Le poids des mots, le choc des images, les clichés, les idées reçues…Voilà des attitudes que le journaliste gagnerait à éviter dans son traitement de l’information sensible au conflit, afin de jouer un rôle de prévenant et participer à la consolidation de la paix. Pour endiguer le phénomène du journalisme de haine et promouvoir un journalisme de paix, il est donc impératif de résoudre le problème des terminologies dans le traitement de l’information. Mouminy Camara, enseignant au CESTI nous fait l’exposé en marge d’un atelier de formation tenu à Gorée Institute les 2, 3 et 4 novembre 2016, à l’intention d’une trentaine de journalistes issus de divers pays d’Afrique de l’Ouest.
Les mots prennent position
« L’outil de travail du journaliste, c’est le langage qui est sa matière première. Donc, c’est à travers ce langage qu’il fait son travail. Mais, on s’est rendu compte que souvent, dans le cadre du traitement de l’information conflictuelle, il y a des mots qui, quand ils sont usités, montrent la prise de position claire et nette du journaliste. Et souvent, ce lexique qui est utilisé avec une coloration bien précise sape la neutralité du journaliste. Dans ce cas-là, au lieu d’utiliser des termes très connotés, il faut utiliser des termes neutres. Par exemple, au lieu de parler de « rébellion », de « rebelle », de « révolution » ou d’ « assaillants », il est préférable de parler de « protagonistes » ou de « combattants ». Car l’idéal serait que le journaliste prenne des termes qui ne sont pas chargés pour montrer une certaine équidistance par rapport à l’information. »
Paresse intellectuelle ou simple habitude ?
« Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y a une paresse intellectuelle parce que parfois aussi c’est une question d’habitude, de réflexe. En tout état de cause, il faut chercher les bons termes quand on est dans un contexte conflictuel. Pour rompre avec cette pratique, il faut surtout chercher à diversifier son vocabulaire indépendamment du médium dans lequel on travaille, se donner le temps pour bien écrire et faire un choix de termes appropriés. »
Mamadou Sakhir Ndiaye
Les mots prennent position
« L’outil de travail du journaliste, c’est le langage qui est sa matière première. Donc, c’est à travers ce langage qu’il fait son travail. Mais, on s’est rendu compte que souvent, dans le cadre du traitement de l’information conflictuelle, il y a des mots qui, quand ils sont usités, montrent la prise de position claire et nette du journaliste. Et souvent, ce lexique qui est utilisé avec une coloration bien précise sape la neutralité du journaliste. Dans ce cas-là, au lieu d’utiliser des termes très connotés, il faut utiliser des termes neutres. Par exemple, au lieu de parler de « rébellion », de « rebelle », de « révolution » ou d’ « assaillants », il est préférable de parler de « protagonistes » ou de « combattants ». Car l’idéal serait que le journaliste prenne des termes qui ne sont pas chargés pour montrer une certaine équidistance par rapport à l’information. »
Paresse intellectuelle ou simple habitude ?
« Je n’irai pas jusqu’à dire qu’il y a une paresse intellectuelle parce que parfois aussi c’est une question d’habitude, de réflexe. En tout état de cause, il faut chercher les bons termes quand on est dans un contexte conflictuel. Pour rompre avec cette pratique, il faut surtout chercher à diversifier son vocabulaire indépendamment du médium dans lequel on travaille, se donner le temps pour bien écrire et faire un choix de termes appropriés. »
Mamadou Sakhir Ndiaye