Ibrahima Ndiaye: " Me Wade et Karim seront de retour au Sénégal en ...La décision du tribunal de Paris prouve que la CREI a violé le droit..."

Rédigé par Dakarposte le Mercredi 12 Octobre 2016 à 02:58 modifié le Mercredi 12 Octobre 2016 22:09

Comment vous présenter à nos lecteurs et lectrices?

Ibrahima Ndiaye: Je m’appelle NDIAYE Ibrahima, ingénieur en informatique, Consultant en système d’information chez Bouygues Telecom France.
Sur le plan politique, je milite au parti démocratique sénégalais (PDS)  où j’ai eu la chance d’intégrer toutes les structures des jeunes libéraux partant du MEEL (Mouvement des Elèves Etudiants Libéraux) à l’UJTL (Union des Jeunesses Travaillistes et Libérales).
Aujourd’hui, je fais partie de la Fédération PDS de France où j’occupe le poste de responsable des jeunes.

Dakarposte: Il nous revient que vous êtes un inconditionnel, mais surtout un "protégé" de Me
 Abdoulaye Wade qui a vous a tendu la perche pour que vous puissiez poursuivre vos études en France... Vous confirmez ?


Ibrahima Ndiaye: Ecoutez tous les militants du parti sont des protégés de Maitre Abdoulaye Wade.
Il n’y a pas de militants plus légitimes que d’autres, et qui mériteraient plus de protection de Maitre.
Vous savez, Me Wade est un homme généreux qui a eu à aider beaucoup de jeunes sénégalais devenus aujourd’hui des cadres supérieurs partout dans le monde car l’éducation a toujours été son pari.  Je me rappelle au cours du sommet Afrique-France à Bamako en 2004, il avait fait une proposition qui m’a marquée. Il a proposé un prélèvement de 10 % sur chaque projet de l’Union européenne pour la formation des jeunes.
Tout cela montre sa confiance  à la jeunesse, son espoir, mais surtout une volonté d’offrir  une formation de qualité.
Par contre, ce n’est pas mon cas.  Je ne fais pas partie de ces jeunes qui ont pu bénéficier des largesses de Wade donc je ne peux confirmer vos propos. Et je pense même avoir déjà répondu à cette question sur un autre journal de la place par cette phrase « Je n’ai jamais reçu de ma vie un centime ou bénéficier d’un quelconque avantage de Me Abdoulaye Wade ou d’un autre responsable politique et ne je ne l’attends pas".
Ce que je suis devenu aujourd’hui, le mérite revient à  mes parents que je ne cesse de remercier.
Et je maintiens toujours cette phrase.

Quelles sont vos relations avec la famille de l'ancien Pr Me Wade?
Pas de relations très particulières. Par contre, ce que je peux dire est que je considère Me Wade comme un père, une idole, une référence, un symbole de lutte pour la démocratie.
Je sors toujours de mes visites à Versailles, comblé, impressionné par son expérience, sa sagesse incroyable, sa maitrise dans tous les domaines telle une bibliothèque, son charisme flamboyant et ravageur.   

Quelles sont vos impressions sur le "cas Wade fils" ?

Vous savez j’ai toujours considéré cette histoire comme un amusement, rien de sérieux.
Une pure détention arbitraire, un budget investi sans résultat, un budget qui pouvait servir aux nombreux problèmes des sénégalais auxquels l’Etat n’a toujours pas trouvé de solutions.
Ils ont voulu tout simplement liquider un adversaire politique de taille, chose qui n’a pas pu aboutir. Dieu n’aime pas l’injustice.

Avez-vous une idée de la date retour au Sénégal de Wade père et fils?
Actuellement le retour le plus attendu par les sénégalais est celui du frère Karim Wade, l'espoir du peuple qui sera un évènement politique majeur comme celui de Maitre en 2000.
Mais au moment où je vous parle, je ne suis pas en mesure de donner une date exacte, mais ce qui est sûr est que Wade père et fils comme vous les appelez  rentreront bien avant les élections législatives pour continuer le travail important entamé par le coordinateur national Omar Sarr,

Karim Wade avait remporté la manche de la première instance contre l’Etat du Sénégal qui avait demandé la confiscation de ses deux appartements de Paris en même temps que Bibo Bourgi. 
Le ministre de la Justice Me Sidiki Kaba a annoncé l’introduction d’un appel au rejet du Tribunal de Grande instance de Paris.

