais, gosier. Puis les saveurs imprégnèrent ma bouche, mes lèvres, mon visage entier. Ma langue était en émoi. Mon corps aussi. Il se passait quelque chose. Quelque chose qui m'échappait. Il me fallut quelques secondes pour comprendre que j'étais en train de vivre un orgasme procuré par le plat en question. Incrédulité. Vertige face à l'idée (...).
Petite analyse sexologique
La dimension psychocorporelle de l'expérience est analysable d'un point de vue sexologique. Au terme de mes deux expériences et des témoignages recueillis pour mon étude, j'ai pu analyser le phénomène : l'extase vécue correspond in fine aux différentes phases de la jouissance...
La phase d'excitation sexuelle (le désir, les frissons, la chaleur, voire la lubrification)
La phase de plateau (l'exquise attente induite par la mise en tension)
La phase d'orgasme (l'instant de décharge, la submergeabilité de l'être)
La phase de résolution (le relâchement des tensions musculaires, le bien-être)
D'un point de vue neurobiologique, l'orgasme culinaire présente des caractéristiques identiques à celles de l'orgasme sexuel : libération de dopamine, d'endorphines et d'ocytocines (neurotransmetteurs du désir, du plaisir, des sensations de bien-être et de l'attachement qui poussent à renouveler l'expérience). Il nécessite avant tout des principes de lâcher prise et de disponibilité. Deux conditions nécessaires à tout orgasme en général. Voilà qui est dit.
Bon appétit !
L'orgasme de la peau (...) est une sensation de plaisir à la fois universelle et variable, cela touche différentes parties du corps humain et dépend de la personne et des circonstances dans lesquelles il se manifeste. Une sensation qui présente certaines caractéristiques biologiques et psychologiques de l'orgasme sexuel.
Ce type de jouissance peut se manifester sous différentes formes : chair de poule, picotements, frissons le long de la colonne vertébrale, vague de chaleur, creux dans le ventre ou encore excitation sexuelle (sécrétions vaginales pour les femmes, érection pour les hommes)... L'orgasme culinaire procure une décharge émotionnelle inattendue. Un contexte particulier doté d'une disponibilité au plaisir représentent les deux facteurs favorables à l'expérience. Le troisième facteur étant le "produit" lui-même. Ou plutôt la représentation subjective que l'on s'en fait. Ces trois critères agissent comme des vecteurs propices à l'érotisation d'une dégustation, sachant que l'orgasme culinaire engage un investissement libidinal décentré des traditionnelles zones génitales. Il relève in fine d'un étayage de la fonction sexuelle par l'investissement érotique d'une zone du corps en particulier.
L'orgasme culinaire, ça existe vraiment ?
Oui cela existe vraiment. Et je vais même vous faire une confidence d'automne, j'eus moi-même l'immense privilège de connaître deux orgasmes culinaires dans ma vie... L'orgasme culinaire est une érotisation maximale de la sphère buccale. Retour au plaisir oral par excellence, les papilles gustatives retrouvent l'âge d'or de la succion infantile où la sexualité se vit de manière étayée. Petit extrait d'un récit à retrouver dans mon livre Dolce Italia, l'Italie de tous les plaisirs:
Ce fut tout d'abord très localisé. Très focalisé. Langue, palais, gosier. Puis les saveurs imprégnèrent ma bouche, mes lèvres, mon visage entier. Ma langue était en émoi. Mon corps aussi. Il se passait quelque chose. Quelque chose qui m'échappait. Il me fallut quelques secondes pour comprendre que j'étais en train de vivre un orgasme procuré par le plat en question. Incrédulité. Vertige face à l'idée (...).
Petite analyse sexologique
La dimension psychocorporelle de l'expérience est analysable d'un point de vue sexologique. Au terme de mes deux expériences et des témoignages recueillis pour mon étude, j'ai pu analyser le phénomène : l'extase vécue correspond in fine aux différentes phases de la jouissance...
La phase d'excitation sexuelle (le désir, les frissons, la chaleur, voire la lubrification)
La phase de plateau (l'exquise attente induite par la mise en tension)
La phase d'orgasme (l'instant de décharge, la submergeabilité de l'être)
La phase de résolution (le relâchement des tensions musculaires, le bien-être)
D'un point de vue neurobiologique, l'orgasme culinaire présente des caractéristiques identiques à celles de l'orgasme sexuel : libération de dopamine, d'endorphines et d'ocytocines (neurotransmetteurs du désir, du plaisir, des sensations de bien-être et de l'attachement qui poussent à renouveler l'expérience). Il nécessite avant tout des principes de lâcher prise et de disponibilité. Deux conditions nécessaires à tout orgasme en général. Voilà qui est dit.
Bon appétit !