Libération révélait ce mardi que deux collégiens ont été arrêtés à Yoff Tanghor dans le cadre d’une enquête pour des faits de terrorisme présumé menée par la Division des investigations criminelles (Dic). Finalement, ils sont quatre, tous de la même tranche d’âge, à être arrêtés dans le cadre de cette affaire qui témoigne encore de l’efficacité du dispositif de surveillance mis en place par le ministère de l’Intérieur et de la Sécurité publique.
En effet, selon nos informations, les autorités policières ont mis six mois au moins à filer Alassane C., Cheikh A. C, Thibily C. et Lamine C., les mis en cause présumés qui appartiennent à la même famille.
Interceptés dans le cadre de cette enquête, El Hadji M.B et Thierno S. B ont été finalement relâchés faute de charges suffisantes pouvant établir leur implication.
Six mois de filature et de surveillance
Ce n’est pas le cas pour le reste de la bande. S’il est avéré que ces derniers ne projetaient pas une «opération» au Sénégal, il n’en demeure pas moins que l’enquête a établi qu’ils avaient prévenu d’accomplir la Hijra - terme dévoyé par les radicaux pour inciter les jeunes à rejoindre les bastions terroristes en Libye.
Pire, la surveillance des services de police a permis de constater que les mis en cause présumés fréquentaient une mosquée où ils se distinguaient pas des prêches qui frôlaient l’apologie du terrorisme. Ces indices collectés par les enquêteurs ont été corroborés par les perquisitions faites chez eux. En effet, la Dic a saisi des disques durs mais aussi des... téléphones satellitaires.
Perquisitions fructueuses
N’en déplaisent aux Américains qui avaient pointé des failles dans le dispositif sécuritaire mis en place par le Sénégal pour lutter contre le terrorisme, il reste que notre pays a accompli d’importants résultats ces dernières années. L’arrestation du groupe de Makhtar Diokhané (affaire Imam Alioune Badara Ndao et Cie) extradé du Niger n’est que la face visible de l’iceberg. Peu après l’éclatement de cette affaire, les investigations ayant suivi l’interpellation de Moustapha Diatta témoignent de l’efficacité du dispositif de surveillance mis en place par les autorités sénégalaises.
Comme nous le révélions, Diatta avait été intercepté par la Dic à Sicap-Baobab à la suite d’une délégation judiciaire faite par le doyen des juges, Samba Sall, en marge de l’instruction de l’affaire Imam Ndao et Cie. La police a pu établir que ce «vendeur d’aquariums», comme il se présente, était au cœur d’une affaire de terrorisme qui, au-delà de Dakar, s’étend aussi en Mauritanie, en Libye et peut-être en Asie.
En effet, la Dic avait recueilli le témoignage d’un père de famille qui accusait Moustapha Diatta d’avoir fait convoyer en Libye sa fille, Ndèye Sy K. ainsi que ses trois enfants mineurs et son mari Ameth Bâ dit Abdallah Bâ.
A partir de ce moment, les enquêteurs savaient d’ores et déjà qu’ils ont affaire à un gros poisson : Abdallah Bâ dont le nom de guerre est Zaid Bâ a été tué en Libye après avoir rejoint son frère, Ibrahima Bâ. Un fait que relate d’ailleurs Mbaye K., le père de famille abattu. Il expliquait qu’il n’avait plus de nouvelles de sa fille et de son mari. En août 2015, il ajoutait que sa fille a joint au téléphone sa maman pour lui dire qu’elle vivait désormais dans un Etat islamique où la charia était appliquée.
