L’arrestation du maire de Dakar, Khalifa Ababacar Sall, doit interpeller les consciences dans le Sénégal de 2017. Cette arrestation marque incontestablement un grand recul démocratique et donne une mauvaise image du Sénégal à l’étranger. Sous prétexte de «reddition des comptes», on assiste plutôt à l’instrumentalisation de la justice contre un opposant.
Reddition des comptes ou règlement de comptes ?
En effet, le prétexte de «reddition des comptes» est un mensonge cousu de fil blanc. Et l’opinion publique, dans sa grande majorité, n’a pas été dupe. C’est un fait que si Khalifa Sall s’était mis dans les rangs, en acceptant de suivre Monsieur Ousmane Tanor Dieng dans sa volonté de soutenir Macky Sall, rien ne lui serait arrivé. Même «dissident» de son parti, s’il n’avait pas fait ouvertement cas de son ambition présidentielle, on l’aurait toléré.
Si réellement, il s’agissait d’une affaire de «reddition des comptes», pourquoi lui et pas d’autres dont la gestion peu orthodoxe des deniers publics avait été signalée dans plusieurs rapports transmis au chef de l’Etat ? La version officielle aurait été plus crédible si cette exigence de reddition des comptes s’appliquait à tous, y compris à des responsables du parti présidentiel, qui ont été cités dans des rapports de l’IGE, de la Cour des Comptes et de l’OFNAC, bien avant Khalifa Sall.
Comment peut-on parler de reddition des comptes quand, pour les besoins de «massification» de son parti, le président Macky Sall fait l’éloge de la transhumance pour attirer des personnes mises en cause dans de multiples rapports d’audit ?
(adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({}); Ce qui est encore plus bizarre, c’est l’envoi de l’IGE en ce moment pour fouiller la gestion de la mairie de Dakar. Pourquoi Macky Sall n’avait-il pas pensé à le faire bien avant, depuis son arrivée au pouvoir ? Qu’en est-il des autres mairies, surtout celles gérées par des membres de son parti ou de ses alliés dociles ? Pourquoi cette célérité à transmettre le dossier au procureur ? Pourquoi la sortie médiatique maladroite et menaçante de ce dernier ?
Le lynchage médiatique de Khalifa Sall de la part du régime et de ses alliés montre clairement qu’il s’agit d’un problème politique. Même avant son audition, on a vu dans les médias des membres de l’armée mexicaine de l’APR demander son arrestation, comme pour presser le Procureur d’exaucer leurs vœux. Le lynchage médiatique, surtout de la part de hauts responsables du parti présidentiel, montre bien les difficultés du régime à convaincre l’opinion que l’affaire Khalifa Sall «n’est pas politique».
Malheureusement pour eux, leur «frère» Mbaye Ndiaye a vendu la mèche en disant publiquement que l’affaire est bel et bien politique et serait même une riposte du chef de l’Etat contre un opposant potentiel ! Cette sortie vient porter un grand coup à la fiction de la «reddition des comptes».
Ayant peut-être pris conscience d’avoir perdu la bataille de l’opinion, Macky Sall et les leaders de BBY demandent à leurs ouailles de combattre les «manœuvres vaines de désinformation et d’intoxication de l’opinion».
En vérité, cette arrestation est une très mauvaise opération pour Macky Sall, car elle a permis à Khalifa Sall d’acquérir une envergure nationale et internationale qu’il n’avait peut-être pas avant cette cabale, comme l’illustrent les condamnations venant d’organisations nationales internationales, et même de personnalités étrangères, dont le maire de Paris.
Danger pour la démocratie et les libertés publiques
L’arrestation de Khalifa Sall et la campagne à laquelle il est soumis de la part des partisans de Macky Sall, dans laquelle la vulgarité le dispute à la pauvreté des arguments, laissent planer un grave danger sur la démocratie et les libertés publiques au Sénégal.
En fait, c’est choquant de lire ou d’entendre des responsables haut placés du régime insulter, vilipender, condamner quelqu’un, sans tenir compte de la présomption d’innocence. Comme si ce sont eux qui décident à la place du juge ! C’est inacceptable d’instrumentaliser la justice pour régler des comptes politiques.
C’est grave de voir un procureur de la République menacer les citoyens qui exprimeraient des opinions critiques sur la manière dont la justice est rendue au nom du peuple dans le pays. Ainsi, il semble qu’on cherche à imposer au peuple une pensée unique à la place de la démocratie, quitte à fouler aux pieds l’Etat de droit! Cela s’appelle autoritarisme, voire despotisme et même dictature !
