Dans tous pays où l’on a une très haute idée de la valeur humaine, la mort d’un Citoyen, fut-il le plus insignifiant dans la hiérarchie sociale, mérite une sincère inclination de la part de la communauté.
Ce rituel de compassion revêtira un symbolisme supplémentaire lorsque la tragédie est survenue dans des circonstances particulièrement sanglantes, comme celles qui nous ont valu dernièrement des journées d’une troublante noirceur. Dans des pays comme les Etats unis, on constate que le meurtre d’un Citoyen mobilise naturellement des énergies émotionnelles spectaculaires, et le chef suprême en tête.
Il est des moments de la vie d’une nation où il faut faire violence sur soi-même pour s’élever au-dessus de la clameur et réaliser le geste parfait. Celui-ci consiste parfois à faire comme si on avait rien vu, comme si on n’avait rien entendu. Les morts des émeutes passées – pour la plupart des jeunes de rien du tout- ont peut-être été tués pare qu’ils étaient dehors pour manifester contre le pouvoir en place. Il n’en reste pas moins que le président en exercice est leur président. Et c’est à titre qu’il avait le devoir de s’incliner devant leur mémoire, fussent-ils passés de vie à trépas en lui jetant des pierres.
Nous ne savons pas pourquoi il n’a pas fait ce geste de grandeur. Nous ne savons pas celui ou ceux qui lui auraient conseillé de s’emmurer dans ce silence. Ce dont nous sommes certains en revanche, c’est que ce n’était pas là une bonne idée. Car si les familles de ces victimes reçoivent à longueur de journée moult condoléances venant de toutes parts, aucune d’entre elles ne pourrait égaler en termes de signification une rapide marque de compassion venant du président de tous les Sénégalais, des vivants comme des morts.
Mieux encore, il devait dare-dare décider que les drapeaux soient en berne. Ce serait là un message fort adressé à la communauté étrangère, dont la capacité de jugement et de discernement a presque fini d’être étreinte par une redoutable ceinture de feu faite de calomnies, de mensonges et de fabulations en tous genres, au détriment bien sûr du pouvoir en place.
" Je vous ai compris… "
Et après ?
Mais finalement, à bien y réfléchir, le président Macky Sall n’est-il pas plus à plaindre qu’à critiquer ou à rectifier ? Lorsque au lendemain des évènements tragiques de mars 2021 il avait fait une sortie mémorable en disant aux jeunes : " Je vous ai compris… ", sans doute il le pensait sincèrement et qu’il était animé par une louable intention de se pencher sur les cruelles réalités socioéconomiques qui avaient transformé ces jeunes en émeutiers.
Des solutions, il en avait trouvées et s’était trouvé dans son entourage des exécutants pour parer au plus pressé.
Eh bien, la plupart de ces compagnons bénis, qu’ont-ils fait si ce n’est de dilapider les immenses ressources que le chef de l’Etat avait mises à leur disposition pour concrétiser le fameux " Kheuyou ndaw gni " ?
Pour être tout à fait plus clair, disons que la plupart de ces responsables du parti au pouvoir pressentis pour exécuter ce précieux projet de résorption du chômage ont versé dans un monstrueux détournement d’objectifs. Durant ces dernières heures, le très virulent Adamo, qui est très bien sourcé, a laissé entendre que des pontes de la République assis sur des matelas d’investissements régaliens, ont utilisé cette fortune pour satisfaire leur libido et, subséquemment, enrichir des filles de joie au pagne trop léger. L’on comprend donc pourquoi cette fameuse trouvaille à l'actif de celui qui tient les manettes du pouvoir Exécutif serait totalement allée à vau-l’eau.
Tout l’argent destiné à cette politique de pansement économique serait lâchement glissé sous des... pagnes. Vous n'avez pas la berlue !
Et si l’on interrogeait ces cas de non engagement avéré dans le " Macky " ?
Qu’est-ce que Macky Sall a donné à des responsables politiques comme ce transhumant de Darou Mouhty et cet autre responsable politique à la Médina, éternel looser aux locales ? Tout. Qu’est-ce que en retour ces derniers ont fait pour Macky ? Rien.
Voilà une catégorie de responsables politiques pour lesquels le " Macky " a consenti tellement de privilèges, mais qui ont souvent joué sur le registre de l’insouciance caractérisé vis-à-vis de celui-là à qui ils doivent leur puissance politique et leur poids financier. À vrai dire, ces messieurs là ( ils sont légion dans la mouvance Présidentielle) ne sont presque jamais là au moment où on a réellement besoin d’eux. Au moment où on a besoin de les entendre, de les voir, de sentir leur présence. Ils sont un peu comme beaucoup d’alliés du chef, qui, à chaque fois que la tension sociale s’exacerbe, se cachent derrière leur petit doigt pour crier : " Que l’opposition se le tienne pour dit : force restera à la loi ! ".
Et après, lorsque cette loi, à force de réprimer, finit par prendre conscience de ses propres limites, le chef se voit laissé à lui-même. Il est lâché ; tout bonnement. Comme c’est souvent le cas. Comme c’est surtout le cas en ces heures sombres pour le chef de l’Exécutif. Hélas.