Mbaye K. ignorait encore que Ndèye Sy K. avait rejoint l’Etat islamique. Mais il y’a de cela deux mois, cette dernière a appelé encore sa mère pour lui dire que son époux, Ameth Bâ, était mort au combat, en même temps que d’autres Sénégalais, sans plus de précisions. C’est en regardant l’indicatif du numéro avec lequel elle appelait que sa famille a compris qu’elle était en Libye dans les territoires contrôlés par Daesh. Après un travail de renseignement fourni, les enquêteurs de la DIC étaient passés à l’acte en interpellant Moustapha Diatta qui venait de sortir de la mosquée de «Masjid Juma» ou «Mosquée Ibadourahmane» sise à Fann, vers le Canal 4, où il accomplissait la prière de «Timiss». Face aux enquêteurs, Moustapha Diatta ne niait pas connaître Ameth Bâ et Ndèye Sy K. Mais il démentait les avoir aidé à rejoindre l’Etat islamique et admet avoir fait des démarches pour permettre à une de leurs filles, restée au Sénégal, de les rejoindre.
Selon ses dires, la tentative a échoué puisque la mairie réclamait la présence physique des parents. N’empêche, il reconnaît s’être lié d’amitié avec Ameth Bâ, Cheikh Abdallah Diène et... Abdourahmane Mendy.
Ce peintre qui s’est radicalisé après sa conversion à l’Islam, publie, depuis la Libye, des post sur Facebook, histoire de tenter de justifier une cause injustifiable.
Coup de filet à Dakar et en Mauritanie
Les investigations de la Dic avaient permis de découvrir que Moustapha Diatta avait crée un mystérieux groupe sur Facebook dénommé «Dahwa Sénégal».
Interpellé sur cette plateforme, il expliquait qu’elle prône un Sunnisme sans violence. Ce qu’il ignorait en ce moment, en tentant de camoufler la vérité jusqu’à paraître ridicule, c’est que les enquêteurs en savaient plus que ce qu’il croyait. C’est ainsi que la Dic a établi des liens entre lui et un certain Aboubacary Ndiaye, vivant en Mauritanie.
Celui-ci est considéré comme un membre de la cellule de Mohamed Ndiaye alias Abou Youssouf. Diatta soutenait qu’Aboubackry Ndiaye est un ami à qui il parle rarement mais qui l’a aidé la première fois qu’il devait prendre femme. Il reconnaît néanmoins que ce dernier lui en- voyait à chaque fin du mois une «dawa» tournant entre 45.000 et 50.000 FCfa pour qu’il les remette à son épouse restée à Dakar. Grâce à la coopération policière, Mohamed Ndiaye, Aboubackry Ndiaye et six autres personnes ont été arrêtés en Mauritanie et extradés sur Dakar.
En effet, selon nos informations, les autorités policières ont mis six mois au moins à filer Alassane C., Cheikh A. C, Thibily C. et Lamine C., les mis en cause présumés qui appartiennent à la même famille.
Interceptés dans le cadre de cette enquête, El Hadji M.B et Thierno S. B ont été finalement relâchés faute de charges suffisantes pouvant établir leur implication.
Six mois de filature et de surveillance
Ce n’est pas le cas pour le reste de la bande. S’il est avéré que ces derniers ne projetaient pas une «opération» au Sénégal, il n’en demeure pas moins que l’enquête a établi qu’ils avaient prévenu d’accomplir la Hijra - terme dévoyé par les radicaux pour inciter les jeunes à rejoindre les bastions terroristes en Libye.
Pire, la surveillance des services de police a permis de constater que les mis en cause présumés fréquentaient une mosquée où ils se distinguaient pas des prêches qui frôlaient l’apologie du terrorisme. Ces indices collectés par les enquêteurs ont été corroborés par les perquisitions faites chez eux. En effet, la Dic a saisi des disques durs mais aussi des... téléphones satellitaires.
Perquisitions fructueuses
N’en déplaisent aux Américains qui avaient pointé des failles dans le dispositif sécuritaire mis en place par le Sénégal pour lutter contre le terrorisme, il reste que notre pays a accompli d’importants résultats ces dernières années. L’arrestation du groupe de Makhtar Diokhané (affaire Imam Alioune Badara Ndao et Cie) extradé du Niger n’est que la face visible de l’iceberg. Peu après l’éclatement de cette affaire, les investigations ayant suivi l’interpellation de Moustapha Diatta témoignent de l’efficacité du dispositif de surveillance mis en place par les autorités sénégalaises.
