L'ancien président François Hollande a affirmé mercredi qu'il n'abandonnait pas la vie politique et qu'il dirait "à un certain moment", ce qu'il a "à dire", sans "empêcher notre pays de se redresser".
"Même quand j'ai décidé, pour les raisons que j'avais indiquées, de ne pas me représenter, il y avait une situation qui me paraissait trop dangereuse, j'avais dit que je ne me retirerai pas de la vie politique", a déclaré l'ancien chef de l'Etat dans un entretien à TV5 Monde, depuis le festival du film francophone d'Angoulême.
"Aujourd'hui, je suis dans une forme de retrait qui est dû au fait que j'étais président il y a encore 4 mois et je ne veux pas compliquer la tâche de mon successeur, et donc je me suis astreint à une réserve, une retenue, que chacun peut comprendre", a détaillé M. Hollande. Le 14 mai, jour de la passation de pouvoir, il avait ironisé à propos de son avenir politique sur le fait qu'"il ne faut jamais dire jamais dans la vie".
Même si "la tentation d'intervenir peut être forte", pas question d'intervenir "dans les prochains jours, les prochaines semaines" , avait-il promis, se refusant à jouer "la mouche du coche" durant les premiers pas d'Emmanuel Macron à l'Elysée.
Mercredi, celui qui a pris trois fois la parole publiquement depuis qu'il n'est plus président a rappelé qu'il dira "à un certain moment (...) ce qu'(il a) à dire, sous des formes diverses, sans jamais vouloir contrarier ou empêcher notre pays de se redresser". Interrogé sur sa "passion de la politique", il a estimé qu'il n'y avait pas d'"addiction".
Mais "la politique, c'est la vie de nos compatriotes, c'est la vie aussi du monde (...). Voyez ce qui se passe dans le monde en ce moment, l'instabilité, l'insécurité, l'incertitude. Je suis passionnément Français et donc je continuerai à m'exprimer", a-t-il développé.
Petite pique pour Macron
A propos de son départ de l'Elysée, il a assuré, après avoir observé une pause, s'y être "préparé". "Je savais que j'allais passer d'une période très intense à une période qui le serait moins mais ce qui compte pour moi avant toute chose, c'est l'état du pays et ce n'était pas ma propre personne", a précisé M. Hollande.
Dans une pique à l'actuel chef de l'Etat, et aux ordonnances réformant le code du travail préparées par le gouvernement pour fin septembre, il a assuré que les bons résultats économiques récents le rendaient "heureux" mais "pas pour moi même, je ne suis pas là pour tracer mon portrait ou pour me mettre sur un quelconque piédestal".
Il a estimé que c'était "au bénéfice des Françaises et des Français" et que ce dernier "doit être poursuivi, qu'il doit être protégé même, en évitant de prendre des décisions qui viendraient contrarier cette tendance".
La veille, François Hollande avait, pour la première fois depuis son départ de l'Elysée, adressé une vigoureuse mise en garde à Emmanuel Macron, l'exhortant à ne pas "demander aux Français des sacrifices qui ne sont pas utiles" à l'approche d'une rentrée sous tension.