"J'ai décidé qu'on ne pourrait plus porter d'abaya à l'école", a déclaré Gabriel Attal sur la chaîne de télévision TF1. "Vous rentrez dans une salle de classe, vous ne devez pas être capable d'identifier la religion des élèves en les regardant", a-t-il expliqué.
Dès sa prise de fonction cet été, le ministre de l'Education français avait souhaité la fermeté sur les questions de laïcité. Il avait jugé qu'aller à l'école en abaya était "un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïque que doit constituer l'Ecole", promettant la fermeté à ce sujet.
Ce lundi 26 août, soit une semaine pile avant la rentrée des classes en France, le ministre a confirmé son annonce lors de sa conférence de presse : "Là où l'école est testée, nous devons faire bloc".
Longueur de robe et laïcité
En France, en vertu de la loi du 15 mars 2004, "dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit", une circulaire précisant ces signes, à savoir "le voile islamique (...), la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive".
L'Education nationale s'était déjà emparée de l'abaya en novembre 2022, dans une circulaire qui considérait ce vêtement - à l'instar des bandanas et des jupes longues, également cités - comme des tenues pouvant être interdites si elles sont "portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse".
Le prédécesseur de Gabriel Attal, Pap Ndiaye, interpellé cet été par les syndicats de chefs d'établissement sur la hausse du nombre des incidents liés à ces tenues, avait toutefois refusé de "publier des catalogues interminables pour préciser les longueurs de robes".
L’abaya, tenue religieuse ou pas ?
Selon la définition que l'on peut retrouver dans Le Robert, l’abaya se caractérise par un long vêtement féminin qui couvre l’ensemble du corps, à l’exception du visage et des mains. Cette tenue ample ressemble plus en réalité à une longue tunique ample à manches longues, le plus souvent unie, et elle peut être de différentes couleurs.
Pour le Conseil français du culte musulman (CFCM), cette longue robe n'est pas un signe religieux musulman. "L'abaya n'est pas une tenue religieuse, c'est une forme de mode", réagit Abdallah Zekri, vice-président du CFCM sur BFMTV.
En juin dernier, le CFCM s'indignait déjà de cet "énième débat sur l'islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations". "Dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi", ajoutait l’organisme sur 20minutes.fr .
Pour Haoues Seniguer, spécialiste de l'islamisme joint par l'AFP, le port de l'abaya est "plus ambivalent qu'un voile".
"L’adolescence est un âge compliqué. Certaines (adolescentes) ont des visées prosélytes, mais d’autres peuvent vouloir couvrir leurs rondeurs, imiter la copine, trouver la tunique jolie, pas chère… que sais-je encore", estimait il y a quelques semaines Agnès Andersen, responsable du d’ID-FO, (syndicat indépendant des personnels de direction de l'Education) dans le quotidien régional Paris-Normandie.
Selon une note des services de l'Etat, dont l'AFP a obtenu copie, les atteintes à la laïcité, bien plus nombreuses depuis l'assassinat en 2020 aux abords de son collège du professeur Samuel Paty, ont augmenté de 120% entre l'année scolaire 2021/2022 et 2022/2023. Le port de signes et de tenues, qui constitue la majorité de ces atteintes, a quant à lui augmenté de plus de 150% tout au long de la dernière année scolaire.
"La consigne n'était pas claire, désormais elle l'est et nous nous en félicitons", a réagi auprès de l'AFP Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général du Syndicat national du personnel de direction de l'Education Nationale. "Maintenant que le message est énoncé, il faut que cela se mette en œuvre dans les établissements (...) il ne faut pas que les chefs d'établissement soient seuls face aux abayas", a-t-il ajouté.
Encore et toujours, le corps des femmes ...
Si la décision a été applaudie à droite, notamment par Eric Ciotti (LR) qui a posté sur X (anciennement Twitter) sa réaction : "Nous avions réclamé à plusieurs reprises l’interdiction des abayas dans nos écoles. Je salue la décision du ministre de l’Éducation nationale qui nous donne raison", à gauche les réactions sont plus partagées. Fabien Roussel, le patron du Parti communiste français, lui, dit "approuver" cette interdiction. Mais du côté de la France insoumise, Clémentine Autain (LFI), elle, s'indigne de "la police du vêtement", jugeant "anticonstitutionnelle" et "contraire aux principes fondateurs de la laïcité" l'annonce de Gabriel Attal.
"Le contrôle social sur le corps des femmes et des jeunes filles, toujours", s'indigne l'élue écologiste Sandrine Rousseau, qui rappelle que l'an dernier, l'interdiction portait sur le crop top.
Enfin, Cécile Duflot, directrice générale d'OXFAM France, fait part de sa tristesse et critique sévèrement une décision qu'elle juge totalement "inapplicable".
