L’association nationale des transporteurs et commerçants du Sénégal a tenu, jeudi, un point de presse pour se prononcer sur l’interdiction des sachets plastiques. Président de ladite association, Daouda Tine a fait savoir qu’après les négociations menées avec le ministre de l’Environnement se sont soldées par un échec, ils (les commerçants) ont entrepris des démarches auprès des plus hautes autorités du pays pour une prorogation du délai d’entrée en vigueur de l’interdiction des sachets plastiques fixée au mois d’avril 2020.
Mais, constate-t-il, pour le déplorer, quelques jours plus tard, les acteurs de la filière ont reçu une injonction de la direction de la douane de dédouaner leurs stocks de sachets en plastique, estimées à plus de 7 milliards, qui étaient en souffrance dans des magasins et entrepôts. « Il en est ainsi depuis lors avec des conséquences désastreuses pour les commerçants qui avaient acheté des sachets plastiques. Certains d’entre eux commencent à payer un lourd tribut de cette situation. Ils sont entre le marteau des charges familiales et l’enclume de la traque des banques auprès desquelles ils ont contracté des prêts. Il faut relever à cet effet que 80% du capital des acteurs du secteur informel proviennent des banques. Des milliers d’emplois (Ils sont estimés à plus de 20 000 emplois) créés par la filière sont menacés avec des répercussions sociales dont les victimes se seraient bien passées, surtout en cette période de crise où tout est au ralenti pour ne pas dire bloqué », a déclaré Daouda Tine qui s’insurge contre « l’attitude radicale du ministre ».
A l’en croire, les acteurs de la filière plastique sont des citoyens modèles qui créent des richesses, emploient des jeunes qui auraient pu emprunter la voie de la déviance. « Ce n’est pas l’application de la loi d’interdiction que nous condamnons mais la manière policière et repoussante dont le ministre de L’Environnement s’y est pris pour son application », a fait savoir M. Tine. Qui, dans le même sillage, indique que les acteurs ne demandent ni plus ni moins qu’un délai raisonnable d’écoulement de leurs produits leur soit accordé afin qu’ils puissent rentrer dans leurs fonds d’investissement. Mieux, ils se disent prêts à accompagner le processus de retrait des sachets plastiques qui dépassent 30 microns en proposant une alternative viable qui épouse les contours environnementaux de la question.
Emedia.sn