Guissé Pène parle de son frère Oumar Pène, Youssou Ndour, Waly Seck entres autres sujets de l'actualité

Dans cette interview, le Sg de l'Association des Métiers de la Musique (AMS) évoque ses relatons avec son frère de chanteur Oumar Pène, non sans dire ce qu'il pense de l'artiste planétaire Youssou Ndour, entre autres. Interview

Dakarposte.com:M Pène, en tant qu'acteur culturel,  qu'est ce qui explique ses "soirées anniversaires" à n'en plus finir de nos chanteurs surtout, lesquels, comme s'ils s'étaient passés le mot, jettent souvent leur dévolu sur le Grand Théatre de Dakar? 
Guissé Pène: Dans l'organisation d'anniversaire on peut retenir une occasion pour l'artiste de réunir ses admirateurs et présenter un spectacle inédit à l'image des rappeurs mais pour d'autres (Mbalakhmens et traditionalistes) c'est tout simplement un griotisme exacerbé qui quelquefois frise l'indécence.Je ne dirais pas que je désapprouve mais il est important de réguler cette la distribution de fortune au vu et su d'une population qui a du mal à joindre les bouts confronté à des problèmes de santé, d'éducation etc..

Dakarposte.com:La diva Viviane Chudid sort un peu des sentiers battus, je fais allusion à ses "soirées anniversaire" pour aller jouer en "live " cette année en Gambie. Les commentaires vont bon train par rapport à ce choix inédit de Viviane. D'aucuns croient savoir qu'elle ferait les yeux doux au Président Jammeh, lequel a récemment fait des largesses au lutteur Emeu Sène, d'autres trouvent que ce serait plutôt pour des raisons économiques qu'elle a préféré jouer en Gambie. Votre avis? 
 Guissé Pène: Il faut savoir que le Sénégal et la Gambie sont certes deux pays mais restent un même peuple avec les même us et coutumes. Le sénégalais n'est pas en pays étranger en Gambie et je salue l'initiative de Viviane Chidid de "décentraliser" sa manifestation en Gambie où non seulement elle a une importante base affective mais aussi parce que les gambiens sont les plus grands consommateurs de la musique sénégalaise.Par le passé d'autres événements d'envergure avaient décentralisés en Gambie dans le domaine de la musique(Grand Bégué, Sen Petit Gallè etc..) et dans la lutte le combat Tyson/Moy Fadam par exemple.Je ne pense pas que c'est pour faire les yeux doux à qui que ce soit et j'y vois même une occasion manifeste de conforter les relations traditionnelles et légendaire entre nos deux pays.

 Dakarposte.com:Comment trouvez vous la musique Sénégalaise? Avons nous redresser ou progresser musicalement parlant? 
Guissé Pène: Je dirais simplement que la musique connaît actuellement beaucoup de difficulté et il est très difficile de donner avec exactitude toutes les raisons toutefois on peut diagnostiquer qu'avec la faiblesse de la production, le manque de recherche, le retrait des producteurs, la mauvaise qualité des produits, la contrefaçon, il serait utopique de développer un espoir pour la musique même si on constate depuis quelques années l'exportation intéressante de la musique à l'étranger avec des spectacles booké dans des lieux où les autochtones ont du mal à remplir (Bégué, Zénith, Bercy, Summer Stage) tournée internationale etc..
Il est légitime que tout les maillons de la chaîne musicale jouent professionnellement leur rôle et quand je dis tout les maillons j'implique aussi l'état à jouer son rôle régalien pour impulser une vraie politique culturel qui réponde aux aspirations et potentialités de tout les acteurs concernés.

Dakarposte.com: Si vous étiez à la place de Youssou Ndour, mettriez vous votre carrière musicale en stand by pour faire de la politique?  
Guissé Pène: Youssou Ndour n'avait jamais caché ses ambitions politiques à participer selon sa vision à contribuer aux affaires de la cité, aussi le fait de mettre une parenthèse à sa carrière musicale lui a permis de mieux comprendre le fossé ouvert entre administrateurs et administrés, cela étant il est et demeurera éternellement un artiste.

Dakarposte.com: Comment se porte votre association,on ne vous entend plus là?
Guissé Pène: L'AMS se porte très bien, ces vrais que nous avons été très activistes au début parce qu'il y avait trop de désordre dans l'organisation de la musique mais avec l'expérience on a compris qu'il serait plus utile de marcher sur des oeufs avec de bons arguments pour convaincre, ainsi avec la correction de l'environnement juridique obsolète à notre arrivé et la mise en place de la SODAV (Sénégalaise du Droit d'Auteur et du Droit Voisin) nous allons maintenant vers le statut de l'artiste et espérons la perception de son intérêt et de son imperativité.

M. Pène quelles sont vos relations avec votre frère Oumar Pène?
Guissé Pène: Oumar Pene est mon frère,un frère qui a toujours été un complice durant toute notre enfance, il est ce qu'il est dans la musique et reste un ténor incontournable.  Nos relations sont restées intactes mais basées sur la relation familiale uniquement bien que nous partageons le même milieu professionnel. Oumar est très protecteur de sa famille qui ne s'implique pas dans ses activités professionnelles, c'est son choix et dirais même que c'est une bonne chose. 

Que vous inspire le jeune Waly Seck?

Guissé Pène: Comme je l'ai toujours dit Wally Seck est une des valeurs les plus sûres de la musique sénégalaise en compagnie de Pape Diouf, on peut l'aimer ou pas mais à voire sa fulgurante ascension en 5 ans on ne peut nier tout son potentiel dans lequel explose une générosité extraordinaire. Wally Seck et Pape Diouf ont relevé avec honneur le flambeau des prédécesseurs que sont Youssou Ndour, Thione Seck, Oumar Pene, Baba Maal, Ismaila Lo etc...

Dakarposte.com: A supposer que le ministre de la Culture vous accorde une audience et vous demande des conseils et suggestions. Que lui prodigueriez vous en tant que professionnel du milieu de la culture? 
Guissé Pène: Si j'étais avec le ministre de la culture je lui dirais Mr le Ministre vous avez le ministère le plus utile de l'état et qu'aucun département ne peut se développer sans l'aspect culturel il est donc important de réunir tout les acteurs pour une concertation sous forme d'états généraux ou assises pour définir la vraie feuille de route de la politique culturelle du gouvernement.

Vos distractions? 
Guissé Pène: Je suis du genre malgré un calendrier quelquefois chargé très relaxe et aime sortir, j'aime être avec mes amis de même milieu dans notre coin préféré chez notre ami Jules Gueye mais je ne suis bcp mieux qu'en compagnie de celle qui partage ma vie et qui me rend heureux.

Un mot sur le festival de Jazz de Saint Louis qui a démarré ce mercredi ? 
 Guissé Pène:Le festival de Jazz de St louis est une bonne présentation du dynamisme de spectacle sénégalais mais aurait intérêt à revenir sur son concept primaire qui lui a valu tant de succès.  Aujourd'hui les organisateurs font tout pour pérenniser l'événement malgré les difficultés à réunir le budget nécessaire aussi l'état devrait y voir une opportunité de développer un tourisme léthargique et mettre à contribution ses services.