Inondations: décrue à Paris, la Normandie menacée

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 5 Juin 2016 à 16:26 modifié le Dimanche 5 Juin 2016 16:35

Les transports franciliens restent perturbés. Les crues ont provoqué le décès de quatre personnes.


Deux départements de la Normandie étaient toujours placés en vigilance rouge inondations ce dimanche matin, la Seine continuant de monter lentement en aval de Paris sans pour autant menacer encore des zones habitées. La décrue s’est confirmée en revanche dans la capitale où la Seine était descendue à 5,85 m à 3 heures du matin. 11 300 foyers étaient toujours privés d’électricité ce dimanche matin en raison des intempéries, avec une forte baisse dans le Loiret et le Cher, mais une hausse dans le Val-de-Marne, a indiqué le gestionnaire du réseau français de distribution d’électricité Enedis (ex-ERDF).
Les inondations menacent désormais la Seine-Maritime et l’Eure. Vigicrues a placé samedi en vigilance rouge «à titre de précaution» ces deux départements et plus particulièrement toute la partie de la Seine s’étendant de Poses (Eure), au sud de Rouen, jusqu’à l’estuaire au Havre. Placé en vigilance rouge sur l’insistance de la ministre de l’Environnement Ségolène Royal, ce secteur a été touché par la «concomitance de débits très importants» du fleuve et de forts coefficients de marée. Il est repassé en vigilance orange dimanche matin.
Vers 6 heures du matin, la Seine avait effectivement encore monté, en particulier dans la boucle d’Elbeuf, à la limite des deux départements.  Mais le danger ne semblait pas imminent. «La situation est conforme aux prévisions», se contentait d’indiquer la préfecture de l’Eure. «Pas de dégâts significatifs», déclarait de son côté celle de Seine-Maritime. Dans le secteur d’Elbeuf, seuls quelques jardins et chemins de halage sont dans l’eau. Le niveau de la crue est encore inférieur à ce qu’il était en 1995, lors de la plus forte crue récente dans cette ville de 17 000 habitants.
La circulation a été déjà été interdite dans les environs, sur certaines voies secondaires, notamment à Freneuse et à Tourville-la-Rivière. Dans cette commune, un hameau est particulièrement sous surveillance.
A Rouen, la Seine frôlait dimanche matin les quais bas, ne débordant que très légèrement. «C’est habituel quand il y a des fortes marées», commentait un employé de la capitainerie du port. Quatre morts, 24 blessés A Paris, le pire semble passé, alors que la montée continue des eaux brunâtres jusqu’à 6,10 m avait suscité l’inquiétude. Et attisé la curiosité des badauds, nombreux à se presser pour observer le fleuve. Depuis son pic, la Seine est régulièrement redescendue. Il s’agit de la plus forte crue depuis 1982 (6,18 m cette année-là), très loin cependant de la fameuse crue de 1910 (8,62 m).
Météo-France prévoit pour dimanche encore des pluies sur une grande partie du pays.
Depuis le début des intempéries le week-end dernier, quatre décès et 24 blessés sont à déplorer, a indiqué le Premier ministre Manuel Valls. L’origine de la mort d’une des quatre victimes déjà recensées, une octogénaire, reste toutefois incertaine. François Hollande a qualifié la crue de «vraie catastrophe», lors d’un déplacement samedi dans la ville inondée de Romorantin (Loir-et-Cher). Le chef de l’Etat a annoncé mercredi que l’état de catastrophe naturelle sera reconnu lors du Conseil des ministres.
Outre l’Eure et la Seine-Maritime en vigilance rouge, 15 départements sont en vigilance orange aux inondations, en Ile-de-France, en Lorraine et dans la région Centre. La vigilance aux orages a été levée dans cinq départements de l’Est et dans le Var. Transports perturbés Du côté des transports franciliens, les perturbations demeurent d’actualité. La RATP, qui avait déclenché vendredi son plan de prévention, garde fermées à titre préventif deux stations de métro et une gare RER proches du fleuve. Pour la SNCF, qui a trois de ses lignes partiellement coupées en Ile-de-France, le retour à «un trafic normal n’est pas attendu avant la deuxième partie de la semaine prochaine», selon son président Guillaume Pepy.
En déplacement dans un quartier inondé de Crosne (Essonne), Manuel Valls, en bottes en caoutchouc, a d’ailleurs appelé à l’arrêt «le plus vite possible» du mouvement de grève à la SNCF, pour lui «totalement incompréhensible» dans le contexte des intempéries. Au total, dans les régions concernées, «il y a eu 20 000 évacuations», selon Manuel Valls.
Sur l’autoroute A10, l’évacuation des 200 voitures et 100 poids lourds bloqués pourrait démarrer au plus tôt dimanche, a estimé le concessionnaire Cofiroute (Vinci).
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