Mais le peuple sénégalais ne peut pas accepter qu’on foule au pied les immenses sacrifices qu’il a consentis pour hisser le Sénégal au niveau où il est pour instaurer un régime dictatorial.
De toute façon, les dictatures finissent toujours mal !
Demba Moussa Dembélé (adsbygoogle = window.adsbygoogle || []).push({});
Reddition des comptes ou règlement de comptes ?
En effet, le prétexte de «reddition des comptes» est un mensonge cousu de fil blanc. Et l’opinion publique, dans sa grande majorité, n’a pas été dupe. C’est un fait que si Khalifa Sall s’était mis dans les rangs, en acceptant de suivre Monsieur Ousmane Tanor Dieng dans sa volonté de soutenir Macky Sall, rien ne lui serait arrivé. Même «dissident» de son parti, s’il n’avait pas fait ouvertement cas de son ambition présidentielle, on l’aurait toléré.
Si réellement, il s’agissait d’une affaire de «reddition des comptes», pourquoi lui et pas d’autres dont la gestion peu orthodoxe des deniers publics avait été signalée dans plusieurs rapports transmis au chef de l’Etat ? La version officielle aurait été plus crédible si cette exigence de reddition des comptes s’appliquait à tous, y compris à des responsables du parti présidentiel, qui ont été cités dans des rapports de l’IGE, de la Cour des Comptes et de l’OFNAC, bien avant Khalifa Sall.
Comment peut-on parler de reddition des comptes quand, pour les besoins de «massification» de son parti, le président Macky Sall fait l’éloge de la transhumance pour attirer des personnes mises en cause dans de multiples rapports d’audit ?
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Le lynchage médiatique de Khalifa Sall de la part du régime et de ses alliés montre clairement qu’il s’agit d’un problème politique. Même avant son audition, on a vu dans les médias des membres de l’armée mexicaine de l’APR demander son arrestation, comme pour presser le Procureur d’exaucer leurs vœux. Le lynchage médiatique, surtout de la part de hauts responsables du parti présidentiel, montre bien les difficultés du régime à convaincre l’opinion que l’affaire Khalifa Sall «n’est pas politique».
Malheureusement pour eux, leur «frère» Mbaye Ndiaye a vendu la mèche en disant publiquement que l’affaire est bel et bien politique et serait même une riposte du chef de l’Etat contre un opposant potentiel ! Cette sortie vient porter un grand coup à la fiction de la «reddition des comptes».
Ayant peut-être pris conscience d’avoir perdu la bataille de l’opinion, Macky Sall et les leaders de BBY demandent à leurs ouailles de combattre les «manœuvres vaines de désinformation et d’intoxication de l’opinion».
En vérité, cette arrestation est une très mauvaise opération pour Macky Sall, car elle a permis à Khalifa Sall d’acquérir une envergure nationale et internationale qu’il n’avait peut-être pas avant cette cabale, comme l’illustrent les condamnations venant d’organisations nationales internationales, et même de personnalités étrangères, dont le maire de Paris.
Danger pour la démocratie et les libertés publiques
L’arrestation de Khalifa Sall et la campagne à laquelle il est soumis de la part des partisans de Macky Sall, dans laquelle la vulgarité le dispute à la pauvreté des arguments, laissent planer un grave danger sur la démocratie et les libertés publiques au Sénégal.
En fait, c’est choquant de lire ou d’entendre des responsables haut placés du régime insulter, vilipender, condamner quelqu’un, sans tenir compte de la présomption d’innocence. Comme si ce sont eux qui décident à la place du juge ! C’est inacceptable d’instrumentaliser la justice pour régler des comptes politiques.
C’est grave de voir un procureur de la République menacer les citoyens qui exprimeraient des opinions critiques sur la manière dont la justice est rendue au nom du peuple dans le pays. Ainsi, il semble qu’on cherche à imposer au peuple une pensée unique à la place de la démocratie, quitte à fouler aux pieds l’Etat de droit! Cela s’appelle autoritarisme, voire despotisme et même dictature !
Mais le peuple sénégalais ne peut pas accepter qu’on foule au pied les immenses sacrifices qu’il a consentis pour hisser le Sénégal au niveau où il est pour instaurer un régime dictatorial.
De toute façon, les dictatures finissent toujours mal !
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