Dès sa prise de fonction cet été, le ministre de l'Education français avait souhaité la fermeté sur les questions de laïcité. Il avait jugé qu'aller à l'école en abaya était "un geste religieux, visant à tester la résistance de la République sur le sanctuaire laïque que doit constituer l'Ecole", promettant la fermeté à ce sujet.
Ce lundi 26 août, soit une semaine pile avant la rentrée des classes en France, le ministre a confirmé son annonce lors de sa conférence de presse : "Là où l'école est testée, nous devons faire bloc".
Longueur de robe et laïcité
En France, en vertu de la loi du 15 mars 2004, "dans les écoles, les collèges et les lycées publics, le port de signes ou tenues par lesquels les élèves manifestent ostensiblement une appartenance religieuse est interdit", une circulaire précisant ces signes, à savoir "le voile islamique (...), la kippa ou une croix de dimension manifestement excessive".
L'Education nationale s'était déjà emparée de l'abaya en novembre 2022, dans une circulaire qui considérait ce vêtement - à l'instar des bandanas et des jupes longues, également cités - comme des tenues pouvant être interdites si elles sont "portées de manière à manifester ostensiblement une appartenance religieuse".
Le prédécesseur de Gabriel Attal, Pap Ndiaye, interpellé cet été par les syndicats de chefs d'établissement sur la hausse du nombre des incidents liés à ces tenues, avait toutefois refusé de "publier des catalogues interminables pour préciser les longueurs de robes".
L’abaya, tenue religieuse ou pas ?
Selon la définition que l'on peut retrouver dans Le Robert, l’abaya se caractérise par un long vêtement féminin qui couvre l’ensemble du corps, à l’exception du visage et des mains. Cette tenue ample ressemble plus en réalité à une longue tunique ample à manches longues, le plus souvent unie, et elle peut être de différentes couleurs.
Pour le Conseil français du culte musulman (CFCM), cette longue robe n'est pas un signe religieux musulman. "L'abaya n'est pas une tenue religieuse, c'est une forme de mode", réagit Abdallah Zekri, vice-président du CFCM sur BFMTV.
En juin dernier, le CFCM s'indignait déjà de cet "énième débat sur l'islam et les musulmans avec son lot de stigmatisations". "Dans la tradition musulmane, que nous défendons, un vêtement quel qu’il soit n’est pas un signe religieux en soi", ajoutait l’organisme sur 20minutes.fr .
Pour Haoues Seniguer, spécialiste de l'islamisme joint par l'AFP, le port de l'abaya est "plus ambivalent qu'un voile".
"L’adolescence est un âge compliqué. Certaines (adolescentes) ont des visées prosélytes, mais d’autres peuvent vouloir couvrir leurs rondeurs, imiter la copine, trouver la tunique jolie, pas chère… que sais-je encore", estimait il y a quelques semaines Agnès Andersen, responsable du d’ID-FO, (syndicat indépendant des personnels de direction de l'Education) dans le quotidien régional Paris-Normandie.
Selon une note des services de l'Etat, dont l'AFP a obtenu copie, les atteintes à la laïcité, bien plus nombreuses depuis l'assassinat en 2020 aux abords de son collège du professeur Samuel Paty, ont augmenté de 120% entre l'année scolaire 2021/2022 et 2022/2023. Le port de signes et de tenues, qui constitue la majorité de ces atteintes, a quant à lui augmenté de plus de 150% tout au long de la dernière année scolaire.
"La consigne n'était pas claire, désormais elle l'est et nous nous en félicitons", a réagi auprès de l'AFP Bruno Bobkiewicz, le secrétaire général du Syndicat national du personnel de direction de l'Education Nationale. "Maintenant que le message est énoncé, il faut que cela se mette en œuvre dans les établissements (...) il ne faut pas que les chefs d'établissement soient seuls face aux abayas", a-t-il ajouté.
Encore et toujours, le corps des femmes ...
Si la décision a été applaudie à droite, notamment par Eric Ciotti (LR) qui a posté sur X (anciennement Twitter) sa réaction : "Nous avions réclamé à plusieurs reprises l’interdiction des abayas dans nos écoles. Je salue la décision du ministre de l’Éducation nationale qui nous donne raison", à gauche les réactions sont plus partagées. Fabien Roussel, le patron du Parti communiste français, lui, dit "approuver" cette interdiction. Mais du côté de la France insoumise, Clémentine Autain (LFI), elle, s'indigne de "la police du vêtement", jugeant "anticonstitutionnelle" et "contraire aux principes fondateurs de la laïcité" l'annonce de Gabriel Attal.
"Le contrôle social sur le corps des femmes et des jeunes filles, toujours", s'indigne l'élue écologiste Sandrine Rousseau, qui rappelle que l'an dernier, l'interdiction portait sur le crop top.
Enfin, Cécile Duflot, directrice générale d'OXFAM France, fait part de sa tristesse et critique sévèrement une décision qu'elle juge totalement "inapplicable".