Jusqu'où ira Wade?

C'est connu: Me Abdoulaye Wade n'est pas homme à renoncer. C'est même sa marque de fabrique. A preuve, il a tenu tête au "tout puissant" régime socialiste, 26 ans durant, supportant, stoïque, toutes sortes d'épreuves notamment N séjours dans l'univers carcéral ô combien abscons.  Aussi, sa bravade aux limiers (allusion au fait qu'il ait  forcé le barrage de la police pour tenir son sit-in) en atteste t'il. Wade abhorre le doute. Ses proches le soutiennent. Ce jadis globe-trotter est décrit tenace dans sa logique.  Et, il a maintes fois promit de perturber le sommeil de son jeune successeur en maintenant la cadence de ses manifestations de protestation. 

Soit dit en passant, il nous revient qu'il a juste reculé pour mieux sauter, mais "le Vieux" n'est pas du genre à lâcher la proie pour l'ombre. Mais, compte tenu de son âge avancé, de son état de santé  connu chancelant, l'ancien Président, qui est obnubilé comme pas deux du cas de son fils, pourra t'il continuer son bras de fer avec l'Establishment marron? 
 
L'on se rappelle qu'avant son fameux retour triomphal (deux ans après avoir perdu le pouvoir), Wade avait accordé une interview à un canard du pays de Marianne. Il avait laissé entendre avoir dépassé l'âge d'avoir une ambition politique. "Briguer un poste, c'est fini!" disait -il. N'empêche, Wade entend croiser le fer avec Macky Sall. Advienne que pourra. Car, à ses yeux, il n'ya que Macky derrière les déboires de son fils.
 
Il avait d'ailleurs dénoncé dans cet entretien paru dans le "Monde", la traque des biens supposés mal acquis qu'il avait qualifié de  " chasse aux sorcières" menée par le régime de son successeur. "Lutter contre les détournements est important. (...) Mais ce n'est pas une raison pour accuser des innocents. Macky Sall a utilisé l'idée de la traque des biens mal acquis pour combattre Karim, le faire condamner, le priver de ses droits civiques pour qu'il ne se présente pas en 2017" à la prochaine présidentielle, a déclaré Abdoulaye Wade au journal français. 
"Pour servir cette cause, il a ressuscité la CREI, une cour créée en 1981, qui n'avait pas été activée depuis trente ans et qui avait disparu de l'architecture judiciaire du Sénégal. Il a pratiqué une chasse aux sorcières contre mes collaborateurs et moi", a-t-il affirmé. "S'il a mis mon fils Karim en prison, c'est parce qu'il voyait en lui le seul rival capable de l'affronter", a-t-il soutenu. D'où le combat qu'il mène d'arrache- pied. Et, rien n'est à écarter, quitte à reprendre langue avec un Sarkozy avec lequel, c'est un secret de polichinelle : les relations n'étaient pas, du tout alors,  tout sucre, tout miel.
Et, bizarrement, Wade est subitement devenu tout modéré dans son discours. A moins que...