Venons-en à  ce que d'aucuns appellent la saga judiciaire opposant les avocats de l'Etat du Sénégal au tandem Karim-Bibo Bourgi.  Qu'est-ce que cela vous inspire?

Aujourd’hui je peux dire que j’ai honte de mon pays, le Sénégal qui était une référence tend vers le ridicule et j’ai bien peur que ce cauchemar continue.
On n'a  besoin d'être juriste pour savoir qu'en droit il y’a ce qu’on appelle les équivalences juridictionnelles.
Pour qu’une décision de justice d’un pays soit appliquée dans un autre pays, il faut que le pays qui l’applique ait une juridiction équivalente à celle qui a donné cette décision.

Or en France, il n’a pas une équivalence de la CREI qui a condamné arbitrairement Karim Wade.
Cette juridiction qui bafoue les règles élémentaires du droit, n’existe qu’au pays de la dynastie Faye-Sall

Et si vous regardez bien, tous les éléments de l’accusation, qui nécessitaient la participation d’un pays étranger, ont été écartés.
Cela veut dire que La CREI a violé le droit. Voilà la décision du tribunal de Paris.
Et je vous dis, ils pourront continuer à porter plainte ou interjeter appel partout dans le monde, mais la réponse restera la même.
En somme, cette affaire restera l’une des plus sombres pages de la justice sénégalaise, et jamais la justice sénégalaise n’a été aussi humiliée.

 Votre lecture sur l'affaire Petrotim?
Personnellement je n’ai rien contre la personne d’Aliou Sall. Si aujourd’hui il était nommé ministre cela ne dérangerait nullement parce qu’il est citoyen comme tous les autres sénégalais avec ses droits et obligations. Mais tout cela doit se faire dans le respect des lois de notre pays.
Ce qui n’est pas le cas sur l’affaire Petrotim. Ils ont violé le code pétrolier Sénégalais qui dit à son article 8: " Nul ne peut être titulaire d’un titre minier d’hydrocarbures ou d’un contrat de services s’il ne justifie des capacités techniques et financières nécessaires pour mener à bien les opérations pétrolières" . Or, Aliou Sall ne justifie que de compétences journalistiques à notre connaissance.
J’ai écouté la conférence de presse du Premier ministre, mais ce dernier a tenu de faux propos en affirmant que le président Wade avait signé un tel contrat.
 Dans le texte du contrat, dit signer par Karim Wade, il y a un article 35 alinéas 5 qui dit « La date d’effet sera la date du décret d’approbation du présent contrat ».
Or c’est Macky Sall hymself qui a signé le décret d'approbation  le 19 juin 2012 soit 3 mois après son arrivée au pouvoir et attribué à petrotim Sénégal qui est une société anonyme unipersonnelle créé par Aliou Sall son propre frère.
C'est par la suite qu'il y'a eu une vente de titre par Petrotim à cosmos à valeur de 200 milliards sans paiement d'impôt ni de droit d'enregistrement. Je vous laisse apprécier les choses.
Les sénégalais demandent des éclaircissements par rapport à cette question.
Et je pense que le gouvernement allait répondre en toute sérénité s’il y’avait pas de choses nébuleuses au lieu de se tourner vers des menaces.

 Que pensez-vous de l'ancien Premier Ministre Abdoul Mbaye, devenu farouche opposant du régime de Macky Sall?

Je lui souhaite la bienvenue dans l’opposition.
Au moins il nous rejoint dans notre combat même s’il traitait nos responsables de délinquant à col blanc quand nous avions introduit la motion de censure. L’avenir nous a donné raison.

 Et, Ousmane Sonko?

Sonko, c’est un Monsieur que je respecte profondément, Il est victime d’une injustice car il n’a commis aucune faute professionnelle. Sa radiation constitue un abus de pouvoir et la volonté manifeste du président de la république à réduire en silence tout sénégalais qui manifeste une opposition à son régime, mais c’est peine perdu.


