Il n’y a pas que la douleur et l’intensité du drame pour expliquer ces instants de silence avant chaque phrase lorsque les amis d’Halima Saadi Ndiaye parlent d’elle. Il y a aussi cette difficulté paradoxale : Halima était belle, dedans et dehors, radieuse, heureuse, généreuse et épanouie. Comment le dire de façon crédible, comment faire comprendre qu’elle était vraiment tout cela alors que ce sont des compliments qui reviennent pour toutes les personnes disparues prématurément ?
Halima, 36 ans, était l’aînée de Hodda Saadi, laquelle avait réuni ses proches pour fêter ses 35 ans sur la terrasse de La Belle Equipe ce 13 novembre. C’est là que les deux sœurs ont été tuées, ainsi que plusieurs de leurs amis.
Halima était la mère de deux garçons, Souleymane, 3 ans, et Ousmane, 7 ans, et venait de s’installer à Dakar, au Sénégal, où son mari et « âme sœur », disait-elle, Adama Ndiaye, fils d’un conseiller personnel du président Macky Sall, avait trouvé un emploi. Elle était revenue en France sans Adama pour embarquer les derniers cartons du déménagement, acheter les cadeaux de Noël, fêter son anniversaire le 30 octobre et celui de sa cadette, quelques jours plus tard.
Arrivée à Paris à la fin des années 1990, Halima commence un BEP en mode et métiers de l’art puis s’oriente vers un BTS technique de commercialisation, lui-même interrompu pour une première expérience professionnelle en milieu hospitalier, dans un service des maladies infectieuses et tropicales. En 2003, elle s’engage comme assistante de gestion dans une banque de patrimoine immobilier, où elle restera dix ans. « Elle voulait toujours apprendre de nouvelles choses », se souvient son manager. « Elle était très heureuse de sa nouvelle vie à Dakar », dit son amie Eva. « Elle pouvait s’adapter à tout, à tous les emplois », ajoute son amie Binetou. A Dakar, elle cherchait un nouveau travail. « J’ai moins de 40 ans, c’est le bon moment pour rebondir », avait-elle dit à ses amies.
La famille, celle du Creusot et celle qu’elle avait fondée à Saint-Germain-en-Laye, était un pilier de sa vie. « Elle était très fusionnelle avec les petits », témoigne Binetou, se souvenant des après-midi au Jardin d’acclimatation ou de la « sortie karting » avec les garçons, la dernière d’ailleurs avant le départ à Dakar. Mais elle savait aussi prendre du temps pour elle. Du genre à proposer des virées entre copines à la dernière minute : « Tu serais disponible cette semaine ? Tu peux faire garder les enfants ? Viens, on réserve ce voyage sur Internet ! » disait-elle parfois à Binetou, avec qui elle avait ses habitudes de brunch dans un restaurant du 20e arrondissement. « Elle prenait les choses comme elles venaient, conclut Binetou. Elle allait de l’avant, c’est comme ça qu’elle vivait. »
lemonde.fr
Halima, 36 ans, était l’aînée de Hodda Saadi, laquelle avait réuni ses proches pour fêter ses 35 ans sur la terrasse de La Belle Equipe ce 13 novembre. C’est là que les deux sœurs ont été tuées, ainsi que plusieurs de leurs amis.
Halima était la mère de deux garçons, Souleymane, 3 ans, et Ousmane, 7 ans, et venait de s’installer à Dakar, au Sénégal, où son mari et « âme sœur », disait-elle, Adama Ndiaye, fils d’un conseiller personnel du président Macky Sall, avait trouvé un emploi. Elle était revenue en France sans Adama pour embarquer les derniers cartons du déménagement, acheter les cadeaux de Noël, fêter son anniversaire le 30 octobre et celui de sa cadette, quelques jours plus tard.
Arrivée à Paris à la fin des années 1990, Halima commence un BEP en mode et métiers de l’art puis s’oriente vers un BTS technique de commercialisation, lui-même interrompu pour une première expérience professionnelle en milieu hospitalier, dans un service des maladies infectieuses et tropicales. En 2003, elle s’engage comme assistante de gestion dans une banque de patrimoine immobilier, où elle restera dix ans. « Elle voulait toujours apprendre de nouvelles choses », se souvient son manager. « Elle était très heureuse de sa nouvelle vie à Dakar », dit son amie Eva. « Elle pouvait s’adapter à tout, à tous les emplois », ajoute son amie Binetou. A Dakar, elle cherchait un nouveau travail. « J’ai moins de 40 ans, c’est le bon moment pour rebondir », avait-elle dit à ses amies.
La famille, celle du Creusot et celle qu’elle avait fondée à Saint-Germain-en-Laye, était un pilier de sa vie. « Elle était très fusionnelle avec les petits », témoigne Binetou, se souvenant des après-midi au Jardin d’acclimatation ou de la « sortie karting » avec les garçons, la dernière d’ailleurs avant le départ à Dakar. Mais elle savait aussi prendre du temps pour elle. Du genre à proposer des virées entre copines à la dernière minute : « Tu serais disponible cette semaine ? Tu peux faire garder les enfants ? Viens, on réserve ce voyage sur Internet ! » disait-elle parfois à Binetou, avec qui elle avait ses habitudes de brunch dans un restaurant du 20e arrondissement. « Elle prenait les choses comme elles venaient, conclut Binetou. Elle allait de l’avant, c’est comme ça qu’elle vivait. »
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