Mamadou Ndiaye, journaliste d'investigations
Dirpub dakarposte
njaydakarposte@gmail.com
Ce rituel de compassion revêtira un symbolisme supplémentaire lorsque la tragédie est survenue dans des circonstances particulièrement sanglantes, comme celles qui nous ont valu dernièrement des journées d’une troublante noirceur. Dans des pays comme les Etats unis, on constate que le meurtre d’un Citoyen mobilise naturellement des énergies émotionnelles spectaculaires, et le chef suprême en tête.
Il est des moments de la vie d’une nation où il faut faire violence sur soi-même pour s’élever au-dessus de la clameur et réaliser le geste parfait. Celui-ci consiste parfois à faire comme si on avait rien vu, comme si on n’avait rien entendu. Les morts des émeutes passées – pour la plupart des jeunes de rien du tout- ont peut-être été tués pare qu’ils étaient dehors pour manifester contre le pouvoir en place. Il n’en reste pas moins que le président en exercice est leur président. Et c’est à titre qu’il avait le devoir de s’incliner devant leur mémoire, fussent-ils passés de vie à trépas en lui jetant des pierres.
Nous ne savons pas pourquoi il n’a pas fait ce geste de grandeur. Nous ne savons pas celui ou ceux qui lui auraient conseillé de s’emmurer dans ce silence. Ce dont nous sommes certains en revanche, c’est que ce n’était pas là une bonne idée. Car si les familles de ces victimes reçoivent à longueur de journée moult condoléances venant de toutes parts, aucune d’entre elles ne pourrait égaler en termes de signification une rapide marque de compassion venant du président de tous les Sénégalais, des vivants comme des morts.
Mieux encore, il devait dare-dare décider que les drapeaux soient en berne. Ce serait là un message fort adressé à la communauté étrangère, dont la capacité de jugement et de discernement a presque fini d’être étreinte par une redoutable ceinture de feu faite de calomnies, de mensonges et de fabulations en tous genres, au détriment bien sûr du pouvoir en place.
" Je vous ai compris… "
Et après ?
Mais finalement, à bien y réfléchir, le président Macky Sall n’est-il pas plus à plaindre qu’à critiquer ou à rectifier ? Lorsque au lendemain des évènements tragiques de mars 2021 il avait fait une sortie mémorable en disant aux jeunes : " Je vous ai compris… ", sans doute il le pensait sincèrement et qu’il était animé par une louable intention de se pencher sur les cruelles réalités socioéconomiques qui avaient transformé ces jeunes en émeutiers.
Des solutions, il en avait trouvées et s’était trouvé dans son entourage des exécutants pour parer au plus pressé.
Eh bien, la plupart de ces compagnons bénis, qu’ont-ils fait si ce n’est de dilapider les immenses ressources que le chef de l’Etat avait mises à leur disposition pour concrétiser le fameux " Kheuyou ndaw gni " ?
Pour être tout à fait plus clair, disons que la plupart de ces responsables du parti au pouvoir pressentis pour exécuter ce précieux projet de résorption du chômage ont versé dans un monstrueux détournement d’objectifs. Durant ces dernières heures, le très virulent Adamo, qui est très bien sourcé, a laissé entendre que des pontes de la République assis sur des matelas d’investissements régaliens, ont utilisé cette fortune pour satisfaire leur libido et, subséquemment, enrichir des filles de joie au pagne trop léger. L’on comprend donc pourquoi cette fameuse trouvaille à l'actif de celui qui tient les manettes du pouvoir Exécutif serait totalement allée à vau-l’eau.
Tout l’argent destiné à cette politique de pansement économique serait lâchement glissé sous des... pagnes. Vous n'avez pas la berlue !
Et si l’on interrogeait ces cas de non engagement avéré dans le " Macky " ?
Qu’est-ce que Macky Sall a donné à des responsables politiques comme ce transhumant de Darou Mouhty et cet autre responsable politique à la Médina, éternel looser aux locales ? Tout. Qu’est-ce que en retour ces derniers ont fait pour Macky ? Rien.
Voilà une catégorie de responsables politiques pour lesquels le " Macky " a consenti tellement de privilèges, mais qui ont souvent joué sur le registre de l’insouciance caractérisé vis-à-vis de celui-là à qui ils doivent leur puissance politique et leur poids financier. À vrai dire, ces messieurs là ( ils sont légion dans la mouvance Présidentielle) ne sont presque jamais là au moment où on a réellement besoin d’eux. Au moment où on a besoin de les entendre, de les voir, de sentir leur présence. Ils sont un peu comme beaucoup d’alliés du chef, qui, à chaque fois que la tension sociale s’exacerbe, se cachent derrière leur petit doigt pour crier : " Que l’opposition se le tienne pour dit : force restera à la loi ! ".
Et après, lorsque cette loi, à force de réprimer, finit par prendre conscience de ses propres limites, le chef se voit laissé à lui-même. Il est lâché ; tout bonnement. Comme c’est souvent le cas. Comme c’est surtout le cas en ces heures sombres pour le chef de l’Exécutif. Hélas.
Mamadou Ndiaye, journaliste d'investigations
Dirpub dakarposte
njaydakarposte@gmail.com