HYBRIDE ET IMPRÉVISIBLE : COMMENT PARIS S’EST RENOUVELÉ APRÈS LE DÉPART DE KYLIAN MBAPPÉ

Rédigé par Dakarposte le Dimanche 1 Septembre 2024 à 17:24 modifié le Dimanche 1 Septembre 2024 17:27

La transition promettait d’être laborieuse, à l’aune des chiffres éloquents de Kylian Mbappé lors de sa dernière saison en France, mais le PSG a réussi à surmonter le départ du Bondynois. Après 2 matches de Ligue 1, le club de la capitale (opposé à Lille dimanche) domine les débats, avec deux démonstrations guidées par un secteur offensif protéiforme. Un pari jusqu’ici payant signé Luis Enrique.


Une ombre plane. Celle d’un joueur au rendement exceptionnel depuis son arrivée dans la capitale, l’été 2017. Sous le charme, le Paris Saint-Germain a suivi l’ombre, et s’est embastillé dans une cage dorée, au service de son joyau. Rien que la saison dernière, celle de toutes les critiques, Kylian Mbappé a inscrit la bagatelle de 44 buts toutes compétitions confondues avec le club de la capitale. Un total vertigineux qui risquait de laisser un vide immense après le départ libre du Bondynois vers le Real Madrid cet été.

Ralenti par une forme sinusoïdale et des prestations en deçà, le capitaine de l’équipe de France a pu catalyser de la frustration chez Luis Enrique, même nanti d’un bilan statistique flatteur. Dernière rampe de l’effectif aux abords de la surface, Mbappé tenait en ses pieds le destin offensif de son équipe. Un calcul risqué qui n’a pas payé en Europe, le PSG s’étant fait éliminer par Dortmund en demi-finale après plusieurs occasions franches manquées par son buteur. Le départ du prodige, de la tête d’affiche, a simplifié les choses pour le technicien asturien.


FIN DU "TOUS POUR UN", DÉBUTS IDÉALS
Fini la formule du "tous pour un", le PSG allait rompre avec ce dévoiement et revenir à une production plus collective, plus protéiforme. L’axe fut cédé à un numéro 9 de métier, Gonçalo Ramos. A gauche, Bradley Barcola pouvait enfin s’exprimer pleinement, sans avoir l’ex-numéro 7 dans sa zone. Si le Portugais s’est blessé dès la première journée (au Havre), l’attaque n’en a pas pâti, du moins dans les faits, avec 4 buts marqués. Les Rouge et Bleu avaient toutefois subi quelques turbulences et n’ont pas rassuré pleinement face au HAC.


Une semaine plus tard, au Parc des Princes, le feu d’artifice a eu lieu (victoire 6-0 contre Montpellier). Des buts, des actions de classe, un bloc équipe dense, et des joueurs libérés. Résultat, dix buts en deux matches avec sept buteurs différents. Le collectif au-dessus des hommes, les hommes au service du collectif. La saison passée, après deux rencontres, le compteur était resté bloqué à une réalisation, un penalty transformé par Mbappé. Il faut remonter à la deuxième cuvée de la MNM pour trouver trace d’une telle entame.

LA MNM ET L’ÉTÉ INDIEN SANS LENDEMAIN

A bien y regarder, il n’est pas improbable de pointer quelques similitudes entre ces deux débuts en fanfare. D’abord, un jeu offensif fluide, chapeauté à l’été 2022 par le duo Neymar-Messi, aussi complémentaire sur qu’en dehors des terrains. Absent contre Clermont (0-5), Mbappé s’est infiltré dans le mécanisme dans un rôle qu’il jugeait ingrat : celui de numéro 9. Le Français ne s’en est pas plaint à Lille (que les Parisiens défieront dimanche à 20h45), lors de la 3e journée, déjà, lorsque ses dépositaires du jeu l’ont cherché constamment dans la profondeur, à l’image de l’ouverture du score précoce (9 secondes, co-détenteur du but le plus rapide de Ligue 1).

Si l’euphorie de l’époque n’a pas survécu à l’été indien et aux caprices de la star tricolore, la présence de Luis Enrique aux commandes nourrit un optimisme affirmé. L’ex-entraîneur du Barça sait manœuvrer lorsqu’il faut s’adapter, pour preuve la titularisation convaincante de Marco Asensio en pointe contre Montpellier (6-0, 2e journée de championnat). "Il a joué numéro 9 à la Coupe du monde quand j’étais sélectionneur de l’Espagne, et il a très bien joué," s’est justifié l’ancien technicien de la Roja après la victoire. Des louanges mais pas de relâchement, jamais. "Mais j’ai beaucoup aimé la rentrée de Kolo Muani", a prévenu Luis Enrique, comme pour conserver son groupe dans une exigence maximale.

MAINTENANT, IL Y A TOUT UN ÉVENTAIL DE POSSIBILITÉS

Ramos blessé, l’entraîneur n’a pas manifesté le besoin de recruter, et ce malgré l’insistance de la piste Victor Osimhen. "On a un très bon groupe, je suis content," s’est satisfait l’Asturien. Les Héraultais peuvent témoigner, étouffés par un danger qui pouvait venir de partout, des arabesques de Barcola et Dembélé, de la verticalité de Zaïre-Emery, des fulgurances de Neves, ou encore des déplacements d’Asensio. Sans compter l'intégration progressive de Désiré Doué. Plus de Mbappé ? Le défi est relevé.

"D’expérience, je sais qu’il vaut mieux que quatre joueurs marquent 12 buts (qu’un seul joueur qui en marque 40, ndlr), avait lancé Luis Enrique en conférence de presse avant la 1re journée. C’est un défi passionnant, un défi de montrer que c’est un sport collectif. Nous voulons être un acteur majeur. On peut y arriver, c’est notre objectif." Jusqu’ici, la mue se fait sans accroc, et avec une bonhomie contagieuse. "Avant, on cherchait tout le temps le même joueur (Mbappé, ndlr). Maintenant, il y a tout un éventail de possibilités. C’est très intéressant, excitant." Et cela pourrait, enfin, durer dans le temps.

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