Emmanuel Macron et le président du Conseil européen Donald Tusk jeudi 20 septembre à Salzbourg. Ils sont entourés de la présidente lituanienne Dalia Grybauskaite et du chancelier autrichien Sebastian Kurz.
En finir avec le "jeu des reproches" entre les États membres de l'Union européenne sur la politique migratoire, tel était le souhait du président du Conseil européen Donald Tusk avant le sommet informel de Salzbourg. Or, les chefs d'État et de gouvernement doivent faire jeudi 20 septembre, à l'issue de leur sommet informel, un compte-rendu devant la presse de leur débat de la veille sur les migrations.
Selon une source européenne après le dîner, les échanges jeudi soir ont montré que "les différences persistent" sur la dimension interne de la politique migratoire européenne.
Malgré la forte baisse du nombre des arrivées sur les côtes européennes par rapport au pic de 2015, les Européens continuent en effet de se déchirer sur la question du partage de l'accueil des demandeurs d'asile. Les pays méditerranéens le réclament, ceux de l'Est le rejettent toujours catégoriquement.
L'été a été marqué par des discussions tendues autour de navires transportant des migrants en Méditerranée. L'Italie refuse désormais d'ouvrir ses ports sans promesse d'un partage de l'accueil des demandeurs d'asile.
"Nous agissons de notre côté"
"Honnêtement, je ne m'attends à pas grand-chose... Mais même si l'Europe démontre pour la énième fois qu'elle est absolument inexistante et se désintéresse [de la question migratoire], nous agissons de notre côté, avec des accords bilatéraux", a déclaré le ministre italien de l'Intérieur Matteo Salvini avant même le sommet.
Certains objectifs mettent cependant tout le monde d'accord : intensifier les expulsions de migrants ne pouvant prétendre au droit d'asile, faire pression sur les pays de transit et d'origine, et renforcer les frontières extérieures de l'UE.
Sur ce dernier point, le chancelier autrichien a cependant déploré mercredi des réticences de la part de l'Italie, l'Espagne et la Grèce face au projet d'un renforcement considérable de l'agence européenne de garde-frontières, Frontex.
"Nous sommes heureux qu'on se concentre désormais sur comment défendre les frontières. Mais nous sommes capables de protéger notre propre frontière", s'est réjoui pour sa part le Premier ministre hongrois Viktor Orban, qui aime à fustiger les "forces pro-migration" de Bruxelles.