Le Pds a-t-il un avenir prometteur?

Le PDS est le premier parti d’opposition légalement constitué au Sénégal et en Afrique. A la différence des autres formations politiques, nous gardons une importante base militante
Nous pouvons compter à tout moment sur de nombreux militants et nous allons continuer à en accueillir de nouveaux.
Vous pouvez constater l'adhésion massive chaque jour à notre cause surtout les jeunes.
Et notre avantage c’est qu’on va rassembler au-delà des étiquettes politiques. Combien de mouvements de soutien à Karim Wade naissent par jour, et ses mouvements sont animés le plus souvent par des gens qui n’étaient pas du PDS. C’est de la plus-value

Tout ça pour vous dire que le PDS a un avenir prometteur avec un secrétaire général comme Abdoulaye Wade, un homme multi-dimensionnel.
Un Coordonnateur, Oumar Sarr, un Homme qui incarne le savoir, la sérénité, un intellectuel moderne qui a eu à faire ses preuves à l’étranger d’abord ensuite au Sénégal  et un candidat  jeune qui est totalement en phase avec les réalités politiques et économiques d’un monde moderne Karim Wade.

 Vous n'êtes pas sans savoir que tout candidat qui compte postuler à la Présidentielle au Sénégal est tenu de présenter un extrait de son casier judiciaire. Or, celui de Karim Wade n'est pas vierge car à la case 3 figure sa condamnation connue de tous. Qu'en pensez-vous ?

Vous savez certaines déchéances comme la perte des droits civiques et politiques sont mentionnées sur le volet 3 qui n’est pas le cas de Karim Wade.
Le juge n’avait pas suivi le procureur spécial de la Crei dans sa plaidoirie comme l’avait si bien expliquait le ministre de la justice Sidiki Kaba juste après la condamnation arbitraire de Karim Wade.
Les sénégalais doivent savoir aussi qu’il n'est mentionné nulle part dans le code électoral qu’un candidat à la présidentielle doit être inscrit sur une liste électorale.
Karim peut bel est bien être candidat car la loi le lui permet, et il reste et demeure le candidat du Parti Démocratique Sénégalais.

Votre bilan du régime de Macky Sall?

Des scandales à répétition depuis nécotrans , Bictogo  Transrail ,Petrotim ,Sonatel .La liste est longue.
Les droits et libertés individuelles et collectives font l’objet d’une restriction totale, notamment le droit de marcher qui est inscrit dans le front on de notre constitution. Combien de marches ont été interdites ?
Des dépenses inutiles plus de 10 milliards pour une réforme qui n’a rapporté  que la création d'une institution de plus, une institution politicienne pour caser de la clientèle politique.

Un Centre international de conférence Abdou Diouf bâti à coups de milliards à Diamniadio qui a notamment abrité jusque-là une seule rencontre d’envergure, à savoir le 15ème sommet de la Francophonie alors que y’avait d’autres priorités.

Un  PSE qui, élaboré à grand frais, empilé sans cohérence ni vision aux  priorités du Sénégal, une chasse aux biens mal acquis avec un budget explosif sans résultat... Les nombreux problèmes des sénégalais sans réponses ; la confiscation de nos ressources naturelles. J'allais oublier le non-respect des droits de l'Homme et j'en passe...En gros, un retard conséquent du pays

Vous avez un dernier mot?

Je lance un appel à tous les sénégalais à lutter contre les dérives du régime en place.
J.Rostand disait, je cite: " Si tu refuses ton propre combat, on fera de toi le combattant d’une cause qui ne sera pas la tienne".
Le combat pour le respect de la constitution, le combat de la préservation de nos ressources naturelles comme le pétrole, le combat pour un Sénégal meilleur sont les nôtres, donc portons les à bras le corps.
Que tous les sénégalais, ou ils se trouvent dans le monde, puissent manifester devant les ambassades et consulats du Sénégal ce 14 Octobre contre les dérives du régime en place.

 
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