Comme nous le révélions, Diatta avait été intercepté par la Dic à Sicap-Baobab à la suite d’une délégation judiciaire faite par le doyen des juges, Samba Sall, en marge de l’instruction de l’affaire Imam Ndao et Cie. La police a pu établir que ce «vendeur d’aquariums», comme il se présente, était au cœur d’une affaire de terrorisme qui, au-delà de Dakar, s’étend aussi en Mauritanie, en Libye et peut-être en Asie.
En effet, la Dic avait recueilli le témoignage d’un père de famille qui accusait Moustapha Diatta d’avoir fait convoyer en Libye sa fille, Ndèye Sy K. ainsi que ses trois enfants mineurs et son mari Ameth Bâ dit Abdallah Bâ.
A partir de ce moment, les enquêteurs savaient d’ores et déjà qu’ils ont affaire à un gros poisson : Abdallah Bâ dont le nom de guerre est Zaid Bâ a été tué en Libye après avoir rejoint son frère, Ibrahima Bâ. Un fait que relate d’ailleurs Mbaye K., le père de famille abattu. Il expliquait qu’il n’avait plus de nouvelles de sa fille et de son mari. En août 2015, il ajoutait que sa fille a joint au téléphone sa maman pour lui dire qu’elle vivait désormais dans un Etat islamique où la charia était appliquée.
Mbaye K. ignorait encore que Ndèye Sy K. avait rejoint l’Etat islamique. Mais il y’a de cela deux mois, cette dernière a appelé encore sa mère pour lui dire que son époux, Ameth Bâ, était mort au combat, en même temps que d’autres Sénégalais, sans plus de précisions. C’est en regardant l’indicatif du numéro avec lequel elle appelait que sa famille a compris qu’elle était en Libye dans les territoires contrôlés par Daesh. Après un travail de renseignement fourni, les enquêteurs de la DIC étaient passés à l’acte en interpellant Moustapha Diatta qui venait de sortir de la mosquée de «Masjid Juma» ou «Mosquée Ibadourahmane» sise à Fann, vers le Canal 4, où il accomplissait la prière de «Timiss». Face aux enquêteurs, Moustapha Diatta ne niait pas connaître Ameth Bâ et Ndèye Sy K. Mais il démentait les avoir aidé à rejoindre l’Etat islamique et admet avoir fait des démarches pour permettre à une de leurs filles, restée au Sénégal, de les rejoindre.
Selon ses dires, la tentative a échoué puisque la mairie réclamait la présence physique des parents. N’empêche, il reconnaît s’être lié d’amitié avec Ameth Bâ, Cheikh Abdallah Diène et... Abdourahmane Mendy.
Ce peintre qui s’est radicalisé après sa conversion à l’Islam, publie, depuis la Libye, des post sur Facebook, histoire de tenter de justifier une cause injustifiable.
Coup de filet à Dakar et en Mauritanie
Les investigations de la Dic avaient permis de découvrir que Moustapha Diatta avait crée un mystérieux groupe sur Facebook dénommé «Dahwa Sénégal».
Interpellé sur cette plateforme, il expliquait qu’elle prône un Sunnisme sans violence. Ce qu’il ignorait en ce moment, en tentant de camoufler la vérité jusqu’à paraître ridicule, c’est que les enquêteurs en savaient plus que ce qu’il croyait. C’est ainsi que la Dic a établi des liens entre lui et un certain Aboubacary Ndiaye, vivant en Mauritanie.
Celui-ci est considéré comme un membre de la cellule de Mohamed Ndiaye alias Abou Youssouf. Diatta soutenait qu’Aboubackry Ndiaye est un ami à qui il parle rarement mais qui l’a aidé la première fois qu’il devait prendre femme. Il reconnaît néanmoins que ce dernier lui en- voyait à chaque fin du mois une «dawa» tournant entre 45.000 et 50.000 FCfa pour qu’il les remette à son épouse restée à Dakar. Grâce à la coopération policière, Mohamed Ndiaye, Aboubackry Ndiaye et six autres personnes ont été arrêtés en Mauritanie et extradés sur Dakar.