L'UE prévoit de supprimer 80 bureaux de développement dans le monde

Rédigé par Dakarposte le Vendredi 17 Janvier 2025 à 13:15 modifié le Vendredi 17 Janvier 2025 13:20

Le service de la Commission européenne chargé du partenariat international fait l'objet d'une réduction stratégique de ses bureaux dans le monde entier dans le cadre d'un changement d'orientation sous le nouveau mandat de la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.


La Direction générale des partenariats internationaux (DG INPTA) prévoit de réduire plus de quatre sur cinq de ses centres dans le monde - passant d'environ 100 délégations à 18 centres - selon un document vu par euronews.

Le document interne de la Commission européenne explique les raisons de la décision prise et les détails de la mise en œuvre, sans donner de calendrier pour les réductions proposées.

Euronews a demandé un commentaire à la Commission européenne, mais n'a pas reçu de réponse au moment de la publication.

La structure actuelle n'est pas adaptée à la réalisation de la "Global Gateway" et de ses paquets d'investissement, et au développement du portefeuille lié à l'importance croissante de la dimension extérieure des politiques de l'UE et de son impact sur les pays partenaires (Green Deal, migration, sécurité), souligne le document parmi les raisons principales des changements.

Deux sources ont déclaré à euronews que le changement est conçu pour concentrer la prise de décision à Bruxelles plutôt que dans ses branches régionales.

Les contraintes budgétaires et les priorités géopolitiques changeantes sont présentées comme des raisons pour la Commission de centraliser la DG afin de la placer davantage sous le contrôle du siège à Bruxelles, ont déclaré les sources.

"Dans certains pays où le portefeuille et les perspectives ne nécessitent pas une section entière, aucun personnel INTPA ne serait déployé et les opérations seraient pilotées à partir du centre d'exécution du budget INTPA concerné", indique le document.

La direction générale du partenariat international (DG INTPA), actuellement dirigée par le commissaire tchèque Jozef Síkela, est chargée de formuler les partenariats internationaux et les politiques de développement de l'UE. Il y a environ 25 ans, la Commission européenne a délégué le travail de la DG à des bureaux situés dans une centaine de centres dans le monde entier.

Mais le travail de l'INPTA à l'étranger a "fondamentalement disparu", selon l'une des sources, qui a déclaré qu'il y avait maintenant un changement d'orientation de la coopération et du développement local vers la promotion des relations commerciales et des activités d'affaires.

"Il est essentiel de passer à des portefeuilles plus stratégiques et moins fragmentés et d'optimiser l'allocation des ressources dans plusieurs pays", indique le document.

"Le modèle opérationnel actuel de l'INTPA est basé sur le processus de déconcentration d'il y a 25 ans, selon lequel le personnel de l'INTPA est réparti dans des "sections de coopération" au sein de 100 délégations dans le monde, chacune d'entre elles étant responsable de toutes les étapes de l'activité principale, du dialogue politique aux activités de communication, de l'identification des actions à la conception, en passant par la passation des marchés, les contrats, l'audit, le suivi et l'évaluation. Ce modèle ne répond plus aux besoins d'une plus grande concentration stratégique et d'une plus grande agilité opérationnelle", ajoute le document.

La DG s'occupe du Global Gateway de l'UE, une stratégie européenne visant à stimuler les liens intelligents, propres et sûrs dans les secteurs du numérique, de l'énergie et des transports et à renforcer les systèmes de santé, d'éducation et de recherche à travers le monde, pour laquelle 300 milliards d'euros d'investissements dans des projets durables ont été alloués pour la période 2021-2027.

Les réformes drastiques réduiraient les centres mondiaux à 18 centres stratégiques. Ces bureaux sont situés en Afrique, en Asie et en Amérique latine/Caraïbes, y compris dans certains pays africains où une présence stratégique a été établie pour la gestion des migrations. Par exemple, l'INPTA maintiendra ses bureaux au Ghana, au Sénégal et en Éthiopie, avec un accent particulier sur la migration, selon le document. Ces pays comptent parmi les nationalités les plus courantes des demandeurs d'asile arrivant en Europe par des voies irrégulières.

Un autre changement radical pour la division présenté dans le document est que ses activités seront placées sous la gestion des Services européens d'action extérieure (SEAE), les bureaux de la délégation de l'UE sous la direction du plus haut diplomate de l'UE, l'ex-premier ministre estonien Kaja Kallas.

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