Justice, Macky, Médias : le Président Diomaye sans langue de bois… Face à la presse

Rédigé par Dakarposte le Samedi 5 Avril 2025 à 16:51 modifié le Samedi 5 Avril 2025 16:55

Le président de la République s’est entretenu pour la deuxième fois en une année de mandat avec la presse sénégalaise, le soir du 4 avril, marquant la fête de l’Indépendance du pays de la Téranga. Plusieurs sujets ont été abordés comme les « lenteurs » soulevées par une bonne partie des partisans du parti au pouvoir, dans le traitement des dossiers judiciaires de dignitaires de l’ancien régime. Le Président Diomaye a également abordé le cas de son prédécesseur, actuellement en exil au Maroc et celui des médias qui traversent des difficultés financières.

Sur les potentielles tensions politiques qui peuvent survenir au Sénégal, surtout en période électorale, le président de la République a donné une assurance ferme : « Sous mon magistère, aucun opposant ne sera écarté d’une élection pour des raisons politiques ». Il a rappelé tous les événements qui se sont passés entre 2021 et 2024 et qui, selon lui, ont découlé de la seule volonté d’un régime d’empêcher un leader politique d’être candidat à l’élection présidentielle. Avant de demander aux hommes politiques de s’inspirer de la maturité du peuple.



« Ce qui s’est passé le 24 mars 2024 montre que le Peuple est à la hauteur du statut démocratique qu’on prête au Sénégal. Maintenant, il reste à mettre les hommes politiques dans un couloir de responsabilité », a-t-il déclaré.

Diomaye ne quitte pas le Conseil supérieur de la magistrature

Le Président Bassirou Diomaye FAYE, n’entend pas encore quitter le Conseil supérieur de la magistrature, malgré la promesse qu’il avait faite à ce propos avant d’arriver au pouvoir. Interpellé sur la question par notre confrère du journal Le Soleil, Sidy DIOP, le chef de l’Etat a affirmé qu’il ne comptait pas partir de cette institution si les magistrats ne trouvent pas un consensus sur son départ ou non. « Après les Assises, j’ai eu une rencontre avec l’Union des magistrats du Sénégal. Ils ont fait un plaidoyer pour que je reste. Il n’y a pas encore de consensus à ce sujet. Et tant qu’il n’y aura pas de consensus, je ne compte pas partir du Conseil supérieur de la Magistrature », a-t-il dit, après avoir reconnu avoir porté ce combat dans l’opposition pour l’indépendance de la Justice.

« Je suis au courant des petites manoeuvres de Macky«

Le président de la République a profité de son face à face avec les journalistes sénégalais, samedi, pour alerter subtilement l’opinion, sur les manoeuvres cachées de son prédécesseur à la tête de l’Etat pour lui mettre des bâtons dans les roues.

« Nous avons beaucoup de respect pour Macky SALL. Ce, malgré tout ce qui s’est passé. Le 2 avril 2024, quand nous avons fait la passation de pouvoir, je lui ai fait une accolade sans rancune. Il m’a dit qu’il allait faire une Umra (petit pèlerinage à la Mecque). Je lui ai donné l’avion présidentiel et lui ai demandé de prier pour moi. Actuellement, je sais qu’il est en train de manoeuvrer en coulisses contre moi. Mais je ne lui en tiens pas rigueur », a affirmé Bassirou Diomaye FAYE. Avant d’ajouter que s’il est impliqué dans un dossier judiciaire, Macky SALL sera poursuivi.

« Les Sénégalais ont le droit de réclamer justice«

Sur les lenteurs soulevées par des partisans de PASTEF dans le traitement des dossiers judiciaires d’anciens dignitaires du régime de Macky SALL, le président de la République dit comprendre leur agacement. « Les Sénégalais ont le droit de réclamer la justice sur certains dossiers. Il y a des personnes épinglées par des rapports qui sont là et jusqu’à présent rien n’est fait. Maintenant, je peux comprendre que la Justice manque de ressources humaines parce que les dossiers sont nombreux au Pool Judiciaire Financier. Et nous travaillons à renforcer les moyens de cette chambre. Et il faut aussi que les gens comprennent que le temps de la Justice n’est pas le temps des hommes », a-t-il dit.

Le plat de la droiture est très amer

En répondant à une question sur les difficultés des entreprises de presse, le président de la République a appelé tous les Sénégalais à supporter le redressement par la droiture. « Je veux dire aux Sénégalais qu’ils ont commandé le Plat du Redressement dans la droiture. C’est ce plat qui est en train d’être servi et c’est un plat très amer », a-t-il dit.

Le chef de l’Etat se dit prêt à recevoir les patrons de presse pour discuter. Mais il déclare ne pas bien apprécier la volonté de ces patrons de presse de court-circuiter leur ministre de tutelle. Il a demandé au CDEPS d’accorder le bénéfice du doute au ministre de la Communication, des Télécommunications et du Numérique.













Walf

Recommandé Pour Vous